Demoiselle dorée

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Est océan Indien et Pacifique Ouest

La demoiselle dorée est largement distribuée. On la trouve depuis l'est de l'océan Indien (mer d'Andaman, Java) et dans le Pacifique Ouest, vers le Nord jusqu'aux îles Ryükyü et Yakushima (Japon), comprenant l'archipel Indo-Australien, le golfe de Thaïlande, les Philippines, les côtes vietnamiennes, Taïwan. Elle est aussi présente aux îles Palaos, en Nouvelle-Guinée, aux îles Salomon, au Vanuatu, aux îles Fidji, dans le nord de l'Australie et en Nouvelle-Calédonie.

Biotope

La demoiselle dorée fréquente les zones exposées au courant des pentes externes des récifs, de 2 à 23 mètres, et moins souvent, les lagons profonds. Elle recherche les zones riches en gorgones et fouets de mer dans lesquels elle trouve refuge, surtout au stade juvénile. C'est une espèce solitaire, ou en petit groupe, territoriale.

Description

La demoiselle dorée a une taille maximale de 13 cm. Le corps est orbiculaire* (hauteur comprise de 1,5 à 1,7 fois dans la longueur standard), fortement comprimé latéralement. Le pédoncule* caudal est haut et court. La nageoire dorsale, unique, possède 13 rayons épineux et 12 à 16 rayons mous, sa base est écailleuse, les membranes de la partie épineuse sont indentées (ne s'observe que si la dorsale est relevée), la partie molle est très effilée. La nageoire anale compte 2 rayons épineux et 14 ou 15 rayons mous, avec une base également écailleuse. La nageoire anale se termine en pointe. Les nageoires pectorales comptent 16 à 18 rayons mous et sont hyalines*. La caudale est fortement échancrée, les lobes sont pointus. La ligne latérale* qui suit la courbure du dos contient 16 ou 17 écailles tubulaires. La longueur de la tête est contenue environ 3 fois dans la longueur standard. L'œil est de taille modérée, la bouche est petite, oblique, terminale, le maxillaire atteignant le bord antérieur de l'œil. Les bords du préopercule* et de l'opercule* sont lisses. Le museau ne comporte qu’une seule ouverture nasale de chaque côté.

Adulte : dans la majeure partie de son aire de distribution Amblyglyphidodon aureus a le corps et les nageoires jaune vif ou jaune doré. Et parfois blanc nacré sur la gorge, la poitrine, le ventre, qui s'étend même sur le corps chez certains individus. De petites taches ou lignes bleues, variables, sont présentes sur la tête et les opercules, parfois sur la poitrine. La membrane de la partie inférieure du lobe de la dorsale, de la partie supérieure du lobe de l'anale et de la caudale est transparente. Un anneau jaune vif entoure l'œil.
En coloration de nuit, le corps et la partie épineuse de la dorsale sont marron foncé, plus ou moins maculés de blanc. Les pectorales, l'anale et la caudale restent jaune vif.
Cependant dans certaines zones géographiques, par exemple les îles Christmas dans l'océan Indien, l'archipel indonésien des Raja Ampat, la couleur du corps est différente, irrégulièrement marquée de bleu, de gris, de violet, les points et lignes bleues sur la tête et la poitrine sont présents, dorsale, anale et pectorales ont un fin liseré bleu. Les nageoires pectorales et anale, les rayons supérieur et inférieur de la caudale sont jaunes. Un anneau jaune vif entoure l'œil.

Juvénile : le corps est blanc nacré ou gris-argenté, légèrement jaune sur le dos (le corps devenant jaune au cours de la croissance). Les nageoires sont jaunes mais les parties transparentes de la membrane sont plus importantes.

Les post-larves* ont le corps transparent. La tête, les pectorales et les premiers rayons de la dorsale et de l'anale sont jaunes.

