Taille : 37 à 41 cm
Allure massive, grosse tête et cou trapu
Queue pointue relevée sur l'eau
Bec épais, assez long, aplati latéralement et arrondi au bout
Bec noir, traversé de haut en bas par une ligne blanche
Ligne blanche, horizontale, reliant l'arrière du bec à l'avant de l'œil
Noir pur sur le dos, les ailes et la tête, blanc éclatant sur le ventre, les flancs et le dessous des ailes
Fin bord blanc sur les rémiges secondaires
En hiver : gorge, joues et cou blancs
Petit pingouin
Razorbill (GB), Gazza marina (I), Alca Común (E), Tordalk (D), Alk (NL)
Régions arctiques de l'Atlantique, migration hivernale jusqu'au golfe de Gascogne et à la Méditerranée
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Le pingouin torda vit dans les eaux froides des régions arctiques de l'Atlantique septentrional. Il niche plus au sud, sur les côtes américaines et européennes (jusqu'en Bretagne). En hiver, il descend vers le sud, parfois jusqu'au golfe de Gascogne et en Méditerranée
Au Québec, il y a une colonie importante dans l'archipel de
l'Ile-aux-Grues et en Gaspésie.
Ce pingouin est également présent dans l'archipel
de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Animal grégaire*, le pingouin torda est un oiseau pélagique*. Il vit au large comme le long des côtes. Il ne revient à terre que pour nicher dans les falaises.
Le pingouin torda est un palmipède. A terre, il a souvent une attitude dressée : sa taille varie de 37 à 41 cm.
Son allure est massive, en particulier en vol. Il a une grosse tête et un cou trapu. Sa queue pointue est relevée lorsqu'il nage. Les pattes sont noires et positionnées en arrière du corps. Elles servent à avancer lorsque l'oiseau est posé sur l'eau mais sont trop courtes pour une marche à terre aisée.
La forme du bec est caractéristique : épais, assez long, aplati latéralement et arrondi au bout. Il est noir, traversé de haut en bas par une ligne blanche. Ce dessin est complété par une autre ligne blanche, horizontale, reliant l'arrière du bec à l'avant de l'œil noir lui-aussi.
Les ailes sont courtes et étroites et grâce à leurs mouvements courts, le pingouin vole bien et longtemps, de façon rectiligne. A l'atterrissage, les pattes s'écartent sur les
côtés.
Il n'y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce.
Le pingouin torda est exclusivement noir et blanc : noir pur sur le dos, les ailes et la tête, blanc éclatant sur le ventre, les flancs et le dessous des ailes. Les rémiges* secondaires se terminent par un fin bord blanc, formant une accolade très visible au milieu du dos lorsque l'oiseau est debout. En hiver, la répartition blanc - noir sur la tête change, avec moins de noir sur les joues et une avancée du blanc vers la nuque, incluant la gorge et les côtés du cou.
Les jeunes sont des adultes miniatures mais n'ont pas encore de dessin sur le bec.
Les pingouins ne se rencontrent que dans l'hémisphère nord et sont capables de voler. Cela les différencie des manchots, présents uniquement dans l'hémisphère sud et incapables de voler. De plus, les manchots appartiennent à un ordre très différent, les Sphénisciformes. Leur ressemblance anatomique est due à une convergence évolutive car ils vivent dans des milieux similaires (régions polaires nord ou sud). La confusion entre ces deux ordres est accentuée par certains noms communs étrangers comme par exemple "penguin" qui, en anglais, désigne aussi bien les pingouins que les manchots. C'est également le cas en espagnol avec le nom "alca".
Le guillemot de Troïl (Uria aalge) a un bec plus fin. Son dos est foncé mais pas noir pur, plutôt "chocolat". Son allure générale, en particulier en vol, est plus svelte et plus arquée.
Le guillemot de Brünnich (Uria lomvia) a un bec en poignard, souligné d'un trait blanc à la commissure. Il porte la même accolade blanche dans le dos, au bout des rémiges. Seuls le haut de son dos et sa tête sont noirs.
Le petit pingouin est un excellent pêcheur. Il plonge, depuis la surface de l'eau, et attrape ainsi les poissons, vers, mollusques et crustacés dont il se nourrit. Grâce à ses ailes, il peut nager jusqu'à une minute sous l'eau, ses pattes jouant le rôle de gouvernail. Malgré une épaisse couche de duvet qui, pleine d'air, s'assimile à un flotteur, il peut plonger jusqu'à 8 m.
Comme d'autres oiseaux piscivores*, il est capable de stocker plusieurs prises dans son bec.
La parade nuptiale consiste en des caresses mutuelles du bec.
En mai-juin, il niche en colonie dans des cavités cachées par des rochers ou dans des éboulis inaccessibles, au pied comme à flanc des falaises. Il ne pond généralement qu'un œuf, parfois deux, piriforme (ce qui évite qu'il ne roule vers l'eau). Cet œuf, de couleur variable (blanc, brun clair ou bleu-vert), est moucheté de brun. Ces taches seraient un camouflage car le nid, non construit, est souvent à découvert. L'œuf est couvé pendant un mois par les deux parents.
Père et mère nourrissent le poussin qui peut voleter à deux semaines. Le petit reste longtemps dépendant de ses parents car la pêche est une technique longue à intégrer.
Animal grégaire sur les sites de reproduction, il partage ces zones avec d'autres Alcidés comme le guillemot de Troïl (Uria aalge) et le guillemot de Brünnich (Uria lomvia). La mouette tridactyle (Rissa tridactyla) fait également partie de ses fréquents voisins.
Le poids du pingouin torda varie entre 500 et 750 g ; son envergure de 63 à 67 cm. Sa longévité est estimée à 20 ans.
Cet oiseau est généralement silencieux mais il peut émettre des grognements prolongés sur les sites de nidification.
Comme celui des oiseaux-mouches, le vol du pingouin torda est dit "vibré" : l'aile fonctionne comme une hélice et les rémiges primaires décrivent des cercles très rapides dont le sens donne celui du vol.
C'est la seule espèce de pingouin qui existe aujourd'hui. En effet, le grand pingouin (cependant d'un genre différent, Pinguinus impennis), incapable de voler, a complètement disparu depuis la première moitié du XIXème siècle. Le dernier couple connu fut abattu en Islande en 1844.
Au niveau mondial, depuis 2021, cette espèce est classée dans la Liste rouge de l'UICN*
sous le statut LC (Least Concern), soit "préoccupation mineure" (espèce pour laquelle le risque de disparition est faible). En revanche, dans la Liste rouge des espèces menacées en France, dont les statuts ont été établis en 2016 pour les oiseaux nicheurs (oiseaux de France métropolitaine), elle est classée CR, soit en danger critique de disparition. En effet, les populations bretonnes ont énormément baissé depuis 1960. Les raisons de cette disparition sont les prises dans les filets de pêche et la pollution chronique due aux dégazages des bateaux.
Le pingouin torda est protégé au niveau international dans le cadre de l'Annexe III de la convention de Berne (19 septembre 1979), relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe.
Cette espèce est également protégée au niveau national par l'arrêté du 29 octobre 2009 qui fixe la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L'article 3 interdit de détruire les œufs et les nids, de capturer les oiseaux ou de les perturber, en particulier pendant la période de reproduction. Ce texte interdit encore la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos et enfin, l'usage commercial de ce pingouin.
Pingouin : d'après une théorie de 1785 (John Latham), l'origine du mot viendrait du latin [pinguis] = graisse, en référence à l'aspect dodu de cet oiseau. Une autre origine serait anglaise avec [pin-wing] = aile pointue.
torda : conservation du nom scientifique.
Alca : du scandinave [alka] ou [alke] = cercle, en allusion à son bec busqué ;
torda : du suédois [tordmule] ou [turmule] = nom suédois de ce pingouin.
Numéro d'entrée WoRMS : 137128
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Charadriiformes | Charadriiformes | Oiseaux plus ou moins aquatiques, au bec pointu et aux pattes fines. |
Famille | Alcidae | Alcidés | |
Genre | Alca | ||
Espèce | torda |
Identification
Le pingouin torda est exclusivement noir et blanc : noir pur sur le dos, les ailes et la tête, blanc éclatant sur le ventre, les flancs et le dessous des ailes.
Stonehaven (Écosse)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
07/2005
En groupe
Le pingouin torda est une espèce grégaire.
Farne Islands (Grande-Bretagne)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
07/2005
Détail du bec
La forme du bec est caractéristique : épais, assez long, aplati latéralement et arrondi au bout. Il est noir, traversé de haut en bas par une ligne blanche. Ce dessin est complété par une autre ligne blanche, horizontale, reliant l'arrière du bec à l'avant de l'œil noir lui-aussi.
Farne Islands (Grande-Bretagne)
07/2005
Petites ailes
Il vole grâce à de rapides battements de ses petites ailes, suivant une trajectoire rectiligne souvent au ras de l'eau.
Stonehaven (Écosse)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
07/2005
Cri
Les cris du pingouin torda sont des émissions rauques assimilables à des grognements : "urrrr"
Saint Abbs Head (Écosse)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
07/2000
Biotope
Oiseau grégaire, il vit au large comme le long des côtes. Il ne revient à terre que pour nicher dans les falaises.
Cap Bon Ami, Gaspésie, Québec, Canada
23/06/2021
Nidification
L'unique œuf de l'unique ponte est déposé à même la roche. Pondu en mai-juin, il est conique afin de ne pas rouler et tomber dans la mer.
Islande
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
06/1996
Tout rond sur l'eau
D'allure massive, il a une grosse tête et un cou trapu. Sa queue pointue est relevée en nageant.
Golfe-Juan (06)
30/12/2022
En chasse
Sous l’eau, il poursuit ses proies en se propulsant avec ses ailes. Ses plongées durent 1 min maximum.
Port Hercule, Monaco
23/11/2022
Dans un port monégasque
En hiver 2022, un exceptionnel afflux d'individus a eu lieu le long des côtes françaises, monégasques et nord italiennes (Ligurie). Les individus étaient observés majoritairement dans les ports, comme ici à Monaco.
Port-Hercule, Monaco
23/11/2022
A Marseille
Début 2023, certains individus sont toujours dans la région marseillaise.
L'Elvine, Côte Bleue (13)
14/01/2024
A Menton
Il chasse dans le port de Garavan à Menton en faisant des ronds dans l'eau.
Port de Garavan, Menton (06)
16/12/2022
Planche naturaliste : livrée d'été
NAUMANN, NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS : Band XII, Tafel 15 - Gera (Germany), 1903
Cette image fait partie de Klassiker der Biologie im Internet - Universität Hamburg
N/A
Reproduction de documents anciens
1903
Planche naturaliste : livrée d'hiver
NAUMANN, NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS : Band XII, Tafel 16 - Gera (Germany), 1903
Cette image fait partie de Klassiker der Biologie im Internet - Universität Hamburg
N/A
Reproduction de documents anciens
1903
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable historique : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
La page de Alca torda dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Alca torda sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net