Présence d'un masque préhenseur
Corps trapu
Abdomen terminé par une pointe conique appelée pyramide anale
Grandes pattes
Larves d'Anisoptères, larves de libellules
Dragonfly (GB), Libellula (I), Libélula (E), Libelle (D)
Monde sauf Antarctique
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestLa distribution est mondiale, excepté l'Antarctique.
Les Odonates pondent le plus souvent dans les eaux douces permanentes, stagnantes ou courantes. Les larves* s'y développent jusqu'à l'émergence.
Dans l'ordre des Odonates, seules les larves sont aquatiques. Les adultes sont aériens. Pour aider le plongeur ou le naturaliste curieux de la faune subaquatique, cette fiche ne traite que de ce qui peut se rencontrer sous l'eau : les larves.
Beaucoup de larves du sous-ordre des Anisoptères sont très proches et sont souvent trop difficiles à distinguer à l'œil nu pour faire l'objet de fiches séparées. Seules de bonnes clés de détermination et une loupe binoculaire ou un microscope permettent d'affiner l'identification, lorsque cela est possible…. Une autre solution consiste simplement à attendre que la larve émerge !
La description de la larve de libellule ou d'Anisoptère porte sur le dernier stade larvaire, comme dans la plupart des ouvrages spécialisés.
Comme chez tous les insectes adultes, le corps des larves de libellules comprend trois parties bien distinctes :
- la tête : peu mobile, ronde ou plus large que longue. Elle porte des antennes* composées au maximum de 7 articles* : leur forme et leur longueur peuvent aider à l'identification de certaines espèces. Les yeux sont plus ou moins gros et saillants, de forme variée, et leur permettent de voir dans toutes les directions : ce sont des yeux composés. Les larves d'Odonates se singularisent par la présence d'un masque, ou labium (lèvre inférieure des insectes ici transformée en organe préhenseur). Cet organe permet la capture des proies. Le masque se situe sous la tête et se compose de plusieurs parties. On observe de la tête vers l'extérieur : un submentum, un mentum et deux palpes labiaux munis chacun d'un crochet (forte dent mobile). Le masque est soit de forme générale plate, soit en forme de cuillère. Pour mieux visualiser le masque, regardez le schéma. Au repos, il s'apparente à un bras plié que l'insecte déplie rapidement pour capturer des proies (c'est pourquoi on l'appelle parfois bras mentonnier).
- le thorax : il porte les 3 paires de pattes et les fourreaux alaires*.
- l'abdomen : composé de 10 segments. Sous les segments 8 et 9, on distingue éventuellement des excroissances correspondant aux organes génitaux des femelles. Les Anisoptères ont un abdomen massif qui leur donne un aspect général trapu. L'abdomen est prolongé par une pyramide anale (composée de 2 cerques*, 2 paraproctes et d'un épiprocte) qui est caractéristique des larves d'Anisoptère. Ces larves marchent le plus souvent lentement, mais nagent aussi par réaction grâce à une ampoule rectale (intestin dilaté) qui leur sert à expulser brutalement de l'eau, ainsi qu'à respirer.
Pour aller plus loin dans l'identification des familles, reportez-vous au paragraphe Informations complémentaires où vous trouverez des clés d'identification spécialisées.
Sur un plan mondial, environ 6 000 espèces d'Odonates sont réparties en 3 sous-ordres, dont celui des Anisoptères qui comprend un peu plus de la moitié des espèces réparties en une dizaine de familles et près de 350 genres.
Les larves d'Anisoptères peuvent aussi ressembler aux larves de :
- Plécoptères (perles) : larves mesurant jusqu'à 38 mm ; au bout de l'abdomen, ces larves ont deux cerques filiformes très longs, leur corps est moins trapu et plutôt filiforme, leurs antennes sont beaucoup plus longues, la tête est moins large que celle des Anisoptères et ne possède pas de masque.
- Ephémères : larves mesurant en moyenne 10 mm. Au bout de l'abdomen, ces larves ont généralement trois cerques filiformes, rarement deux. Elles ont également des branchies latérales sur l'abdomen, des antennes parfois très longues, des pattes souvent plus courtes, une tête dépourvue de masque.
- Hétéroptères (punaises) : ces larves sont ovales, la tête enfoncée partiellement dans le prothorax* alors que les Anisoptères ont une tête bien séparée.
- 2e sous-ordre des Odonates, les Zygoptères (demoiselles) : le corps des Zygoptères est beaucoup plus long et très fin, elles ont 3 lamelles caudales en forme de plumes à la place de la pyramide anale. Les demoiselles possèdent aussi un masque, organe commun aux Odonates.
La larve de libellule est une prédatrice vorace. Grâce à son masque, elle parvient à capturer des proies variées : vers, Rotifères, Crustacés, larves d'insectes aquatiques, dont des congénères plus petits, batraciens (du têtard à la petite grenouille) et même de petits alevins.
Elle chasse à l'affût : elle repère une proie grâce à sa vue, souvent à moitié enfouie dans les sédiments, immobile, puis projette son masque très rapidement vers l'avant. Les crochets situés à son extrémité saisissent la proie, qui est ensuite ramenée à la bouche où elle sera déchiquetée grâce aux mandibules.
Les Odonates adultes présentent une singularité par rapport aux autres ordres d'insectes : alors que, de façon générale, les organes génitaux sont situés vers l'extrémité de l'abdomen, le mâle Odonate présente, en plus des organes génitaux classiques prolongeant le dixième et dernier segment abdominal, des pièces copulatrices sous le 2e segment de son abdomen, donc juste derrière le thorax. Cette particularité entraîne un accouplement original en forme de cœur, que l'on appelle cœur copulatoire, la femelle recourbant son abdomen pour mettre son ovipositeur* sous le deuxième segment de l'abdomen du mâle.
Une génération comprend un cycle en 3 phases : embryonnaire dans l'œuf, larvaire aquatique et imago* dans le milieu aérien.
Les œufs :
Selon les espèces, les œufs peuvent être pondus dans l'eau, à proximité de l'eau, ou insérés dans des végétaux situés dans ou au voisinage de l'eau (certaines libellules peuvent pondre sur un site temporairement asséché). La durée du développement varie en fonction de l'environnement et des espèces : l'œuf peut éclore avant l'hiver ou bien le développement s'interrompt pour ne reprendre qu'au printemps. Les œufs résistent souvent très bien au froid, à la pollution, à la chaleur et à la sécheresse.
Les larves :
Lors de l'éclosion, l'œuf libère une prolarve incapable de s'alimenter. Ce premier stade larvaire un peu spécial et d'une durée très courte (de quelques secondes à quelques heures) va rapidement être suivi d'un stade larvaire plus classique au cours duquel l'alimentation devient prépondérante.
Les larves sont aquatiques. Elles possèdent une enveloppe externe chitineuse qui leur confère une certaine rigidité mais ne peut changer de taille. Chaque stade larvaire se termine donc par une mue au cours de laquelle l'enveloppe larvaire est abandonnée permettant ainsi à l'animal de grandir en se transformant progressivement vers la forme finale de l'adulte. Les mues sont aussi réparatrices, car lorsqu'un membre est perdu, il peut être régénéré à la mue suivante. Le nombre de mues est variable suivant les espèces, il avoisine la douzaine en moyenne, avec des extrémités de 7 à 18 mues pour certaines espèces. La durée de la vie larvaire varie aussi suivant les espèces, mais également en fonction de la température de l'eau et de l'abondance des proies. Elle peut aller de quelques semaines (espèces des zones chaudes) à une dizaine d'année pour les espèces les plus septentrionales.
Mue imaginale et émergence :
A la fin du dernier stade larvaire, la larve sort de l'eau pour émerger : c'est la métamorphose* ou mue imaginale (en rapport avec le terme imago, correspondant à l'insecte volant). La larve se sépare de son ancienne enveloppe, appelée exuvie*, en l'espace de quelques heures (environ un quart d'heure pour les plus rapides). Le masque disparaît chez l'adulte. On trouve souvent les exuvies dans la végétation en bordure des sites où ont vécu les larves (voir détails au paragraphe Informations complémentaires).
L'imago :
Après une phase plus ou moins longue pendant laquelle on peut le trouver loin de l'eau sur des sites riches en insectes dont il se nourrit, l'imago (insecte volant) va devenir mature, puis se reproduire et mourir. En France, la plupart des Anisoptères ne survivent pas à l'hiver sous leur forme adulte.
Les Odonates sont des insectes qui peuvent être parasités aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de leur organisme :
- endoparasites : tube digestif infesté par des Grégarines et des vers Nématodes. On peut aussi trouver des vers plats comme des Cestodes (ténias) et des Trématodes (douves). Certains insectes, de l'ordre des Hyménoptères (familles des Chalcidides, Mymarides et Trichogrammatides), pondent dans les œufs des Odonates, mais aussi des Diptères (famille des Drosophilides, Cecidomyides).
- ectoparasites : des larves et des nymphes d'Acariens (Arachnides) peuvent être très abondantes sur les Odonates, très souvent sous les fourreaux alaires. Des amas blanchâtres peuvent correspondre à des Entoproctes. D'autres larves aquatiques peuvent se fixer sur le corps qui sert alors de support : pupe* de Diptères et Trichoptères, moules zébrées. Ces dernières peuvent poser problème lors de l'émergence si elles sont mal placées sur la larve.
Les Odonates sont dits :
- hétérométaboles : le cycle ne comprend pas de stade nymphal immobile, inversement aux insectes holométaboles, chez qui il se situe entre le stade larvaire et adulte. On parle aussi de métamorphose incomplète pour les Odonates : la larve ressemble à la libellule adulte. A l'inverse, chez d'autres ordres comme les Lépidoptères (papillons), la larve, c'est-à-dire la chenille, est vraiment différente du papillon adulte : c'est la métamorphose complète.
- hémimétaboles : ce sont des insectes hétérométaboles dont les larves et les adultes évoluent dans un milieu différent. Les larves sont aquatiques alors que les adultes sont aériens.
La respiration se fait par évacuation alternative de l'eau dans l'orifice anal. D'autres parties du corps, comme les fourreaux alaires, participent aussi beaucoup aux échanges gazeux cutanés.
Les larves d'Anisoptères sont capables d'immobilisation réflexe, comme certains Hétéroptères (punaises), lorsqu'un danger imminent se fait sentir. Leur couleur leur permet de se camoufler assez facilement pour échapper aux prédateurs. Au sein du sous-ordre, diverses stratégies se sont développées : enfouissement dans le sédiment en ne laissant voir que la tête et le bout de l'abdomen pour pouvoir respirer (souvent gomphes et cordulégastres), recouvrement du corps avec des débris divers, visibles avec les pattes étalées (libellulidés), agrippement autour des tiges de végétaux avec leurs pattes (aeschnes).
Les durées de vie sont mal connues et varient d'un ouvrage à l'autre, elles ne sont données qu'à titre indicatif. Il en est de même pour les couleurs des larves, variant en fonction de différents paramètres (mue récente, conditions du milieu).
Dans nos régions, on trouve principalement ces familles :
- Aeschnidés : antennes longues et fines (6 ou 7 articles), gros yeux en forme de goutte (sauf l'aeschne printanière, Brachytron pratense, qui a de petits yeux), masque plat, abdomen très long (3 à 4 fois plus long que large) et moins trapu avec des épines latérales au niveau des derniers segments abdominaux. L'exuvie de l'anax empereur (Anax imperator) se distingue de celle de l'aeschne bleue (Aeshna cyanea) par une taille souvent supérieure à 50 mm, les yeux sont plus aplatis sur le haut. Elles vivent de 1 à 4 ans dans les eaux stagnantes ou courantes et mesurent jusqu'à 60 mm (grandes larves, plus de 30mm pour les exuvies) ; couleur verdâtre à brun, jaune lorsqu'elles viennent de muer, 13 espèces en France.
- Gomphidés : antennes courtes en forme de spatules très visibles à 4 segments, masque plat, petite tête triangulaire, pattes courtes et velues, abdomen velu et plat (2 fois plus long que large). Les larves sont souvent enfouies, ne laissant dépasser que la tête et la pyramide anale pour la respiration. Elles vivent de 2 à 5 ans dans les eaux plus ou moins courantes et mesurent 25 à 30 mm ; couleur brun-gris-jaune ; 9 espèces en France.
- Gomphes (genre Gomphus) : pas d'épines dorsales sur l'abdomen, 5 espèces.
- Onychogomphes (genre Onychogomphus) : présence d'au moins 3 épines dorsales sur l'abdomen, 2 espèces.
- Cordulégastridés : antennes longues et fines, petits yeux, masque en cuillère avec des dents irrégulières de grande taille très caractéristiques, abdomen allongé (3 à 4 fois plus long que large). Les larves sont souvent enfouies, ne laissant dépasser que les yeux et la pyramide anale pour la respiration. Elles vivent de 3 à 5 ans dans les eaux à courant fort et mesurent plus de 35 mm au moment de l'émergence (grande larve, jusqu'à 46 mm) ; couleur brune ; 2 espèces en France.
- Cordulidés : petits yeux saillants comme une boule, masque en cuillère, pattes assez longues, abdomen trapu (environ 2 fois plus long que large), segments abdominaux souvent épineux. Elles vivent de 1 à 3 ans dans les eaux stagnantes ou courantes et mesurent 15 à 30 mm ; 8 espèces en France. Aspect similaire à celui des Libellulidés dont la différenciation passe par un examen de la base du masque non visible par le plongeur…
- Libellulidés : antennes longues et fines, masque en cuillère, pattes assez longues (l'extrémité du tibia postérieur ne dépasse pas le bout de l'abdomen), corps trapu, taille toujours inférieure à 33 mm. Les larves sont souvent recouvertes de vase et de boue et vivent la plupart du temps dans des eaux stagnantes ou faiblement courantes, 23 espèces en France. Peu différenciables des larves de Cordulidés.
- Libellules (genre Libellula) : petits yeux en avant de la tête, arrière de la tête large, corps trapu et assez court, épine dorsale sur le segment 7, longueur de l'exuvie 20 à 27 mm, 3 espèces.
- Orthétrum (genre Orthetrum) : diamètre de l'œil petit par rapport à la tête, abdomen plus allongé que chez le genre Libellula, pas d'épine dorsale sur le segment 7, longueur de l'exuvie 15 à 29 mm, 5 espèces.
- Sympétrum (genre Sympetrum) : œil plus grand (par rapport à la tête) et plus en arrière que pour les deux genres précédents, pattes fines et assez courtes, abdomen trapu et court, larve petite, toujours inférieure à 20 mm (longueur de l'exuvie 13 à 20 mm), 9 espèces.
Les exuvies sont un précieux indice pour déterminer la densité d'une population et apprécier la biodiversité des Odonates sur un site. En effet, certaines larves sont fouisseuses et donc pas faciles à voir en plongée. A l'inverse, une fois l'émergence effectuée, les imagos peuvent s'envoler vers d'autres territoires. Dans les deux cas, seule la présence des exuvies trahit leur présence.
Chez les imagos, on se sert de la nervation des ailes pour l'identification des familles. Les ailes antérieures et postérieures des Zygoptères sont similaires alors que celles des Anisoptères sont différentes. La base de leurs ailes antérieures est en effet moins large que celle des ailes postérieures. Au repos, les ailes sont étalées.
Le vol des adultes est très aisé et rapide, souvent assez bruyant. Les ailes antérieures et postérieures sont indépendantes, leurs mouvements sont plus ou moins synchrones et simultanés. Le vol des Zygoptères est moins rapide et moins aisé que celui des Anisoptères.
Certains caractères des Odonates et Ephémères permettent de les considérer comme des insectes primitifs. Ils semblent être également les premiers insectes apparus sur Terre. Les paléontologues ont trouvé de nombreuses traces fossiles, dont les plus anciennes remontent au Carbonifère (320 millions d'années) pour des espèces aujourd'hui disparues. Leur taille était de 72 cm, ce qui les classe parmi les plus grands insectes n'ayant jamais existé. Il suffit de laisser aller son imagination pour supposer que la larve devait être impressionnante. Les Zygoptères sont apparus il y a environ 270 millions d'années à l'ère primaire (Permien) alors que les Anisoptères n'apparaissent qu'à l'ère secondaire (Jurassique, il y a 200 millions d'années).
Les espèces réglementées sont traitées dans les fiches adultes.
Odonate : traduction littérale du latin Odonata.
Anisoptère : traduction littérale du latin Anisoptera.
Libellule : vient du latin [libell] = petit livre. Peut-être en relation avec leurs ailes, qui, quand elles sont déployées, ressemblent à un livre ouvert.
Odonata : du latin [odon] = dent et [ate] = celui qui ; celui qui a des dents, les libellules étant de redoutables chasseuses.
Anisoptera : du latin [aniso] = inégal et [ptera] = ailes ; qui a les ailes différentes. Les ailes antérieures et postérieures sont effectivement différentes (voir paragraphe infra : Informations complémentaires).
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Hexapoda | Hexapodes | Arthropodes à six pattes. Ce sont les insectes au sens large. |
Classe | Insecta | Insectes | Hexapodes terrestres et dulcicoles possédant trois paires de pattes et deux paires d’ailes (sauf chez les Diptères). |
Sous-classe | Pterygota Palaeoptera | Ptérygotes Paléoptères | Insectes ailés dont les ailes ne sont pas rabattues au repos. Deux ordres d'insectes primitifs. |
Ordre | Odonata | Odonates | Ordre des libellules et des demoiselles. Larve possédant un masque préhenseur. |
Sous-ordre | Anisoptera | Anisoptères | Deux paires d'ailes non repliées au repos, larve possédant un abdomen terminé par une pyramide anale. |
Genre | Anisoptera | ||
Espèce | (sous-ordre, larves) |
Larve d'aeschne bleue
Ici, la photographe a observé ces larves émerger et il s'agit de l'aeschne bleue Aeshna cyanea. On distingue la pyramide anale au bout de l'abdomen ainsi que les fourreaux alaires au départ du thorax.
mare, Cavan (22), proche surface
19/06/2008
Larve d'Aeschnidés
On reconnaît généralement les Aeschnidés à leurs yeux en forme de goutte et assez imposants. Ce sont de grandes larves. Le masque est plat.
Gouille, Grône, Suisse, 3 m
14/06/2010
Schéma de larves
Ce dessin permet de visualiser les différentes formes de larves de libellules. On reconnaît facilement les familles avec un corps long : les aeschnes. Les gomphes sont les seuls à avoir des antennes en spatules. Les autres familles demandent un examen du masque, entre autres.
Ces dessins sont inspirés de ceux se trouvant dans l'ouvrage : Heidemann H., Seidenbusch R., 2002. LARVES ET EXUVIES DES LIBELLULES DE FRANCE ET D'ALLEMAGNE (sauf de Corse), Société Française d'Odonatologie, 416p.
N/A
N/A
Larve de Libellulidés
Un masque en cuillère, des antennes longues et fines, des pattes assez longues, des débris sur le corps, il s'agit sûrement d'une larve de Libellulidés. Les yeux sont très différents des Aeschnidés.
Gouille, Grône, Suisse, 3 m
06/2010
Larve de Libellulidés
Au premier abord, cette larve ressemble à une araignée, sauf qu'elle n'a que 6 pattes au lieu de 8 chez les Arachnides. Observez quelques critères d'identification : antennes longues et fines, corps trapu. Il se pourrait que ce soit une larve du genre Orthetrum ou bien Libellula (sauf Libellula quadrimaculata qui a de petits éperons sur le milieu de la face dorsale de l'abdomen).
Carrière de Fougères (35)
26/03/2011
Larve de Libellulidés
Cette larve est peut-être un Libellulidé, mais difficile d'aller plus loin dans l'identification. En effet, il faudrait pouvoir mieux observer la position et la taille des yeux par rapport à la tête, la position d’éventuelles épines sur les segments de l’abdomen, la taille de la larve.
Lac bleu, Roeux (59), 1 m
11/09/2010
Larve de Gomphidé
Cette larve de Gomphidé est très mimétique, comme beaucoup de larves aquatiques. Les larves de gomphes se recouvrent généralement de débris organiques et s'enfouissent pour mieux passer inaperçues. Elles ne laissent entrevoir que leur tête et la pyramide anale. Ici, la larve venait d'être remise en liberté après une observation en bac, il ne lui a fallu que quelques secondes pour s'enfouir dans la vase.
Carrière de Fougères (35)
26/03/2011
Tête d'aeschne bleue
Les larves ont une tête peu mobile, ronde ou plus large que longue. Leurs antennes sont composées au maximum de 7 articles. Les yeux sont plus ou moins gros et saillants et permettent de voir dans toutes les directions. Le masque des larves est un critère fiable qui permet de faire le tri dans les familles. Les aeschnes ont un masque plat. On aperçoit juste les deux crochets rabattus l'un près de l'autre, juste en dessous des yeux.
Mare, Cavan (22), proche surface
26/06/2008
Masque préhenseur
Les larves d'Odonates se singularisent par la présence d'un masque préhenseur. Le masque se situe sous la tête et se compose de plusieurs parties. On observe de la tête vers l'extérieur : un submentum, un mentum et deux palpes labiaux munis chacun d'un crochet (forte dent mobile). Le masque est soit de forme générale plate, soit en forme de cuillère. C'est un des critères d'identification.
Ce dessin est inspiré d'un schéma du site SFO (Société Française d'Odonatologie).
N/A
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Masque en cuillère de Cordulegaster boltonii
Le masque en cuillère permet d'éliminer les familles d'Aeschnidés et Gomphidés, qui ont un masque plat. Le masque en cuillère est très facile à observer car il est très large, notamment dans la famille des Cordulégastridés. Les larves de cette famille se reconnaissent aisément par les lobes latéraux possédant de grandes dents non mobiles en zigzag du masque, bien visibles sur cette photo. On observe également les petits yeux, les antennes fines et longues.
Notez qu'elle est recouverte de divers débris organiques.
ruisseau, Cavan (22), proche surface
21/02/2007
Masque plat de Gomphidés
Ce qui permet de reconnaître à coup sûr la famille des Gomphidés, c'est la combinaison de trois critères : antennes en forme de spatules, masque plat et abdomen très plat. Ici, sur un fond blanc, on observe d'abord les antennes juste en avant de la tête, puis les deux critères suivants.
Observez la larve de sialis (ordre des Mégaloptères) juste au-dessus sur la photo de gauche.
Carrière de Fougères (35)
26/03/2011
En surface
La photographe a observé cette position plusieurs fois à la sortie de l'hiver, par temps ensoleillé, lorsque l'air est plus chaud que l'eau, bien avant l'émergence. La larve se met-elle ainsi pour se chauffer ? S'agit-il d'une manière de respirer? On sait que la respiration se fait par évacuation alternative de l'eau dans l'orifice anal et que d'autres parties du corps, comme les fourreaux alaires, participent beaucoup aux échanges gazeux cutanés. Nous n'avons pas la réponse.
mare, Cavan (22), proche surface
14/03/2008
Sangsue
La sangsue fixée sur l'Aeschnidé est Glossiphonia complanata. Cette scène est extraordinaire. Il semblerait que cette sangsue parasite les larves d'insecte, donc il pourrait s'agir ici d'une prédation.
Observez également le masque plié juste en dessous des yeux.
Gouille, Grône, Suisse, 3 m
14/06/2010
Sangsue
Une vue de face de la sangsue. On peut supposer l'inconfort occasionné !
Gouille, Grône, Suisse, 3 m
14/06/2010
Mue
En moyenne, une douzaine de mues sont nécessaires pour que la larve atteigne progressivement la forme finale de l'adulte. Durant quelques temps, la larve est vulnérable. Ce mécanisme est commun à tous les Arthropodes. Les petits filaments blancs correspondent aux trachées.
Mare, Cavan (22), proche surface
31/03/2008
Juste après la mue
Le photographe a capturé ce moment qui se situe juste après la mue. La carapace n'est pas encore durcie et n'a pas ses couleurs vert-brun. Les yeux en forme de goutte et l'abdomen très long permettent de reconnaître une aeschne.
En Touraine
01/05/2010
Emergence
Durant la métamorphose, l'insecte est vulnérable. Lorsque ses ailes auront séché, il prendra son envol pour des sites qui ne sont pas forcément aquatiques, là où il trouvera sa nourriture.
Bassin artificiel, Loiret (45)
11/04/2011
Exuvie
Lors de l'émergence, la larve sort de l'eau, s'agrippe à un support et entame sa mue imaginale qui la métamorphosera en un adulte. Cela peut prendre quelques heures. Il ne restera de sa vie larvaire que cette exuvie. On aperçoit les filaments blancs correspondant aux trachées.
Parc de Bréquigny, Rennes (35)
13/06/2010
Précieux indice
Ces exuvies sont un précieux indice pour déterminer la densité d'une population et apprécier la diversité des Odonates sur un site.
Notez le masque en cuillère, les fines antennes. Ces exuvies peuvent être ramassées : attention, elles sont très fragiles et se cassent facilement.
Etang, Cesson-Sévigné (35)
26/06/2010
Exuvies en série!
Cette mare artificielle, initialement prévue pour le repeuplement de poissons, s'est rapidement vu occupée, sans intervention humaine, par des insectes, des batraciens et des reptiles (couleuvres). Ce chevauchement d'exuvies résulte soit d'un nombre important de larves, soit d'un nombre limité de supports pour l'émergence.
Mare, La Gaude (06)
27/05/2001
Ponte de Libellula depressa
L'imago, une fois mature, va se reproduire et la femelle pondra ses œufs la plupart du temps dans l'eau. Ici, la photographe a observé une ponte de Libellula depressa.
Mare, Cavan (22), proche surface
28/04/2011
Ne pas confondre ...
Les larves de libellules sont souvent grosses par rapport aux autres larves aquatiques. La présence de la pyramide anale est un critère très fiable. Autour de ce Gomphidé, vous pouvez observer deux autres larves, dont la taille est plus petite. Seules les larves d'Odonates portent des masques.
Celle située en haut est une larve d'Ephémères : elle se distingue par la présence de trois cerques filiformes et des lamelles branchiales de chaque côté de l'abdomen.
Celle située en bas est une larve de sialis (ordre des Mégaloptères) : un long cerque, longues lamelles branchiales plumeuses, yeux non proéminents.
Carrière de Fougères (35)
26/03/2011
Ne pas confondre...
Cette larve appartient à l'ordre des Plécoptères, correspondant aux perles. Il pourrait s'agir de Dinocras sp.. Au bout de l'abdomen, les larves de perle ont deux cerques filiformes très longs. Leur corps est moins trapu et plutôt filiforme, leurs antennes sont beaucoup plus longues. La tête est moins large que celle des Anisoptères et ne possède pas de masque.
Rivière du Tarn (82), proche surface
21/08/2099
Ne pas confondre...
Ce montage présente deux larves d'Ephémères très différentes l'une de l'autre. Celle de droite a été prise dans une rivière du Tarn (82) le 21/08/2009, celle de gauche dans la carrière de Fougères (35) le 05/02/2011. Leur forme est une adaptation à leur milieu et à leur mode de vie.
Les larves d'Ephémères ont deux ou trois cerques filiformes au bout de l'abdomen. Elles ont également des branchies latérales sur l'abdomen, des antennes parfois très longues, des pattes souvent plus courtes, une tête dépourvue de masque.
Montage
10/07/2011
Rédacteur principal : Sandra SOHIER
Vérificateur : Florence GULLY
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Le site Internet de la SFO (Société Française d'Odonatologie).