Coquille conique, à allure de patelle, en bonnet phrygien
De 6 à 8 mm de longueur par 3 à 5 mm de hauteur
Coquille fine, jaunâtre à brune, translucide
Ancyle, patelle d'eau douce
Flussmützenschnecke (D)
Europe et Afrique du Nord
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeToute l'Europe et le nord de l'Afrique.
Elle est commune dans les zones lentes des ruisseaux et torrents, sur et sous les pierres en bordure des lacs, dans des eaux bien oxygénées.
C'est un petit mollusque gastéropode sans opercule, à allure de patelle, de bonnet phrygien. L'apex de la coquille, conique, légèrement aigu, est nettement orienté vers l'arrière et légèrement incliné vers la droite.
La coquille est fine, jaunâtre à brune. Elle est translucide et mesure de 6 à 8 mm de longueur par 3 à 5 mm de hauteur (taille maximale : 11 mm).
Le sens de l'enroulement est difficile à déterminer. Cependant, l'étude de l'enroulement de la coquille embryonnaire montre qu'il est senestre. Cela est également démontré par la position de l'anus et des organes génitaux situés à gauche.
Le pied est grand, ovalaire, un peu plus court que le corps.
Les deux tentacules, courts, sont triangulaires. Les yeux sont situés à leur base (Basommatophores) en position interne.
Le genre Acroloxus est également en forme de chapeau chinois, de même taille qu'Ancylus, mais la coquille est plus allongée, et l'apex, également aigu, est dirigé vers la gauche.
Le genre Ferrissia, cosmopolite, regroupant une quarantaine d'espèces, rattaché par certains auteurs aux Ancylidés, est caractérisé par un apex arrondi et dirigé vers la droite avec la présence, parfois, d'un septum* calcaire (période de sècheresse).
L'ancyle se fixe sur des pierres et des rochers mais souvent également sur les tiges et les feuilles de végétaux aquatiques qu'il broute. Il se nourrit de substances en décomposition d'origine végétale ou animale, ainsi que d'algues (en particulier de diatomées).
Comme tous les gastéropodes, l'ancyle est hermaphrodite*. La maturité sexuelle est atteinte à une taille de 4 à 5 mm.
La reproduction commence au printemps dans une eau entre 7 et 10 °C.
La copulation a lieu entre quatre ou cinq individus superposés où celui du dessus agit comme mâle et ceux du dessous se comportent en femelles. Cependant des études ont établi que l'autofécondation est largement pratiquée et que seuls 13 à 15 % des individus sont issus d'un croisement. Il s'agit là d'un avantage pour la survie car un individu isolé peut constituer à lui seul une nouvelle population.
Les œufs gélatineux sont encapsulés par groupes de 5 à 7 (minimum 1, maximum 10 œufs par capsule) et les capsules sont pondues à intervalles de quelques jours. Elles sont de forme ronde (en verre de montre) et d'un diamètre de 2 à 4 mm. Un ancyle peut ainsi pondre jusqu'à une centaine d'œufs.
Les pontes sont généralement collées au substrat mais elles peuvent aussi l'être aux pattes d'oiseaux ou de coléoptères et ainsi être dispersées sur de grandes distances.
A l'éclosion, sa coquille mesure moins de 1 mm.
Chez les Ancylidés, le poumon a disparu et la respiration se fait par la peau comme chez les Acroloxidés et Ferrissidés, deux familles proches.
Ils se déplacent peu et ne se rendent jamais à la surface pour respirer.
L'activité est réduite en hiver.
Les ancyles ont laissé de nombreuses coquilles dans la région baltique au quaternaire.
En Allemagne, ils sont des bio-indicateurs de qualité des eaux de classe II.
Certains auteurs placent le genre Ancylus dans la famille des Planorbidés (le changement aurait eu lieu vers 2007) alors que d'autres le considèrent toujours apppartenant à la famille des Ancylidés.
Patelline : pour la ressemblance de sa coquille avec celle des patelles.
Ancylus : du grec [agkulos] = recourbé, pour la forme de bonnet.
fluviatilis : pour sa préférence pour les eaux courantes.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Hygrophila | Hygrophiles | |
Famille | Planorbidae | Planorbidés | |
Sous-famille | Ancylinae | Ancylinés | |
Genre | Ancylus | ||
Espèce | fluviatilis |
Gros plan
Le sens de l'enroulement est difficile à déterminer, cependant, l'étude de l'enroulement de la coquille embryonnaire montre qu'il est senestre.
La Gombe (Liège - Belgique)
24/10/2010
Coquille de profil
L'animal a été découvert, broutant une coquille de Nérite, et photographié sous la loupe.
C'est un petit mollusque gastéropode sans opercule, à allure de patelle, de bonnet phrygien.
Rivière Ognon, Malans (39), 0.5 m
25/08/2010
Forme de bonnet phrygien
Il est commun dans les zones lentes des ruisseaux et torrents, sur et sous les pierres en bordure des lacs, dans des eaux bien oxygénées.
Rivière le Gave, Sauveterre de Béarn (64)
10/08/2010
A la loupe binoculaire
La coquille est fine, jaunâtre à brune. Elle est translucide et mesure de 6 à 8 mm de longueur par 3 à 5 mm de hauteur. L'apex de la coquille, conique, légèrement aigu, est nettement orienté vers l'arrière et légèrement incliné vers la droite.
La Gombe (Liège - Belgique)
24/10/2010
Détail des tentacules
Les deux tentacules, courts, sont triangulaires. Les yeux sont situés à leur base (basommatophores) en position interne.
Rivière Ognon, Malans (39), 0.5 m
25/08/2010
Ponte
Les œufs gélatineux sont encapsulés par groupes de 5 à 7 (minimum 1, maximum 10 œufs par capsule).
La masse entourée en rouge correspond certainement à une ponte d'Ancylus, la masse allongée étant une ponte de Bithynia tentaculata.
Lac de l'Eau d'Heure (Belgique)
01/08/2010
Comparaison avec Acroloxus lacustris
Croquis réalisé à partir d'un dessin p 551 de Germain F., 1931, FAUNE DE FRANCE n° 22, MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES (2e PARTIE), ed. P. Lechevalier, 897p.
N/A
Reproduction de documents anciens
1931
Par transparence
Un angle de vue inhabituel qui montre bien les détails anatomiques : bouche, yeux, pied et les organes
La photo est celle d'un individu apparu dans mon bac d'observation qui contient depuis quelques mois quelques Dreissena et Corbicula provenant du lac de la Plate Taille
01/03/2016
Rédacteur principal : Michel KUPFER
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
Geldiay R., 1956, Studies on local populations of the freshwater limpet Ancylus fluviatilis Müller, Journal of Animal Ecology, 25, 389-402.
Städler T., Weisner S., Streit B., 1995, Outcrossing rates and correlated matings in a predominantly selfing freshwater snail, Proceedings of the Royal Society, London, B 262, 119-125.
Streit B., 1975, Experimentelle Untersuchungen zum Stoffhaushalt von Ancylus fluviatilis (Gastropoda - Basommatophora), 1. Ingestion, Assimilation, Wachstum und Eiablage, Archiv für Hydrobiologie (= Fundamental and Applied Limnology), Suppl. 47, 458-514.