Espèces ressemblantes

La demoiselle dorée peut être confondue avec des espèces du même genre :

• Amblyglyphidodon flavopurpureus : la morphologie de cette espèce sont identiques ou presque, la coloration est proche d'Amblyglyphidodon aureus lorsqu'elle présente une livrée gris-violet. Le corps est marqué de gris, de violet, de jaune, mais les nageoires dorsale et anale sont gris-bleu (jaune chez A. aureus). Selon Allen, 1991, ces deux espèces peuvent s'hybrider (par exemple en baie de Cenderawasih, nord de la Papouasie Occidentale) ce qui complique l'identification.
  Juvéniles : ces deux espèces ont une coloration très proche et leur distinction est difficile. Une référence à la zone de distribution peut être utile.
• Amblyglyphidodon silolona : forme du corps et des nageoires identiques. L'extrémité des rayons épineux de la dorsale est jaune, l'iris est bleu. Nord-Est de l'océan Indien, îles Andaman.

De nombreuses espèces de Pomacentridae, dans les genres Chromis, Chrysiptera, Pomacentrus peuvent également être confondues avec la demoiselle dorée lorsque sa livrée est entièrement jaune. Chez ces espèces, le corps est un ovale allongé, sa hauteur généralement comprise 2,3 à 2,8 fois dans la longueur standard. Les éléments ci-après permettent de les distinguer.

• Pomacentrus amboinensis : certains jeunes individus sont totalement jaunes, avec des marques bleu-violet sur la tête mais le bord des écailles est plus sombre et forme des lignes verticales sur le corps. Un ocelle* noir entouré de bleu persiste sur la partie molle de la caudale chez les jeunes adultes. Le corps est plus allongé (hauteur du corps comprise plus de 2 fois dans la longueur standard). Large distribution Indo-Pacifique.
  
• Pomacentrus moluccensis : entièrement jaune, corps et nageoires, sans zones claires. Le corps est plus allongé (hauteur comprise plus de 2 fois dans la longueur standard), la caudale est très faiblement échancrée avec des lobes arrondis et entièrement jaunes (fortement échancrée et membrane globalement transparente chez A. aureus). Les lobes des nageoires dorsale et anale sont arrondis (pointus chez A. aureus). Large distribution en Indo-Pacifique.
• Pomacentrus sulfureus : possède une large tache axillaire noire (à l'implantation des pectorales) ; comme pour les deux espèces précédentes, le corps est plus allongé, la caudale faiblement échancrée aux larges lobes arrondis et entièrement jaunes. Le corps est souvent teinté de gris ou de bleu. Chez les jeunes adultes un ocelle sur la dorsale, très estompé, peut persister. Mer Rouge, golfe Persique, ouest de l'océan Indien.

Alimentation

La demoiselle dorée est une espèce omnivore. Elle se nourrit, en pleine eau, de zooplancton*, d’algues filamenteuses, et d’œufs de poisson.

Reproduction - Multiplication

Comme toutes les espèces du genre, la demoiselle dorée est un hermaphrodite* protandre* (d'abord mâle puis femelle). Il y a formation de couples distincts (appariement) pendant la période de reproduction. Les œufs sont souvent déposés en rubans ou en grappes sur les branches de gorgones ou d'antiphataires (les coraux noirs). Le mâle garde et ventile les œufs jusqu’à l’éclosion. Les larves* entament alors une vie pélagique*. La durée de vie larvaire ne semble pas précisément documentée ; par rapprochement avec les autres espèces du genre, elle devrait être de 25 à 35 jours, influencée par la température de l'eau et les ressources alimentaires. A l’issue du processus de métamorphose*, à la taille de 6 à 7 mm, les juvéniles finissent par s’installer sur le récif.

Divers biologie

Il a été observé qu'Amblyglyphidodon aureus utilise des éponges, notamment du genre Cribrochalina ou, dans une moindre mesure, Coelocarteria singaporensis comme refuge contre les prédateurs.

C'est une espèce solitaire, ou en petit groupe, territoriale.

Origine des noms

Origine du nom français

Demoiselle : nom appliqué à un grand nombre de Pomacentridés, sans doute par allusion aux couleurs vives, à leur petite taille et à la silhouette gracieuse de ces espèces.

dorée : référence à la couleur que l'on rencontre le plus souvent chez cette espèce et la couleur du spécimen ayant servi à la description.

Origine du nom scientifique

Amblyglyphidodon : du latin [amblys] = émoussé, du grec [glyphis] = gravé, sculpté et du grec [odoús] = dent, allusion à la forme des dents garnies de stries.

aureus : du latin [aureus] = d'or, doré, allusion à la couleur dorée du spécimen ayant servi à la description.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 277595