Taille : 16 cm
Envergure : de 24 à 28 cm
Oiseau très coloré, au vol rapide
Bec épais et noir, mandibule rouge chez la femelle
Pattes très courtes et rouges
Dos bleu turquoise, ventre orange
Common Kingfisher (GB), Martin pescatore (I), Martín pescador (E), Eisvogel (D), Ijsvogel (NL)
Europe, Asie et Afrique du Nord
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeComme son nom l'indique, le martin-pêcheur d'Europe est distribué dans toute l'Europe, depuis le bassin méditerranéen, jusqu'au 60ème parallèle. Mais il est également présent dans toute l'Asie ainsi qu'en Afrique du Nord.
Oiseau d'eau douce, le martin-pêcheur d'Europe est observé le long des rivières ou des fleuves, ainsi que sur des lacs. En hiver, il peut aussi être observé dans les embouchures de rivières ou sur le long du littoral. La nidification se faisant dans un terrier, il choisira des cours d'eau dont les berges, hautes d'environ un mètre, et la nature du sol, sont favorables au creusement de son logement.
L'observateur a plus souvent l'impression de l'avoir aperçu que de l'avoir vu ! En effet, il apparaît généralement comme une petite flèche bleue qui traverse rapidement le champ de vision. C'est seulement le dos et le dessus de ses ailes turquoise que vous aurez eu le temps d'apercevoir.
Une observation plus précise lorsque celui-ci est posé, se reposant, se toilettant ou bien à l'affût, permet de détailler son plumage : le dessus de la tête, le dos et les ailes sont d'un bleu turquoise offrant des reflets presque métalliques. La gorge est blanche ainsi que deux petites taches sur les côtés de la tête, alors que les joues, la poitrine et le dessous sont roux orangé.
Le petit corps trapu est prolongé par de très courtes pattes rouge vif, et un bec épais en forme de long poignard, de couleur noire chez le mâle adulte, et dont la base de la mandibule est rouge chez la femelle. La tête semble forte par rapport au reste du corps. Bien que cette description mentionne des couleurs vives, le martin-pêcheur est étrangement discret dès qu'il se pose sur une branche : son dos bleu turquoise constitue alors sa protection par camouflage. Par contre, en vol, cet éclat bleuté métallique, souvent accompagné d'un cri permet de le repérer aisément. Depuis que nous avons observé et photographié un de ses cousins, le martin-pêcheur à dos bleu (Alcedo azurea) en Australie, le martin-pêcheur d'Europe nous paraît beaucoup plus vert !
De part sa taille et ses couleurs, ainsi que par son aire de répartition, le martin-pêcheur d'Europe ne peut être confondu avec aucune autre espèce.
L'alimentation du martin-pêcheur d'Europe est essentiellement constituée de petits poissons. Il peut cependant la diversifier en y ajoutant de jeunes batraciens, des lézards, des crevettes et écrevisses, ainsi que des insectes aquatiques. Si adulte, il limite la taille de ses prises entre 4 et 7 cm, il adapte la taille des poissons pêchés aux phases de croissance de sa progéniture, pouvant pêcher des poissons atteignant 10 à 11 cm pour satisfaire les besoins énergétiques des jeunes au nid.
Sa technique de pêche repose sur l'affût, perché sur une branche au-dessus de l'eau. Il repère ses proies en agitant la tête de droite à gauche, puis soit pique directement, la tête la première, depuis son perchoir, soit effectue un bref vol stationnaire avant de plonger. Il revient souvent se poser sur son perchoir dont il se servira pour assommer sa proie avant de la lancer en l'air pour la gober tête la première.
Le succès de ses pêches est très sensible aux conditions climatiques, la pluie troublant la surface, ou la turbidité de l'eau rendant le repérage des proies plus difficile.
Le martin-pêcheur régurgite des pelotes de réjection, dont une partie constitue la couche sur laquelle les œufs seront déposés au fond du terrier.
Le contenu de ces pelotes reflète la diversité de la faune aquatique des cours d'eau le long desquels il niche.
Le martin-pêcheur d'Europe niche dans des terriers creusés en couple, dans les berges de terre ou de sable des cours d'eau. Le terrier est constitué d'un corridor aboutissant à une chambre nuptiale, la longueur de l'ensemble étant comprise entre 60 et 130 cm. Lorsque le terrain est plus dur ou caillouteux, la longueur du terrier peut être fortement réduite. Un couple peut également adopter un nichoir artificiel, constitué d'un couloir de bois enterré un mètre au-dessus du niveau de l'eau, et débouchant sur une cavité de terre nue. Un terrier peut être utilisé plusieurs années de suite, parfois par des couples différents. Les nouveaux arrivants commencent par nettoyer cet appartement que les précédents locataires ont abandonné sans faire d'état des lieux !
La parade est constituée d'un vol nuptial ayant l'apparence d'une poursuite rapide et sonore, et de phases de repos sur des perchoirs où le mâle vient offrir de petits poissons à la femelle. Contrastant avec l'exubérance des cris de la période nuptiale, le couple se fait très discret dès la première ponte. Deux ou même trois pontes peuvent se succéder au cours d'une même saison de reproduction. Celle-ci commence dès la fin de l'hiver, la première ponte pouvant intervenir à partir de mi-mars, et s'échelonner jusqu'à mi-juin. Une deuxième ponte peut se faire de fin avril à fin juillet, suivie parfois d'une troisième entre début juin et début août. Le nombre de cycles de reproduction annuel dépend directement des conditions climatiques et de la disponibilité de la nourriture.
Chaque ponte compte en moyenne 6 à 7 œufs déposés au fond du terrier. La couvaison dure de 24 à 27 jours, suivie de trois à quatre semaines pendant lesquelles les jeunes restent au terrier, nourris par les deux parents. Lorsqu'un couple effectue trois nichées, la femelle peut pondre avant que la nichée précédente ait quitté le terrier.
Peu après l'envol, les jeunes sont rapidement capables de pêcher. Ils doivent alors quitter le territoire familial, les adultes les acceptant d'autant moins qu'une autre nichée est en cours.
Le martin-pêcheur d'Europe est considéré comme un nicheur commun dans sa zone de répartition. Si les adultes nicheurs sont presque sédentaires ou ne se déplacent que de quelques kilomètres, les déplacements effectués par les nouvelles générations après l'envol permettent d'assurer un brassage génétique favorable au développement de l'espèce. En effet, si les déplacements moyens sont de l'ordre d'une centaine de kilomètres, certaines migrations peuvent atteindre 1000 km, les oiseaux traversant alors l'Europe des zones situées au nord-est vers les zones plus au sud et sud-ouest aux mois de septembre et octobre. Les migrations post-nuptiales vers le nord-est sont moins bien connues.
La densité moyenne des populations de martin-pêcheur est de un à trois couples pour dix kilomètres de berges.
Le chant est très rarement entendu. Par contre, des cris semblables à des sifflements stridents peuvent être rapidement répétés lors de phases d'excitation intense, lors de parades ou lorsque deux individus se rencontrent.
Le vol du martin-pêcheur est un vol très direct, le plus souvent près de l'eau. Les battements des courtes ailes sont très rapides, entrecoupés de brefs instants de vol plané.
Communautaire :
- Directive Oiseaux : Annexe I
International :
- Convention de Berne : Annexe II
De portée nationale :
- Oiseaux protégés : Article 1
- Oiseaux protégés : Article 5
Martin : nom propre, le martin pêcheur est aussi appelé « oiseau de Saint Martin »
Pêcheur : du latin [piscator] = qui s'adonne à la pêche.
Alcedo : traduction latine du grec [halkyôn] = Halcyon, oiseau de mer
atthis : du grec [Atthis] = l'Athénienne en référence à la légende de l'athénienne Philomèla, changée en rossignol (atthis = rossignol) ou à sa soeur Procné, changée en hirondelle (atthis = hirondelle)
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Coraciiformes | Coraciiformes | |
Famille | Alcedinidae | Alcedinidés | |
Genre | Alcedo | ||
Espèce | atthis |
Identification
De vives couleurs ornent le martin-pêcheur d’Europe : le dos bleu turquoise contraste avec le ventre roux orangé. Un long bec en forme de poignard illustre que la principale source d’alimentation de cet oiseau est la pêche. Il s’agit ici d’un mâle reconnaissable à son bec de couleur noire, alors que chez la femelle, la mandibule est rouge.
Bassin d'Arcachon (33)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
08/2007
Femelle en vol
Le vol du martin-pêcheur est un vol très direct, le plus souvent près de l'eau. Les battements des courtes ailes sont très rapides, entrecoupés de brefs instants de vol plané.
sur la Cagne en val (06)
09/02/2019
De face
La tête tournée vers l’observateur révèle la tache blanche sous le menton de cet oiseau. A l’aide de ses courtes pattes, ses déplacements à terre sont difficiles et limités à l’entrée de son terrier. Sur une branche perchoir, il est amusant de le voir se déplacer en sautillant !
Bassin d'Arcachon (33)
07/2008
A l’affût
Une branche au-dessus de l’eau constitue un excellent poste d’observation pour repérer les proies qui auront le malheur de s’aventurer sous ce perchoir ! Ce goût pour chasser à l’affût est bien pratique pour les photographes animaliers qui peuvent ainsi lui proposer de nouveaux perchoirs placés dans de bonnes conditions de lumière ! Si le martin-pêcheur se poste à l’affût, le photographe doit lui aussi se dissimuler dans un affût pour ne pas le perturber.
Bassin d'Arcachon (33)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
07/1999
Le plongeon
Sa technique de pêche repose sur l'affût, perché sur une branche au-dessus de l'eau. Il repère ses proies en agitant la tête de droite à gauche, puis soit pique directement, la tête la première, depuis son perchoir, soit effectue un bref vol stationnaire avant de plonger.
Etang de Vaugrenier Villeneuve-Loubet (06)
22/08/2022
Le vol stationnaire
Sa technique de pêche repose sur l'affût, perché sur une branche au-dessus de l'eau. Il repère ses proies en agitant la tête de droite à gauche, puis soit pique directement, la tête la première, depuis son perchoir, soit effectue un bref vol stationnaire avant de plonger.
Bouches du Loup (06)
28/12/2023
Retour de pêche
L'alimentation du martin-pêcheur d'Europe est essentiellement constituée de petits poissons.
Bouches du Loup (06)
23/11/2023
Le frappé du poisson
Il revient souvent se poser sur son perchoir dont il se servira pour assommer sa proie avant de la lancer en l'air pour la gober tête la première.
Bouches du Loup (06)
23/11/2022
Retour de pêche
Après un plongeon fructueux, le martin-pêcheur se repose souvent sur son perchoir.
Bassin d'Arcachon (33)
07/2008
Variation de couleur
La couleur bleue du plumage peut passer au vert en fonction de la luminosité.
La couleur rousse orangée est d'origine pigmentaire (caroténoïde) contrairement aux teintes bleues et vertes qui ont une origine physique.
Parc ornithologique de Pont de Gau, Saintes-Maries-de-la-Mer (13)
26/08/2015
Planche naturaliste
NAUMANN, NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS : Band IV, Tafel 38 - Gera (Germany), 1901
Cette image fait partie de Klassiker der Biologie im Internet - Universität Hamburg
N/A
Reproduction de documents anciens
1901
Rédacteur principal : Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
La page de Alcedo atthis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Alcedo atthis sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net