Encroûtante avec nombreux filaments
Surface criblée de trous
Couleur orangée
Carrot-sponge (GB), Esponja zanahoria (E), Karottenschwamm (D), Geraspte-wortelspons (NL), Esponja-cenoura (P), Gulrotsvamp (N)
Esperiopsis fucorum (Esper, 1794) synonyme très fréquemment rencontré, même dans des ouvrages récents.
Spongia parasitica Montagu, 1818
Amphilectus dubius (Bowerbank, 1874)
Amphilectus edwardii (Bowerbank, 1866)
Manche, Atlantique Nord-Est, (très rare en Méditerranée)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Côtes européennes, des îles Féroé et de la Norvège au nord à la Méditerranée au sud. Très présente sur les côtes françaises de la Manche et de l’Atlantique, plus rare sur les côtes méditerranéennes.
Elle vit depuis l’étage médiolittoral inférieur jusqu’à l’infralittral, plus rarement dans le circalittoral. Elle se fixe sur les crampons de laminaires, sur la roche ou les coquilles de mollusques, sous les surplombs, et également sous les pierres.
Cette éponge est extrêmement polymorphe selon les conditions de milieu et la profondeur à laquelle elle vit. Encroûtante, en forme de coussin, massive et lobée en eau agitée, elle forme de fins filaments ou lanières plus ou moins enchevêtrés en eau calme ou peut se présenter sous la forme d’une succession de petites amphores dans des milieux abrités. Sa consistance est douce et élastique et elle se déchire facilement. Sa surface, non gluante, est criblée de petits trous lui donnant cet aspect de mousse. Les oscules se situent au sommet de structures en forme de petits volcans plus ou moins alignés. Sa couleur est orange vif ; on a cependant observé des spécimens sans couleur en eau profonde et des spécimens jaunâtres dans les ports. La taille de la colonie varie de quelques centimètres carrés à plusieurs décimètres carrés, sa hauteur pouvant atteindre 15 cm.
Dans les ports, certaines formes de Hymeniacidon perlevis peuvent prêter à confusion avec des Amphilectus fucorum jaunâtres. L’examen de la surface, ainsi que l’observation des spicules permettront de lever les incertitudes.
Les éponges sont des animaux filtreurs planctonophages qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant en général pas trois microns. Le courant d’eau nécessaire est généré par le mouvement de cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : par œufs et spermatozoïdes, aboutissant à la naissance d’une larve ciliée nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Les éponges sont hermaphrodites, les gamètes mâles et femelles d’une même éponge ne sont pas expulsés au même moment, ce qui limite les possibilités d’autofécondation. Cette reproduction a lieu en août (Claude Lévi) chez cette espèce. Comme toutes les éponges de l’ordre des Poécilosclérides, Amphilectus fucorum est une éponge vivipare*, les embryons sont incubés à l’intérieur de l’éponge mère.
- Asexuée : par bourgeonnement ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Les modalités de reproduction asexuée de Amphilectus fucorum ne sont pas précisées.
Les éponges possèdent par ailleurs une énorme capacité de régénération.
Les spicules mégasclères* sont des styles lisses, légèrement incurvés, dont la taille peut varier de 170-500 x 10-19 µm mais le plus souvent de 150-200 x 3-5 µm. Les microsclères*, plus rares, sont des isochèles* palmés de 14-28 µm.
Cette espèce a la particularité de dégager une odeur forte et désagréable.
Sa surface criblée de petits trous et sa couleur orange font penser à de la mousse de carotte.
Amphilectus : vient directement du grec [amphilectos] et signifie douteux, discutable !
fucorum : du nom de genre Fucus, car elle se rencontre fréquement parmi ces algues phéophycées.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Sous-ordre | Mycalina | Mycalines | |
Famille | Esperiopsidae | Espériopsidés | |
Genre | Amphilectus | ||
Espèce | fucorum |
Fins filaments
Cette éponge forme de fins filaments ou lanières plus ou moins enchevêtrés en eau calme.
Digue de Querqueville, Cherbourg (50), 15 m
07/1991
Coussin criblé de petits trous
Sa surface, non gluante, est criblée de petits trous lui donnant cet aspect de mousse. Les oscules se situent au sommet de petits volcans plus ou moins alignés.
Les Grunes, Bretteville-en-Saire (50), 13 m
04/1993
Aspect de mousse
Sa surface, non gluante, est criblée de petits trous lui donnant cet aspect de mousse.
Grande Arche, Banc de Olives, Soulac-Montalivet (33), 15 m
17/07/2007
Surplomb bien couvert
Ce spongiaire aime particulièrement les zones ombragées des surplomps de l'infralittoral.
Grande Arche, Banc de Olives, Soulac-Montalivet (33), 15 m
17/07/2007
Extensions hirsutes
Forme de fins filaments ou extensions plus ou moins enchevêtrés de couleur orange vif.
Ouestricard, Carantec (29), 22 m
12/07/2008
Succession de petites amphores
Cette éponge peut se présenter sous la forme d’une succession de petites amphores dans des milieux abrités.
Large de la pointe de Dranguet, côte Nord-Est du Cotentin (50), 14 m
12/05/2008
Sur l'estran
Une observation plutôt inhabituelle, une éponge mousse de carotte à marée basse, par grands coefficients...
Agon Coutainville (50), estran
17/04/2007
Lanières enchevêtrées
Cette éponge forme des lanières plus ou moins enchevêtrés en eau calme.
Ile Longue, rade de Brest (29), 15 m
08/07/2013
Aiguilles courbes
Photo au microscpope des spicules x 29 : tylostyles arqués.
Large de Cherbourg (50), 11 m
04/1993
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
La page de Amphilectus fucorum sur le site de référence de Doris pour les spongiaires : World Porifera Database
La page de Amphilectus fucorum dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN