Encroûtante avec nombreux filaments
Surface criblée de trous
Couleur orangée
Carrot-sponge (GB), Esponja zanahoria (E), Karottenschwamm (D), Geraspte-wortelspons (NL), Esponja-cenoura (P), Gulrotsvamp (N)
Quelques 43 noms ont été mis en synonymie pour cette espèce, nous ne retiendrons ici que les principaux :
Spongia fucorum Esper, 1794
Esperiopsis fucorum (Esper, 1794), synonyme très fréquemment rencontré, même dans des ouvrages récents.
Halichondria fucorum (Esper, 1794)
Isodictya fucorum (Esper, 1794)
Spongia parasitica Montagu, 1814
Halichondria parasitica (Montagu, 1814)
Haliclona parasitica (Montagu, 1814)
Halichondria thompsoni Bowerbank, 1866
Amphilectus edwardii (Bowerbank, 1866)
Dendoryx thompsoni (Bowerbank, 1866)
Myxilla thompsoni (Bowzerbank, 1866)
Reniera pauperta (Bowerbank, 1866)
Amphilectus dubius (Bowerbank, 1874)
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, (très rare en Méditerranée)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette éponge est présente sur la plupart des côtes côtes européennes, des îles Féroé et de la Norvège au nord à la Méditerranée au sud. Très présente sur les côtes françaises de la Manche et de l’Atlantique, elle est plus rare sur les côtes méditerranéennes.
L’éponge mousse de carotte vit depuis l’étage médiolittoral* inférieur jusqu’à l’infralittoral*, plus rarement dans le circalittoral*. Elle se fixe sur les crampons de laminaires, sur la roche ou les coquilles de mollusques, sous les surplombs* mais également sous les pierres.
Cette éponge est extrêmement polymorphe selon les conditions de milieu et la profondeur à laquelle elle vit. Encroûtante, en forme de coussin, massive et lobée en eau agitée, elle forme de fins filaments ou lanières plus ou moins enchevêtrés en eau calme ou peut se présenter sous la forme d’une succession de petites amphores dans des milieux abrités.
Sa consistance est douce et élastique et elle se déchire facilement. Sa surface, non gluante, est criblée de petits trous lui donnant cet aspect de mousse. Les oscules* se situent au sommet de structures en forme de petits volcans plus ou moins alignés.
Sa couleur est orange vif ; on a cependant observé des spécimens sans couleur en eau profonde et des spécimens jaunâtres dans les ports. La taille de la colonie varie de quelques centimètres carrés à plusieurs décimètres carrés, sa hauteur pouvant atteindre 15 cm.
Dans les ports, certaines formes de Hymeniacidon perlevis peuvent prêter à confusion avec des Amphilectus fucorum jaunâtres. L’examen de la surface, ainsi que l’observation des spicules* au microscope permettront de lever les incertitudes.
Les éponges sont des animaux filtreurs planctonophages qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant en général pas trois microns. Le courant d’eau nécessaire est généré par le mouvement de cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Les spicules* mégasclères* sont des styles* lisses, légèrement incurvés, dont la taille peut varier de 170-500 x 10-19 µm mais, le plus souvent, de 150-200 x 3-5 µm. Les microsclères*, plus rares, sont des isochèles* palmés de 14-28 µm.
Cette espèce a la particularité de dégager une odeur forte et désagréable.
Sa surface criblée de petits trous et sa couleur orange font penser à de la mousse de carotte.
Amphilectus : vient directement du grec [amphilectos] et signifie douteux, discutable !
fucorum : du latin [fucus] = algue ou plante marine donnant une teinture rouge car elle se rencontre fréquemment en épiphyte de certaines algues.
Numéro d'entrée WoRMS : 150225
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Famille | Esperiopsidae | Espériopsidés | |
Genre | Amphilectus | ||
Espèce | fucorum |
Fins filaments
Cette éponge forme,en eau calme, de fins filaments plus ou moins enchevêtrés.
Digue de Querqueville, Cherbourg (50), 14 m
21/07/1991
Oscules plus ou moins alignés
Les oscules se situent au sommet de petits volcans plus ou moins alignés.
Les Grunes, Bretteville-en-Saire (50), 13 m
17/04/1993
Aspect de mousse
Sa surface, non gluante, est criblée de petits trous lui donnant cet aspect de mousse.
Grande Arche, Banc de Olives, Soulac-Montalivet (33), 15 m
17/07/2007
Surplomb bien couvert
Ce spongiaire aime particulièrement les zones ombragées des surplomps de l'infralittoral.
Grande Arche, Banc de Olives, Soulac-Montalivet (33), 15 m
17/07/2007
Extensions hirsutes
Forme de fins filaments ou extensions plus ou moins enchevêtrés de couleur orange vif.
Ouestricard, Carantec (29), 22 m
12/07/2008
Succession de petites amphores
Cette éponge peut se présenter sous la forme d’une succession de petites amphores dans des milieux abrités.
Large de la pointe de Dranguet, côte Nord-Est du Cotentin (50), 14 m
12/05/2008
Sur l'estran
Une observation plutôt inhabituelle, une éponge mousse de carotte à marée basse, par grand coefficient de marée.
Agon-Coutainville (50), estran
17/04/2007
Lanières enchevêtrées
Cette éponge forme des lanières plus ou moins enchevêtrés en eau calme.
Ile Longue, rade de Brest (29), 15 m
08/07/2013
Aiguilles courbes
Photo au microscope des spicules (x 29) : tylostyles arqués.
Large de Cherbourg (50), 11 m
04/1993
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Bowerbank J.S., 1866, A Monograph of the British Spongiadae. Volume 2, Ray Society, London, 1-388.
Bowerbank J.S., 1874, A Monograph of the British Spongiadae. Volume 3, Ray Society, London, 1-367, pls I-XCII.
Stephens J., 1921, Sponges of the Coasts of Ireland. II. The Tetraxonida (concluded), Scientific Investigations of the Fisheries Branch, Department of Agriculture for Ireland, 1920, 2, 1-75, pls I-VI.
Uriz M.J., 1983, Présence de l'espèce Esperiopsis fucorum (Demospongia, Poecilosclerida) en Méditerranée, Vie et Milieu, 33, (3-4), 237-240.
La page d'Amphilectus fucorum sur le site de référence de Doris pour les spongiaires : World Porifera Database
La page d'Amphilectus fucorum dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN