Petit nudibranche mesurant généralement entre 10 et 20 mm
Corps brun clair translucide avec des mouchetures blanches
Disques brun-orange, chacun entouré de taches noires et arborant une tache centrale bleue irisée
Epais tubercules aplatis à leur apex et couvrant la surface dorsale
Rhinophores cylindriques et lisses, jaunâtres, avec bandes brunes et entourés de 3 à 5 tubercules à leur base
Trois branchies tripennées, protégées par une gaine non rétractable
Polycera punctilucens d’Orbigny, 1837
Doris maura Forbes, 1840
Aegires hispidus Hesse, 1872
Aegirus hispidus Hesse, 1872
Polycera horrida Hesse, 1872
Atlantique Nord-Est, Méditerranée et Indo-Pacifique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française], ● Indo-PacifiqueAegires puncitlucens est observée en Atlantique Nord-Est, en Méditerranée et en Indo-Pacifique.
Aegires punctilucens habite des environnements marins variés, allant de la zone intertidale* jusqu’à des profondeurs de 100 mètres. Elle partage ainsi le même biotope* que celui de sa source de nourriture privilégié : l'éponge Leucosolenia botryoides.
Aegires punctilucens est un nudibranche de petite taille, mesurant entre 10 et 20 mm de longueur. Son corps translucide, d’un brun clair, est orné de mouchetures blanches ainsi que de disques brun-orange cerclés de noir, avec une tache centrale bleue irisée. Le manteau* est parsemé d'épais tubercules* aplatis sur leur sommet, densément spiculés*, qui offrent une protection efficace contre les prédateurs.
Les tentacules* buccaux, courts et arrondis, se situent à la base d’un voile buccal découpé en 8 à 10 lobes. Ses rhinophores* cylindriques et lisses, de couleur jaunâtre avec des bandes brunes, émergent d’une gaine entourée de 3 à 5 tubercules. Sur son dos, trois branchies* tripennées* sont protégées par une gaine* non rétractable.
Le pied, quant à lui, est translucide, bordé d’une fine bande blanche et présente une pulvérisation blanche opaque à sa base.
Aegires punctilucens peut être confondu avec plusieurs espèces en raison de leur taille similaire et de la présence de tubercules sur leur manteau. Mais la présence de taches bleues irisées en fait une espèce bien identifiable.
Aegires punctilucens se nourrit d'éponges, notamment celles du genre Leucosolenia dont Leucosolenia botryoides, grâce à sa langue râpeuse spécialisée appelée radula*.
Aegires
punctilucens est une
espèce hermaphrodite*, disposant à la fois d’organes reproducteurs mâles et
femelles, ce qui lui permet de s’accoupler en tête-bêche avec n’importe quel individu de son
espèce. Après l’accouplement, elle dépose une ponte sous forme d’un ruban spiralé
d’un seul tour, contenant des œufs mesurant entre 90 et 100 μm de
diamètre. Son développement est indirect et passe par une phase larvaire
planctotrophe*, durant laquelle la larve*, dotée d’un vélum* bilobé, nage et se
nourrit dans le plancton*. La métamorphose* s’effectue en deux étapes : la larve
perd d’abord sa coquille (protoconque*), puis son vélum, pour atteindre le stade benthique*
adulte. À ce stade, elle développe ses tubercules et spicules caractéristiques
et commence à ramper sur le substrat.
Aegires : francisation du nom de genre de cette espèce.
à points lumineux : en référence aux taches bleues irisées parsemant son corps.
Aegires : ce terme fait allusion à Aegir, une divinité nordique et celtique associée aux mers et aux océans. Le genre a été décrit en 1844 par Sven Ludvig Lovén (1809-1895), zoologiste malacologue suédois.
punctilucens : du latin [punctum] = piqûre, point et [lucens] = luire, briller. En référence aux taches bleues irisées parsemant son corps. Espèce décrite en 1883, sous le nom Polycera punctilucens, par Alcide Charles Victor Marie Dessalines d'Orbigny (1802-1857), naturaliste, malacologue, paléontologue et explorateur français. La localité-type est Brest, Bretagne.
Numéro d'entrée WoRMS : 138706
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Aegiridae | Aegiridés | |
Genre | Aegires | ||
Espèce | punctilucens |
Nombreux tubercules
Petite limace couverte de tubercules gris clair et ponctuée de bleu électrique sur le corps.
Saint-Quay-Portrieux (22), Bretagne, océan Atlantique, 6 m (basse mer)
16/03/2012
Des points bleus bien lumineux
Les taches bleues irisées sont bien lumineuses chez cet individu.
Trédrez-Locquémeau (22), océan Atlantique, sur l'estran
19/12/2017
Panache branchial
Le panache branchial, entouré à sa base par des tubercules, est bien déployé chez cet individu.
Les cheminées du Diable, Morgat, Crozon (29), océan Atlantique, 3 m
20/06/2020
Détail des rhinophores
Les rhinophores sont entourés à leur base par plusieurs tubercules.
Landéda (29), Bretagne, océan Atlantique, 20 m
05/06/2022
Distribution : en Méditerranée (Bouches-du-Rhône)
Les spécimens méditerranéens sont relativement rares.
Martigues (13), Méditerranée, 1 m
12/05/2024
Distribution : Bretagne et Normandie
Dans l'Atlantique français, l'espèce se rencontre en Bretagne et en Normandie.
Trévou-Tréguignec (22), océan Atlantique, sur l'estran
29/04/2014
Vue de face
Les rhinophores sont entourés à leur base par plusieurs tubercules.
Martigues (13), Méditerranée, 1 m
12/05/2024
Planche originale d'Orbigny
Planche 106, extraite de l'ouvrage : Orbigny A.D. d', 1837, Mémoire sur des espèces et sur des genres nouveaux de l'ordre des Nudibranches observés sur les côtes de France, Magasin de Zoologie, 7(5), 7-9.
1. du dessus ; 2. du dessous ; 3. de profil.
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Reproduction de documents anciens
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Rédacteur principal : Solène NICOLETTI
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Pascal GIRARD
Broms F., 2024, Diversité des nudibranches dans les habitats d’eau peu profonde dans la région de Tromsø, dans le nord de la Norvège, Fauna norvegica, 43, 84-109.
Orbigny A.D. d', 1837, Mémoire sur des espèces et sur des genres nouveaux de l'ordre des Nudibranches observés sur les côtes de France, Magasin de Zoologie, 7(5), 7-9.
Ortea J., Luque A..A., Templado J., 1990, Contributions to the knowledge of the genus Aegires Lovén, 1844 (Opisthobranchia: Doridoidea: Aegiretidae) in the north Atlantic, with descriptions of two new species, Journal of molluscan studies, 56, 333-337.
Templado J., Luque A.. A., Ortea, J., 1987, A new species of Aegires Lovén, 1844 (Opisthobranchia: Doridacea: Aegiretidae) from the Caribbean Sea: Aegires ortizi spec. nov., with comparative descriptions of the North Atlantic species of this genus,The Veliger, 29, 303-307.
Thiriot-Quievreux C., 1977, Veligere planctotrophe du doridien Aegires punctilucens (D'Orbigny)(Mollusca: Nudibranchia: Notodorididae): description et metamorphose, Journal of Experimental Marine Biology and Ecology, 26, 177-190.
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La page de Aegires punctilucens.dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN