Longueur 60 mm, rapport largeur/longueur 2/3
Manteau brun recouvrant partiellement les plaques
Ceinture marginale lisse, recouverte de poils hérissés
Dressed chiton, concealed arctic chiton (GB)
Chiton vestitus Broderip & Sowerby, 1829
Amicula emersonii (Couthouy, 1838)
Symmetrogephyrus vestita
Arctique, Pacifique Nord Est, Atlantique Nord Ouest
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-OuestLe chiton vêtu est présent dans l'océan Arctique, dans l'océan Pacifique de la mer de Bering aux îles Pribilof et Hagemeister Islands (Alaska) et dans l'océan Atlantique du Groenland au Cap Code. On le retrouve également dans l'estuaire et le golfe du Saint Laurent.
Le chiton vêtu affectionne le domaine intertidal et plus particulièrement les zones battues par le ressac. On peut le trouver en zone infralittorale (de manière générale plus profondément que Tonicella marmorea, le chiton rouge marbré) et jusqu'à 100 mètres de profondeur. Ces animaux vivent collés au substrat rocheux, on peut les retrouver également sur les structures de bois des quais. Leur résistance à la dessication à marée basse est limitée, c'est pour cette raison qu'on les trouvera le plus souvent cachés sous les pierres. Exposés au soleil, les chitons recherchent l'ombre pour se protéger. Immergés, ils se déplacent en rampant lentement sur les rochers à la recherche de nourriture.
Amicula vestita est un chiton dont la longueur maximale peut atteindre 60 mm, de forme ovale et fortement élevé. La largeur représente 2/3 de sa longueur. Sa face dorsale est recouverte par huit plaques calcaires granuleuses de couleur grise. La ceinture marginale est brune, fine et lisse, recouverte de poils hérissés. Dorsalement, elle recouvre les huit plaques partiellement. Leur partie visible a alors une forme de cœur.
Il existe de nombreuses espèces de chitons sur les côtes québecquoises. Les différencier est souvent affaire de spécialistes. Ces animaux présentent tous la même forme ovale, et la couleur et les motifs ne peuvent, presque toujours, pas être pris en compte comme critères d'identification.
Quelques clés peuvent cependant permettre de cibler :
- La taille du chiton peut parfois permettre d'écarter telle ou telle espèce ;
- Le rapport longueur/largeur est souvent déterminant : certaines espèces sont larges, d'autres sont plus effilées ;
- L'importance de la carène médiane : chez certains chitons, elle est très marquée. Chez d'autres, elle est moins importante, et les plaques peuvent être arrondies ou aplaties ;
- La forme des plaques dorsales et le nombre et la disposition des encoches qu'elles présentent sont les critères les plus fiables. Ces caractères, visualisables en laboratoire sous loupe binoculaire et nécessitant minimalement l'anesthésie du chiton, ne sont bien évidemment pas appréciables en plongée...
- Enfin les différents ouvrages naturalistes proposent un examen (à la loupe binoculaire) du bord de la ceinture périphérique (manteau) : sa texture peut être plus ou moins granuleuse, hérissée d'épines, de spicules ou de tubercules. La ceinture peut être plus ou moins large, et dans certains cas, recouvrir plus ou moins les plaques.
Le chiton vêtu est un animal herbivore. Il est équipé d'une solide radula* avec plusieurs rangées de dents qui lui permettent de brouter la couche d'algues calcaires qui recouvre la roche. Il consomme également des bryozoaires, des éponges et des hydraires. Les dents de cette radula sont minéralisées avec une teneur élevée en phosphates et en fer et donc, parfaitement adaptées au décapage de la roche. L'animal se nourrit également d'algues unicellulaires présentes sur le substrat, comme les diatomées. Les chitons sont plus actifs la nuit.
Le chiton vêtu est gonochorique*. La reproduction est sexuée, sans accouplement. Les individus mâles émettent des spermatozoïdes qui sont dans un premier temps retenus au sein de leur cavité palléale. Relâchés dans un courant d'eau, ils pénètrent dans la cavité palléale des femelles, où a lieu la fécondation. Celle-ci donne une larve* trochophore* qui mène une courte vie pélagique* avant de tomber sur le substrat et de se métamorphoser* en un chiton minuscule dont la face dorsale n'est recouverte dans un premier temps que par 6 plaques. Les jeunes chitons gagnent immédiatement la face inférieure des pierres.
Les plaques du chiton vêtu peuvent être colonisées par de petits organismes, comme les spirorbes.
Il est souvent difficile de décoller un chiton de la roche. L'adhérence est permise par une contraction du pied, dont l'effet est comparable à une ventouse très puissante.
Manipulé, le chiton s'enroule en boule à la manière des cloportes ou des gloméris. On peut alors observer que ses plaques dorsales sont indépendantes et s'enracinent latéralement dans la ceinture périphérique.
Chiton : du grec [chiton] = tunique courte. L'animal est en effet protégé par 8 plaques calcaires articulées qui ne recouvrent pas la ceinture marginale, qui par conséquent "dépasse", comme sous une tunique courte. "Vêtu" est la traduction du nom scientifique.
Amicula du latin = [amiculum] = manteau,
vestita du latin = [vestitus] = vêtu. Il doit son nom de "vêtu" au fait que son manteau recouvre presque entièrement les plaques.
Numéro d'entrée WoRMS : 159928
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Polyplacophora | Polyplacophores | Mollusques à symétrie bilatérale, de forme ovale, aplatis dorso-ventralement avec tête, pied, et masse viscérale nettement distincts. La partie dorsale du manteau sécrète une coquille constituée de huit plaques calcaires articulées entre elles. Brouteurs. Ce sont les chitons. |
Ordre | Neoloricata | Néoloricates | Tous les chitons actuels. |
Sous-ordre | Ischnochitonina | Ischnochitoninés | Plaques calcaires toujours denticulées sur leur bord externe. Le manteau ne s'étend pas sur les plaques. |
Famille | Mopaliidae | Mopaliidés | |
Genre | Amicula | ||
Espèce | vestita |
Un chiton de grande taille
Amicula vestita est un chiton dont la longueur maximale peut atteindre 60 mm. Il peut comme ici se fixer sur des structures de bois. On remarque bien les valves dorsales dont la partie visible a une forme de cœur.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada
13/07/2008
Le manteau
Le chiton est de forme ovale, ses valves sont partiellement recouvertes par le manteau de couleur brune. Caractéristique bien particulière : les poils hérissés sur le manteau.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada, 10 m
26/09/2005
Le pied
Le chiton se fixe très solidement sur le substrat rocheux grâce à la contraction de son pied. Cette adhérence lui permet de résister à la houle et au ressac. Autour du pied de couleur jaune crème, le sillon palléal, où sont situées les branchies, est parcouru continuellement par un courant d'eau.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada, 10 m
26/09/2005
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Laurent FEY
Kaas P, Van Belle R., 1987, MONOGRAPH OF LIVING CHITONS (MOLLUSCA: POLYPLACOPHORA), VOLUME 3 MONOGRAPHS OF LIVING CHITONS, ISCHNOCHITONIDAE: CHAETOPLEURINAE AND ISCHNOCHITONINAE (PARS), ed. Brill, 322p.