Très proche de la surface, parfois émergée
Se referme en boule brun-rougeâtre, parfois verte
Tentacules courts, disposés en couronne autour de la bouche
Actinie rouge, actinie chevaline, actinie commune, cubasseau
Beadlet anemone (GB), Tomate marino (E), Tomáquet de mar (Catalan), Attinia rossa, pomodoro di mare, cazzo rosso (I), Morango-do-mar (P), Pferdeaktinie, Purpurrose, Erdbeerrose (D), Paarde-anemoon, rode paardenanemoon, gewone zeeanemoon, gemeene zeeanemoon (NL), Hepomerivuokko (F)
Priapus equinus linnaeus, 1758
Priapus ruber Forsskål, 1775
Actinia hemisphaerica Pennant, 1777
Actinia hemispherica Pennant, 1777
Actinia (Entacmaea) mesembryanthemum Ellis & Solander, 1786
Actinia purpurea Cuvier, 1798
Actinia corallina Risso, 1826
Actinia margaritifera Templeton, 1836
Actinia cerasum Dalyell, 1848
Actinia chiococca Cocks in Johnston, 1847
Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]La tomate de mer Actina equina est commune sur les côtes de l'Atlantique Nord-Est, de la Norvège au golfe de Gascogne, y compris en Manche et mer du Nord.
La tomate de mer vit fixée au rocher par sa base en forme de ventouse, qui sécrète des produits adhésifs qui renforcent cette fixation, souvent à la face inférieure des pierres ou dans les anfractuosités. On peut la rencontrer jusqu'à quelques mètres de profondeur, mais son habitat principal est très superficiel : zone des marées et jusqu'à 2 m de profondeur.
On peut l'observer facilement à marée basse, sur les rochers, tous tentacules rentrés, ou dans les flaques laissées par la mer, les tentacules étalés.
En fait, c'est l'anémone la plus commune de la zone intertidale* : elle est ubiquiste* sur les côtes rocheuses, des plus exposées aux mieux abritées, et tolère les fluctuations de température (eurytherme*) et de salinité (euryhaline*) les plus extrêmes. Repliée en boule, tentacules rétractés, elle est bien protégée contre le dessèchement. Ceci est accentué par sa haute teneur en mucus qui retient l'eau.
Anémone de mer solitaire, la tomate de mer a un pied cylindrique, mou, d'un diamètre qui peut atteindre 5 à 7 cm, souvent élargi à la base et liseré de bleu. Elle peut atteindre 7 cm de hauteur et porte environ 200 tentacules* courts, creux et entièrement rétractiles, disposés en 6 rangées concentriques.
Elle présente une coloration variant du brun à l'orange, rouge, ou vert. Ces couleurs fluctuantes dépendent de l'intensité lumineuse et des saisons.
Sa colonne est lisse et son disque oral, de 3 cm de diamètre, s'ouvre sur un orifice à la fois bouche et anus. Sous la couronne de ses tentacules, plus clairs que la colonne, se trouve un anneau de vésicules urticantes qui permettent, entre autres, d'écarter les congénères.
Emergée, elle se rétracte en boule et ressemble alors à une tomate brillante, gélatineuse.
Jusque dans les années 80, on ne parlait que d'Actinia equina pour la tomate de mer que l'on rencontrait sur les côtes européennes atlantiques, en Méditerranée, en Afrique du Nord, dans les îles au large de l'Afrique et même en Afrique du Sud. Aujourd'hui, les analyses génétiques ont montré qu'il existe en fait plusieurs espèces qui ne cohabitent pas :
Dans la zone qui nous concerne, nous pouvons également rencontrer :
Carnivore, l'actinie rouge se nourrit principalement la nuit de détritus organiques, zooplancton*, petits poissons et petits crustacés qu'elle capture en étendant ses tentacules urticants. Les espèces vivant au niveau de la surface de l'eau peuvent également se nourrir de moules et d'insectes. Les proies sont alors paralysées et amenées à la bouche centrale. Après digestion, les déchets sont rejetés par le même orifice.
Chez la tomate de mer, les sexes sont séparés. Il existe des individus mâles, des individus femelles et des individus asexués. Cette anémone est vivipare* (les petits naissent déjà développés et sans enveloppe).
Les spermatozoïdes* libérés en pleine eau pénètrent dans le corps d'un animal où se déroulent la fécondation et le développement des larves*, dans la cavité gastrique.
Les jeunes individus ont déjà 12 tentacules et s'installent autour de l'anémone-mère.
La multiplication peut se faire également par bourgeonnement* interne (formation de bourgeons qui donneront naissance à de nouveaux individus). Ces clones* se développent eux aussi dans la cavité de l'anémone et celle-ci expulsera directement des jeunes anémones. Il est donc difficile de déterminer si ces jeunes anémones sont issues de la reproduction sexuée ou asexuée.
Cette espèce est très commune le long des rochers, proche de la surface. De ce fait, elle est peut-être mieux connue des nageurs que des plongeurs.
La tomate de mer mène une vie benthique*, fixée sur les rochers de l'étage infralittoral* en mode calme et à l'abri de la lumière vive. Grégaire, elle est capable de se déplacer avec d'autres individus.
Des populations en groupes clonaux s'excluent mutuellement et les individus attaquent les intrus, les piquant rudement à la colonne.
Comme de nombreux cnidaires, la tomate de mer sécrète des substances au pouvoir anti-bactérien.
En aquarium, elle peut vivre jusqu'à 60 ans.
Les tentacules dépliés sont collants et urticants. Même si les mains ne ressentent rien, il faut, après contact, veiller à ne pas se frotter les yeux ou les lèvres, car ces zones plus sensibles peuvent alors ressentir des brûlures plus ou moins importantes.
Tomate de mer : en référence à sa couleur et à sa forme quand elle est refermée ;
d'Atlantique : pour préciser sa distribution géographique et pour la différencier de celle de Méditerranée.
Actinia : du grec [aktis, aktinos] = rayon. Animal à tentacules disposés de façon rayonnante ;
equina : du latin [equinus] = chevalin. Le nom populaire de « cul de cheval » lui serait attribué par référence à sa forme fermée. En effet, les chevaux et les ânes ont la faculté de retourner le rectum (vers l'extérieur) pour le nettoyer : il s'agit alors d'un bourrelet rouge, saillant, et c'est de cet état que vient l'analogie.
Numéro d'entrée WoRMS : 100803
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Actiniaria | Actiniaires | Polypes solitaires souvent colorés, en général fixés à un substrat dur par un large disque pédieux. Organismes parfois mobiles. |
Sous-ordre | Nynantheae Thenaria | Nynanthées Thenaria | |
Famille | Actiniidae | Actiniidés | |
Genre | Actinia | ||
Espèce | equina |
Bien rouge
La tomate de mer est généralement de couleur rouge, avec un liseré bleu au niveau de la base de sa colonne.
Ouessant (29), 1 m
18/08/2020
Actinia equina sur l'estran
Actinia equina est très commune dans la zone médiolittorale et peut être observée facilement sur l’estran.
Trebeurden (22), estran
10/08/2006
Vue de dessus
Le disque oral, de 3 cm de diamètre, s’ouvre sur un orifice à la fois bouche et anus.
Larmor Plage (56), estran
17/04/2010
Spécimen de la Manche
Couleur marron-rouge, spécimen de la Manche.
Boulogne sur Mer (62), 6 m
06/2004
Tomate entourée
Actinia equina de couleur bordeaux sombre dans une petite mare. Au premier plan des chthamales cerf-volant, en arrière plan une annélide Eulalia viridis.
St Coulomb (35), plage de Rozven, environ 2-3 cm sous la surface d'une mare
04/07/2017
Couleur brune
Recouverte par la marée, couleur plus brune pour cette Bretonne. Il pourrait s'agir de l'actinie verte Actinia prasina.
Ouessant (29), baie de Lampaul
30/07/2002
Coloration bleue ...
Cet individu, à la rare coloration bleue, a été rencontré dans une grotte caverne littorale assez profonde, en compagnie d'autres actinies normalement colorées (rouges et vertes). Il y avait 2 ou 3 anémones de cette couleur.
NB : certains chercheurs considèrent que les anémones vertes sont des représentants d'une autre espèce, Actinia prasina.
Belle île en mer (56), entrant
13/06/2018
... Et jaune
Dans la même grotte se trouvaient également plusieurs dizaines d'individus de couleur jaune avec les tentacules bleus, à côté d'autres actinies normalement colorées.
NB : certains chercheurs considèrent que les anémones vertes sont des représentants d'une autre espèce, Actinia prasina.
Belle île en mer (56), estran
13/06/2018
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Rédacteur : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Ginette ALLARD
Responsable régional : Véronique LAMARE
Davenport J., Moloney T. V., Kelly J., 2011, Common sea anemones Actinia equina are predominantly sessile intertidal scavengers, Marine Ecology Progress Series, 430, 147-155.
Hutton D. M. C., Smith V. J., 1996, Antibacterial Properties of Isolated Amoebocytes From the Sea Anemone Actinia equina, Biology Bulletin, 191, 441-451.
Monteiro F. A., Solé-Cava A. M., Thorpe J. P., 1997, Extensive genetic divergence between populations of the common intertidal sea anemone Actinia equina from Britain, the Mediterranean and the Cape Verde Islands, Marine Biology, 129, 425-433.
Perrin M. C., Thrope J. P., Solé-cava A. M., 1999, Population structuring, gene dispersal and reproduction in the Actinia equina species group, Oceanography and Marine Biology, 37, 129-152.
Schama R., Solé-Cava A. M., Thorpe J. P., 2005, Genetic divergence between east and west Atlantic populations of Actinia spp. sea anemones (Cnidaria: Actiniidae), Marine Biology, 146, 435-443.
La page d'Actinia equina dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN