Couleur orangée à jaune
Forme lobée et massive
Gros oscules au sommet des lobes
Orange agelas (GB), Agelas aranciata (I), Agelas naranjada (E), Orangefarbige Agelas (D), Oranje agelas (NL)
Clathria oroides Schmidt 1864
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Agelas oroides se rencontre dans toute la Méditerranée. Elle est particulièrement abondante dans les zones chaudes (mer Égée par exemple).
Cette éponge vit fixée sur les substrats* durs de l'étage circalittoral*. On la trouve plus particulièrement dans les entrées de grottes jusqu'à 50 m de profondeur.
Espèce sciaphile*, elle est même considérée comme une espèce « indicatrice » de la biocénose* des grottes semi-obscures, en particulier sous les surplombs, au plafond des tombants et à l'entrée des grottes.
Cette éponge est massive, avec des lobes irréguliers qui peuvent atteindre 20 cm de hauteur. Elle se caractérise par la présence de gros oscules*, au sommet des lobes, et de petites papilles parsemées sur la surface externe. Sa couleur varie du jaune à l'orangé. Elle présente des formes très variées et très irrégulières, selon la disposition des lobes, trapus et lisses en général, de quelques centimètres de haut.
Sa texture est originale, élastique mais très solide et indéchirable car son squelette de spongine est très développé. Son aspect de surface, boursouflé, présente de minuscules protubérances.
Axinella verrucosa peut parfois ressembler à Agelas oroides, par la couleur et la forme, bien qu'elle soit beaucoup plus allongée.
Aplysina cavernicola, jaune pâle, a quelques similitudes bien que les tubes soient plus nettement marqués.
Comme la majorité des éponges, c'est un animal filtreur actif qui peut inhaler de grandes quantités d'eau par des myriades de pores. On retrouve donc cette éponge plus volontiers dans les endroits riches en plancton* et en bactéries.
Le système de filtre permet la rétention de très fines particules, très abondantes, où la concurrence alimentaire est rare.
La reproduction peut être soit asexuée, par bourgeonnement, soit sexuée, par production par un même individu, de gamètes mâles et femelles.
Cependant, la fécondation ne se produit qu'avec deux individus différents. La reproduction est ovipare* dans l'ordre Agelasida.
Les larves*, ciliées, nagent quelques temps avant de se fixer.
De plus, il faut noter le très fort pouvoir régénérateur des éponges : les cellules d'un individu écrasé vont se regrouper pour former un nouvel individu. Il faudrait écraser toutes les cellules d'un individu pour s'en débarrasser.
Cette éponge peut contenir une masse importante de bactéries symbiontes*.
Les spicules*, qui permettent de distinguer une espèce d'éponge d'une autre et qui constituent une partie du squelette d'agélas, sont des acanthostrongyles* et des acanthostyles* à épines verticillées* et sont plantés par le gros bout dans les fibres de spongine*.
Agelas oroides et Petrosia ficiformis sont deux éponges de Méditerranée très étudiées : leurs cellules, bien qu'on ne sache pas encore comment, semblent posséder un fort pouvoir anti-cancéreux, par production de substances chimiques particulières.
Malheureusement, même si on la rencontre très souvent, Agelas oroides est peu décrite dans les ouvrages «grand public» de biologie sous-marine.
Agelas : sans modification du nom scientifique.
Orangée : évidemment, du fait de sa couleur.
Agelas : du grec [agelaios] = qui vit en groupe (comme si les lobes avaient été considérés, à l'origine, comme des individus distincts).
oroides : du grec [oros] = montagne, qui désigne très certainement la forme des lobes.
L'ensemble de ces deux termes veut mettre en avant un «rassemblement de monticules».
Numéro d'entrée WoRMS : 132454
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Agelasida | Agélasides | |
Famille | Agelasidae | Agélasidés | Squelette de spongine réticulé. |
Genre | Agelas | ||
Espèce | oroides |
Masse difforme en gros plan
On note la présence de gros oscules au sommet des lobes.
Iles Medes (Espagne), Coua de la Vaca, 15 m
12/07/1999
Dans son milieu sciaphile
L’environnement coloré des surplombs est tout à fait caractéristique.
Les Lecques (83)
08/10/2005
Dans un milieu plus envahissant
Exemple de couleur jaune clair, et partiellement recouverte d’autres organismes.
Ajaccio (2A), la Tête de Mort (Isollela), 10 m
27/07/2006
Détail
On peut voir que l’aspect de surface n’est pas lisse et présente des « cicatrices » en étoile.
La Ciotat (13), le Petit Moure, 20 m
03/09/2005
Vue d’ensemble
Vue d’ensemble de son milieu le plus classique.
Les Lecques (13)
08/10/2005
Forme stalactite
Au milieu des particules mais en forme stalactite.
Les Lecques (13), nuit
08/10/2005
Forme particulière
Cette éponge, repérée sous un petit surplomb, présente une forme en cheminées tout à fait originale.
Robi's place, Mlini (Croatie), 15 m
22/06/2013
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page de Agelas oroides dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN