Petite limace au corps épais, tête large et queue pointue, de moins d'1 cm
Corps jaunâtre plus ou moins parsemé de larges taches brunes ou vert olivâtre
Nombreux tubercules globuleux formant des rangées sur tout le corps
Crête dorsale médiane passant entre les rhinophores
Rhinophores lisses plutôt clairs avec une ou deux bandes plus foncées à l'extrémité
Manchons rhinophoriques comportant trois lobes externes et trois lobes internes
Panache branchial composé de trois feuilles tripennées protégées par trois ou quatre tubercules
Méditerranée Nord-Ouest
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Pour l'instant, cette espèce a été exclusivement observée sur les côtes méditerranéennes espagnoles (Cap de Palos ainsi que régions d'Almería et de Cadaqués) et françaises provençales (côte bleue).
Bien que rarement observée, Aegires palensis se rencontre à faible profondeur entre les roches et la posidonie. Cependant, l'holotype* a été prélevé sur un fond de débris organiques à 34 m.
La couleur générale du corps est crème-jaunâtre, parsemée de petits points plus foncés. Des taches rondes ou allongées, de couleur brun ou vert olive, sont également présentes sur tout le corps. La tête, la queue et les branchies* sont d'aspect plus clair. Les bords du pied sont souvent également tachés de brun.
Le dos, les flancs et la queue sont recouverts de tubercules* coniques à pointe arrondie, de tailles variables. Les plus grands se situent sur le dos, formant quatre rangées de deux tubercules chacune : deux rangées centrales et deux rangées latérales. Les deux séries latérales sont obliques par rapport aux dorsales qui pointent verticalement. Les tubercules de chaque rangée dorsale sont reliés par des crêtes. Celles-ci convergent vers l'avant en une crête dorsale médiane qui passe entre les rhinophores* puis se redivise en branches qui aboutissent chacune à un tubercule situé à l'avant de la tête.
Une rangée de tubercules est également présente le long des flancs ainsi qu'une rangée dorsale sur la queue. Les tubercules portent souvent une tache brune à leur extrémité.
Les rhinophores qui émergent d'un fourreau comportant trois lobes externes et trois lobes internes plus petits, sont lisses et de couleur claire, avec une ou deux bandes plus foncées près de l'extrémité. Les rhinophores et leurs fourreaux présentent des taches brunes.
Le panache branchial est composée de trois petites feuilles translucides tripennées*, protégées en avant et latéralement par trois à quatre tubercules épais, similaires à ceux du reste du corps.
Deux autres espèces d'Aegires sont présentes en Méditerranée française : A. leuckartii et A. punctilucens.
Aegires punctilucens arbore un corps brun clair parsemé de tubercules larges et aplatis. De place en place, des motifs brun-orange avec des taches bleues irisées sont très caractéristiques de l'espèce et que A. palensis ne présente jamais. A. punctilucens se nourrit de l'éponge-pompon tubulaire (Leucosolenia botryoïdes).
Aegires leuckartii a un corps blanc jaunâtre translucide recouvert de tubercules blanchâtres de forme conique et concave dont le sommet est parsemé de taches brunes et de spicules* saillants. Une ligne brune part de la base du tubercule protecteur des branchies et se dirige de manière légèrement oblique vers le pied de chaque côté de l'animal. A. leuckartii se nourrit essentiellement d'éponges calcaires de la famille des Leucosoleniidés.
Aegires palensis se distingue nettement des autres espèces atlantiques d'Aegires par la forme et la disposition dorsale des tubercules, la couleur du corps, les rhinophores tachetés de brun et les gaines rhinophorales.
On ne connait pratiquement rien de la biologie d'Aegires palensis mais il est probable que cet animal se nourrisse d'éponges calcaires du genre Leucosolenia, comme Aegires leuckartii et Aegires punctilucens.
Comme les autres hétérobranches, Aegires palensis doit être hermaphrodite* simultané. Classiquement, la copulation se déroulera en position tête-bêche pour une reproduction sexuée et par fécondation interne.
La ponte n’est pas décrite pour cette espèce, mais chez les Aegiridés, elle prend typiquement la forme d’un petit ruban sinueux blanc crème.
La formule radulaire* est de 14 x (13,0,13). Cela signifie que la radula*, sorte de langue râpeuse primordiale dans l'alimentation, contient 14 rangées de 13 dents, sans dent centrale (caractère typique de la famille Aegiridés). Les dents sont en forme de crochet, leur taille augmente de la rangée 1 à la rangée 5, est similaire de la rangée 6 à la rangée 12, et la rangée 13 est légèrement plus petite.
Aegires de Cabo de Palos : francisation du nom scientifique de l'espèce.
Aegires : fait référence au dieu nordique et celtique Aegir qui est à la fois dieu de la mer et de la bière, de la tempête et de l'hospitalité.
Le genre a été introduit en 1844 par le zoologiste suédois Sven Lovèn (1809-1895), qui n'a pas expliqué son choix de nom. On peut imaginer, à titre d'hypothèse, que le scientifique ait associé les tubercules dorsaux présents chez les espèces de ce genre à l'écume de la mer ou à la mousse de la bière.
Le genre comprend à ce jour (12/2025) 26 espèces acceptées.
L'espèce-type* est Aegires punctilucens et le genre Aegires est le seul genre d’Aegiridés présent en Méditerranée.
palensis : découle du lieu où elle a été découverte, le Cap de Palos (Cabo de Palos), proche de Carthagène, en Espagne et qui est la localité-type* de l'espèce. Cette dernière a été décrite en 1990 par Jesus Ortea, Angel A. Luque et Jose Templado et l'holotype*, provenant de "Bajo de Dentro", sec sous-marin à Cabo de Palos (37°40'N, 0°40'O), dans le sud-est de l'Espagne, a été trouvé dans un échantillon de débris organiques à
Numéro d'entrée WoRMS : 138705
| Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
|---|---|---|---|
| Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
| Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
| Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
| Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
| Ordre | Doridida | ||
| Super-famille | Onchidoridoidea | Onchidoridoidés | |
| Famille | Aegiridae | Aegiridés | |
| Genre | Aegires | ||
| Espèce | palensis |
Gastéropodes Opisthobranches
Une petite limace discrète
Ce petit individu de moins d'un centimètre arbore toutes les caractéristiques de l'espèce. Le corps est globalement clair mais parsemé de taches foncées de différentes surfaces. Le panache branchial en position médio-dorsale est composé de trois feuilles tripennées et il est protégé vers l'avant et latéralement par des tubercules. Les rhinophores clairs émergent d'un fourreau et portent des marques foncées vers l'extrémité. Une crête dorsale passe entre eux pour rejoindre deux tubercules à l'avant de la tête.
Carro, Martigues (13), Méditerranée, 1 m
19/05/2024
Gastéropodes Opisthobranches
Crêtes et tubercules
Sur cet individu en vue dorsale, on distingue très bien les deux crêtes dorsales qui convergent pour n'en former plus qu'une, qui passe entre les rhinophores puis se sépare en deux bras avant d'aboutir à deux tubercules frontaux. La tête est plus claire que le reste du corps qui est plus foncé et parsemé de mouchetures brunâtres.
Carro, Martigues (13), Méditerranée, 1,5 m
10/05/2024
Branchies protégées par des tubercules
Les branchies d'Aegires palensis, fines et
translucides, sont protégées vers l'avant et latéralement par des tubercules. Par
ailleurs, le manteau sans bord ne recouvre pas le pied blanc crème de l'animal.
Carro, Martigues (13), Méditerranée, 1,5 m
10/05/2024
Corps massif tuberculé
Le corps massif de cette petite limace est globalement clair
mais constellé de taches foncées. Les tubercules plus clairs sont organisés en
deux rangées dorsales verticales et deux rangées latérales obliques. Les crêtes
reliant les tubercules dorsaux convergent pour n'en former qu'une en position
médio-dorsale en arrière des rhinophores. Ces derniers dépassent d'un fourreau
et portent des marques brunâtres proches de l'extrémité.
Carro, Martigues (13), Méditerranée, 1 m
19/05/2024
Une limace rarement observée
Les larges taches foncées, les tubercules dorsaux et
latéraux, les rhinophores à fourreau qui portent des bandes brunâtres vers
l'extrémité, sont autant de marqueurs spécifiques d'Aegires palensis.
Carro, Martigues (13), Méditerranée, 1,5 m
10/05/2024
Une des premières observations d'Aegires palensis
L'identité de cette limace a été confirmée par Jesus Ortea, l'auteur du document d'identification de l'espèce en 1990. Cet individu d'environ 5 mm est particulièrement foncé. La qualité de la photo ne permet pas de description précise mais révèle néanmoins la présence des crêtes dorsales convergentes avant de passer entre les rhinophores.
Rosas, Almadrava, Espagne, Méditerranée
10/07/2018
Rédacteur principal : Jacques COVES
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Pascal GIRARD
Fahey S. J., Gosliner, T. M., 2004, A phylogenetic analysis of the Aegiridae Fischer, 1883 (Mollusca, Nudibranchia, Phanerobranchia) with descriptions of eight new species and a reassessment of Phanerobranch relationships, Proceedings of the California Academy of Sciences, 55, 613–689.
Ortea J., Luque A. A., Templado J., 1990, Contributions to the knoweldge of the genus Aegires Lovén, 1844 (Opisthobranchia: Doridoidea: Aegiretidae) in the North Atlantic, with descriptions of two new species, Journal of Molluscan Studies, 56(3), 333-338.
Thiriot-Quievreux C., 1977, Veligere planctotrophe du doridien Aegires punctilucens (D'Orbigny)(Mollusca: Nudibranchia: Notodorididae): description et métamorphose, Journal of Experimental Marine Biology and Ecology, 26, 177-190.
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