Eponge érigée en branches cylindriques
Couleur rouge brillant ou brune
Nombreux oscules dispersés
Eponge corde érigée
Erect rope sponge, red finger sponge (GB)
Spongia rubens Pallas, 1766
Amphimedon rubens (Pallas, 1766)
Spongia arborescens Lamarck, 1814
Amphimedon arborescens (Lamarck 1814)
Axinella nanaspiculata Hartman, 1955
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesElle est très commune en Floride, dans le golfe du Mexique, dans les grandes Antilles : Cuba, Hispaniola, la Jamaïque et Porto Rico, les îles Vierges, les petites Antilles dont la Guadeloupe, la Martinique, Saint Martin, Bonaire, sur les côtes du Venezuela, Belize, les côtes de Colombie.
Cette éponge pousse au-dessus du substrat, sur le sommet des récifs coralliens, occasionnellement sur le tombant récifal entre 5 et 20 mètres. Elle se rencontre plus rarement dans la mangrove*. Elle a une préférence pour les eaux peu agitées (mais claires).
Cette éponge en forme de corde est le plus souvent érigée verticalement à partir d’une masse basale. Sa taille peut dépasser 50 cm de hauteur. Elle forme le plus souvent une seule branche, parfois plusieurs, cylindriques ou légèrement aplaties. La face d’une branche est quelquefois excavée ou bien un peu bombée et peut présenter une côte saillante. Leur diamètre est en moyenne de 2 à 4 cm, il peut atteindre 7 cm.
Quand elle est fixée sur un tombant, elle prend une forme plus tordue ou ramifiée ou encore en forme d’éventail (flabelliforme*) mais toujours dirigée vers la surface. A faible profondeur et dans les zones battues, la forme peut aussi être massive, plus ou moins lobée, plus rarement, elle est encroûtante en couche épaisse. La couleur est rouge brillant, bordeaux ou brun-rouge, plus rarement orange.
Sa surface est bosselée et poreuse, d'aspect légèrement rugueux, avec des orifices exhalants nombreux : les oscules*. Bien ronds, de 1 à 4 mm de diamètre, ils sont cloisonnés et légèrement surélevés. Ils sont dispersés le long des branches, assez uniformément mais sans alignement. Il n’y a pas d’ouverture en haut des branches.
La consistance est ferme, élastique, souple et résistante.
Amphimedon complanata, Duchassaing 1850. De couleur rougeâtre ou marron foncé voire noire, la base est massive et se prolonge par des expansions en doigt de gant, la surface est criblée de nombreux petits oscules. La consistance est très molle, compressible, mais plus élastique que celle d' Amphimedon compressa.
On peut confondre aussi avec d'autres éponges-corde, en particulier Aplysina fulva ou Aplysina cauliformis, surtout en l'absence d'éclairage. Cependant l'examen attentif des oscules permet de faire la différence : chez les Aplysina, beaucoup plus ramifiées, les oscules sont bordés d'une petite margelle claire, et souvent alignés régulièrement le long des branches comme les trous d'une flûte.
Comme la majorité des éponges, elle se nourrit en filtrant les particules microscopiques contenues dans l’eau.
La reproduction a lieu toute l'année, mais c'est à la saison chaude (entre mai et octobre aux Antilles) que la plus grande activité est observée.
La fertilisation des gamètes* a lieu à l'intérieur de l’éponge. Les larves sont incubées jusqu'à une taille de 0,5 mm environ, puis elles sont libérées dans l'eau et mènent une courte vie pélagique* avant de se fixer.
Amphimedon compressa a aussi la possibilité de se multiplier de façon asexuée, par "bouturage" de fragments arrachés par exemple lors d'un ouragan.
On trouve parfois des ophiures enroulées sur les branches de l’éponge.
La longévité semble être d'au moins 10 ans, d'après des études faites sur les dimensions et vitesse de croissance observées.
Comme beaucoup d'autres éponges, Amphimedon compressa a été testée pour la présence possible de substances biologiquement actives. On a ainsi isolé un précurseur d’un alcaloïde manzamine ayant des activités antibactériennes puissantes.
L'effet répulsif pour les poissons (et donc protecteur pour l'éponge) de ces alcaloïdes a été vérifiée.
Le squelette est constitué d’un réseau abondant de fibres irrégulières de spongine avec de grands spicules* réguliers (oxes*), disposés par groupes étroitement inclus dans la spongine*.
Le nom est inspiré par la forme érigée et sa couleur rouge brillant.
Amphimedon (nom tiré de la mythologie) est le fils de Melaneus et l’un des prétendants de Pénélope.
compressa (latin) veut dire comprimé, aplati.
Numéro d'entrée WoRMS : 166666
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Haplosclerida | Haplosclérides | « Eponges à spicules simples ». Squelette formé de spicules* qui s’arrangent en formant un réseau de mailles polygonales, parfois renforcé par de la spongine. Mégasclères* de type oxes*, parfois des microsclères* (sigmas*, toxes*). |
Famille | Niphatidae | Niphatidés | |
Genre | Amphimedon | ||
Espèce | compressa |
Facilement reconnaissable
Amphimedon compressa est une des éponges les plus faciles à reconnaître à sa couleur brillante et à son port érigé.
Pointe Morel, Les Saintes, Guadeloupe, 10 m
01/06/2011
Variantes de couleur
Sur la même photo : une variante rouge vif, une variante orange... et tout à fait à gauche une autre espèce !
Ilet Cabri, Les Saintes, Guadeloupe, 10 m
01/06/2011
Environnement préféré
Amphimedon compressa aime bien les eaux claires, propres, pas trop agitées et un belle biodiversité alentour. Nous aussi !
Pointe Burgos, Martinique Sud, 32 m
05/12/2012
Branches dressées
Les oscules sont dispersés sans ordre sur toute la surface.
3 Vallées, Sainte Anne, Martinique, 14 m
16/03/2010
Forme ramifiée
Parfois l'éponge-corde présente plusieurs branches en bouquet ; il arrive que cette forme résulte de la fusion de plusieurs individus, ou comme ici d'un spécimen couché ou incliné accidentellement, qui émet des prolongements érigés.
Les Saintes, Guadeloupe
24/07/2006
Forme lobée
Sur un tombant, l'éponge-corde (ici en forme de pâté) est bien reconnaissable à ses oscules et à sa couleur brillante.
Pointe d'Antigues, Guadeloupe, 9 m, de nuit
04/12/2009
Les oscules
La surface est poreuse.
Les orifices exhalants (oscules) sont cloisonnés et légèrement surélevés. On peut voir une petite margelle transparente sur l'oscule situé en bordure.
Pointe Burgos, Martinique sud, 12 m
08/12/2011
Rédacteur principal : Annie BOUXIN
Vérificateur : Anne PROUZET
Responsable régional : Anne PROUZET
Albrizio S., Ciminiello P., Fattorusso E., Magno S., Pawlik J.R., 1995, Amphitoxin, a new high molecular weight antifeedant pyridinium salt from the Caribbean sponge Amphimedon compressa, Journal of Natural Products, 58, 647–652.
Carteron S., 2008, PORIFERA MADININA - INVENTAIRE DES SPONGIAIRES DE MARTINIQUE, DIREN - Impact Mer, 65p.
Mercado-Molina A.E, Sabat A., Yoshioka P.M., 2011, Demography of the demosponge Amphimedon compressa: Evaluation of the importance of sexual versus asexual recruitment to its population dynamics, Journal of Experimental Marine Biology and Ecology, 407, 355-362.
Leong W, Pawlik J.R., 2011, Comparison of reproductive patterns among 7 Caribbean sponge species does not reveal a resource trade-off with chemical defenses, Journal of Experimental Marine Biology and Ecology, 401, 80-84.
La page d'Amphimedon compressa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN