Plante érigée, de 0,5 à 1,2 m de hauteur
Feuilles longues (80 cm) et étroites, souvent enroulées sur elles-mêmes
Ligule longue, membraneuse et glabre, divisée en deux pointes aiguës
Inflorescence en épi d'épillets, de 7 à 30 cm de longueur
Une seule fleur par épillet
Rhizomes longs, se développant horizontalement et verticalement
Sur substrat sableux, souvent dunes mobiles
Roseau des sables, gourbet, jonc des dunes, ammophile des sables, orge des sables
En Normandie, cette plante a différents noms locaux, tous dérivés du scandinave Melgras (herbe des sables) : melgreu (Barfleur), milgré (Agon Coutainville), milgreu (Dielette), milgru (Gatteville).
European beachgrass, marram grass (GB), Sparto pungende (I), Grama de las dunas, barrón (E), Gewöhnlicher Strandhafer, Meer-Sandgrass (D), Helm (NL), Marehalm (N), Sandrör (S)
Arundo arenaria L., 1753
Calamagrostis arenaria (L.) Roth, 1788
Ammophila arundinacea Host, 1809
Psamma littoralis P.Beauv., 1812
Psamma areneria Roem. et Sch., 1817
Phalaris maritima Nutt., 1818
Phalaris ammophila Link, 1821
Diarrhena littoralis (P.Beauv.) Raspail, 1825
Psammites arenaria (L.) St.-Lag., 1880
Psammites littoralis St.-Lag., 1880
Europe de l'Ouest et du Nord, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestL'oyat est une espèce européenne. Elle comprend 2 sous-espèces qui n'ont pas la même répartition géographique et se distinguent par des caractères morphologiques subtils :
Elle a été introduite intentionnellement dans plusieurs pays, dont les USA, où elle est aujourd'hui considérée comme une espèce invasive.
L'oyat est une espèce psammophile* (qui aime le sable). On la trouve naturellement sur les dunes mobiles et semi-fixées, où elle a aussi été largement plantée pour les stabiliser.
Cette plante se développe sur des sols bien drainés, pauvres en matières organiques et contenant moins de 1 % de sel. Elle supporte de grandes variations de température (de 10 à 40 °C).
Ammophila arenaria est une plante érigée, presque glabre, ayant une tige raide. Elle mesure de 50 cm à 1,2 m de hauteur. La couleur est verte puis jaune pâle.
Les feuilles mesurent jusqu'à 80 cm de longueur et 6 mm de largeur, leur extrémité est piquante. Elles sont luisantes et lisses sur leur face inférieure, et marquées de nervures saillantes et pubescentes sur leur face supérieure. Ces feuilles sont raides et souvent enroulées sur elles-mêmes, mettant à l'abri la face supérieure quand l'air est sec.
La ligule* (petite languette à la jonction du limbe* et de la gaine) est très longue, membraneuse et glabre, divisée en deux pointes aiguës.
L'inflorescence* est un épi d'épillets* dense mesurant de 7 à 30 cm de longueur, de couleur blanc jaunâtre. Les épillets sont pédicellés*. Ils mesurent de 12 à 14 mm et sont comprimés latéralement. Ils portent une fleur unique, blanche, entourée de poils courts. Les glumes* (2 parties qui protègent les épillets) sont presque égales. La glumelle* (ou lemme) inférieure est velue, elle porte à sa base une touffe de poils de plus de 2 mm de longueur. La différentiation entre les 2 sous-espèces arenaria et arundinacea est basée sur la forme de cette glumelle :
Les fruits sont des akènes* dont la graine est soudée à la paroi (caryopses*). Ils sont glabres et de forme oblongue.
Les rhizomes* sont longs et se développent horizontalement et verticalement. Leur chair est blanche. Les jeunes pousses aériennes, principalement formées à partir des rhizomes verticaux, forment des touffes denses. Quand elles sont enfouies dans le sable, leur tige se transforme en rhizomes verticaux.
Les jeunes racines sont blanches et charnues, puis brunissent avec l'âge. On en décompte jusqu'à 4 par nœud.
Les Poaceae (Poacées ou Graminées) sont nombreuses et parfois difficiles à différencier. Parmi celles que l'on peut rencontrer sur les sables du littoral, et qui possèdent un long rhizome, notons :
Aucune de ces deux
espèces ne présente à la fois une hauteur atteignant près d’un mètre
de haut, un port en grosse touffe dense, de longues feuilles raides et de
longues inflorescences denses, en épis.
Juncus acutus, le jonc aigu, est une Poale de la famille des Juncacées, qui peut se rencontrer sur les plages du littoral, bien qu'il ne soit pas spécifique de ce lieu de vie. C'est une plante vivace, pouvant atteindre 1,5 m de hauteur, formant de gros bouquets de tiges brun vert, nues et épaisses. Les feuilles sont très pointues. L'inflorescence est formée d'épillets de 4 à 6 mm de longueur. On le reconnaît facilement à ses fruits formant des grappes de capsules ovales de couleur marron. Cette espèce est subcosmopolite. Elle est présente notamment sur la façade de l'océan Atlantique, de la Manche, et des côtes méditerranéennes de France.
Comme tout végétal, l'oyat élabore sa matière organique carbonée par photosynthèse* à partir de dioxyde de carbone, en utilisant la lumière comme source d'énergie. Son système racinaire lui permet d'absorber l'eau et les éléments minéraux.
L'oyat est une plante vivace*, hermaphrodite* protandre* (d'abord mâle, puis femelle). Le pollen est disséminé entre les individus par le vent (pollinisation anémogame). Les graines tombent à proximité de la plante mère (dissémination barochore). La plante produit des inflorescences* au minimum 2 ans après la germination, puis fleurit chaque année (de mai à août) jusqu'à ce qu'elle n'ait plus qu'une existence végétative.
L'oyat se propage surtout de manière végétative par son rhizome*, qui se développe horizontalement sous la surface des sables colonisés.
Ammophila arenaria vit en communauté avec d'autres plantes du littoral sableux, présentes sur les dunes mobiles telles que l'anthémis maritime (Anthemis maritima), le liseron des sables (Convolvulus soldanella), le cakilier maritime (Cakile maritima), le chiendent à feuilles de jonc (Elytrigia juncea), le panicaut maritime (Eryngium maritimum), la giroflée des dunes (Matthiolia sinuata), l'euphorbe des sables (Euphorbia paralias), le sporobole piquant (Sporobolus pungens) ...
Les insectes profitent de l'abri que la plante constitue contre la chaleur et la sécheresse et se nourrissent des fleurs, des graines ou de la sève. Certains ont leur cycle de vie lié à l'oyat : le diptère Meromyza pratorum se nourrit principalement de l'oyat, les racines de l'oyat servent de refuge à la larve du coléoptère Zabrus inflatus. De petits mammifères peuvent aussi se nourrir de la plante.
Les feuilles se déploient par temps humide puis s'enroulent sur elles-mêmes pour éviter la déshydratation en cas de sécheresse.
L'oyat est très tolérant à la mobilité du sable et peut supporter d'être enseveli jusqu'à 1 m de profondeur. Dans ce cas, les rhizomes développent rapidement des pousses verticales. Les racines se situent souvent à 1 m de profondeur, voire 2 m.
La partie aérienne agit en coupe-vent et favorise le dépôt de sable, elle permet ainsi la « construction » de la dune.
L'oyat est planté depuis le XVIIe siècle pour fixer les dunes.
Cette espèce n'est pas réglementée et est souvent plantée intentionnellement. Néanmoins, elle est notée dans la liste des espèces invasives par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) car il est difficile de contrôler sa propagation une fois qu'elle est installée. Dans les zones où elle est introduite, elle peut entrer en compétition avec les plantes locales et les éliminer.
La plupart des noms français font référence au milieu sableux et aux dunes où cette plante se rencontre. Ammophile des sables est la francisation du nom scientifique de cette espèce.
L'étymologie du nom oyat n'est pas connue. Ce nom est d'origine picarde.
Ammophila : du grec [ammos] = sable et [philos] = qui aime.
arenaria : du latin [arena] = sable, lieu de vie de cette plante.
L'affinité de cette plante pour le sable est doublement notée dans son nom.
Numéro d'entrée WoRMS : 403902
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Magnoliophyta | Angiospermes | Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit. |
Classe | Liliopsida | Monocotylédones | Un seul cotylédon* dans la graine. Les nervures des feuilles sont parallèles. |
Sous-classe | Commelinidae | Commélinidées | |
Ordre | Poales | Poales | |
Famille | Poaceae | Poacées | Graminées. |
Genre | Ammophila | ||
Espèce | arenaria |
Plante des dunes
Ammophila arenaria est une plante érigée, presque glabre, ayant une tige raide. Elle mesure de 50 cm à 1,2 m de hauteur. On la trouve particulièrement sur les dunes mobiles et semi-fixées.
Petite Camargue (30), Le Grau du Roi
19/09/2015
Epi d'épillets
L'inflorescence est un épi d'épillets mesurant de 7 à 30 cm de longueur, de couleur blanc jaunâtre.
Petite Camargue (34), Plage de l'Espiguette
31/05/2014
Fleurs
Les épillets portent une fleur unique et blanche.
Sète (34), le Lido
27/05/2016
Ligule et feuille enroulée
La ligule (petite languette à la jonction du limbe et de la gaine) est très longue, membraneuse et glabre, divisée en deux pointes aiguës.
Le Grau du Roi (30), Plage de l'Espiguette
28/04/2016
Ligule bifide
Cette photo montre bien la forme de la ligule. Cette languette permet souvent l'identification de l'espèce à l'état végétatif.
Agon-Coutainville (50), ex-situ
28/11/2016
Glumes
Les glumes (2 parties qui protègent les épillets) sont presque égales. La glumelle inférieure est velue, elle porte à sa base une touffe de poils de plus de 2 mm de longueur.
Agon Coutainville (50), ex-situ
28/11/2016
Rhizomes
Les rhizomes sont longs et se développent horizontalement et verticalement.
Agon-Coutainville (50), dunes
17/11/2016
Dune méditerranéenne
Au printemps, les dunes sont fleuries. On observe Anthemis maritima en fleurs à l'arrière plan.
Le Grau du Roi (30), Plage de l'Espiguette
31/05/2014
Sur une dune blanche
Sur la dune un peu au-dessus de plantes pionnières comme le cakilier maritime (Cakile maritima) en bas à droite et le sporobole piquant (Sporobolus pungens), Poacée rampante en bas à gauche.
Les Saintes-Maries-de-la-Mer (13), plage est
7/05/2016
Dans la Manche
Cette dune est recouverte d'oyats particulièrement grands et denses. L'oyat forme des touffes denses et hautes qui font obstacle au vent.
Agon-Coutainville (50), dunes
17/11/2016
Stabilisation des dunes
L'oyat est planté depuis le XVIIe siècle pour fixer les dunes. Le haut de la plage du Lazaret à Sète a été récemment aménagé avec des plants d'oyats, protégés par des ganivelles.
Sète (34), plage du Lazaret
27/05/2016
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Daniel PAVON
Responsable régional : Véronique LAMARE
Huiskes A.H.L., 1979, Ammophila Arenaria (L.) Link (Psamma Arenaria (L.) Roem. et Schult.; Calamgrostis Arenaria (L.) Roth), Journal of Ecology, 67(1), 363–382.
Lepelley R.,2005, ESPECES MARINES DE NORMANDIE, APPELLATIONS LOCALES, ed. Charles Corlet.
La page sur Ammophila arenaria sur le site de référence de DORIS pour les plantes : Tela Botanica
La page d'Ammophila arenaria dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
Global Invasive Species Database, Species profile : Ammophila arenaria