Poisson-écureuil longue épine

Neoniphon marianus | (Cuvier, 1829)

N° 3141

Atlantique tropical Ouest

Clé d'identification

Grande épine pré-operculaire blanche
Troisième rayon de l'anale en longue épine blanche
Dorsale épineuse jaune, à taches blanches à la base et à l'extrémité des rayons
Rayé horizontalement, sur les flancs, de rouge, de jaune et d'argenté
Pédoncule caudal long et rouge
Caudale très échancrée

Noms

Autres noms communs français

Cardinal longue épine (Guadeloupe), marignan longue épine (Martinique), poisson-écureuil à longues mâchoires, soleil

Noms communs internationaux

Longjaw squirrelfish, longspine squirrelfish (GB), Candil de fondo, carajuelo mariano (E), Gelbgestreifter Husar, Langschnäuziger Eichhörnchenfisch (D), Gele eekhoornvis (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Holocentrum marianum Cuvier, 1829
Flammeo marianus (Cuvier, 1829)
Holocentrus marianus Cuvier, 1829

Distribution géographique

Atlantique tropical Ouest

Zones DORIS : ● Caraïbes

Ce poisson-écureuil est présent en Atlantique tropical Ouest, depuis les cayes de Floride et les Bahamas jusqu'au Venezuela et Trinidad, en passant par la mer des Caraîbes et, partiellement, le golfe du Mexique.

Biotope

Les poissons-écureuils à longue épine sont présents sur les pentes externes récifales, depuis la surface jusqu'à 70 m, surtout entre 30 et 60 m. Ils sont cependant rares entre la surface et 13 m.
Principalement nocturnes, ces poissons se tiennent la nuit près du fond à la recherche de nourriture et, pendant le jour, ils restent cachés dans les anfractuosités des coraux, solitaires ou en groupe.

Description

Le corps fuselé de ce poisson-écureuil est légèrement comprimé latéralement. Il peut atteindre une longueur de 17 à 20 cm. Il est entièrement recouvert de grandes écailles épineuses.
Sa tête osseuse est rouge, avec de gros yeux noirs cerclés de rouge. Son profil montre un museau pointu et une mâchoire inférieure légèrement en avant. Il porte aussi une grande épine pré-operculaire* blanche qui part du bas de la joue vers l'arrière.
La nageoire dorsale est en deux parties très différentes : la dorsale épineuse est jaune et chaque rayon, particulièrement solide, a sa pointe et sa base blanches ; la partie arrière, rouge translucide, est dressée.
Le troisième rayon de la nageoire anale est développé en longue épine blanche, épaisse, très visible. Lorsqu'il est replié, il atteint la base de la nageoire caudale.
Le pédoncule* caudal, long, est rouge. La nageoire caudale est très échancrée en "V", bordée de rouge sur l'intérieur. Les autres nageoires sont blanchâtres et translucides.
Son corps principalement rouge est rayé horizontalement, sur les flancs, de rouge, de jaune et d'argenté. Le jaune est prédominant au centre. Le dessous de la bouche est blanc. L'opercule est marqué d'une barre verticale jaune ; il est précédé d'une barre verticale blanche.
Les juvéniles sont de petits pélagiques* argentés.

Espèces ressemblantes

Dans la même aire de distribution, le cardinal blanc, Holocentrus adscensionis, est très similaire d'allure générale, même si son museau est beaucoup plus court. Sa robe diffère singulièrement par une dorsale épineuse jaune sans taches et toutes les autres nageoires blanches.

Toujours dans la zone Caraïbes, le cardinal queue fine, Holocentrus rufus, a lui aussi une silhouette comparable et avec un museau court. Sa robe est rouge orangé, avec quelques lignes argentées. Sa dorsale est blanc bleuté et toutes les autres nageoires sont jaunes.

Le profil du poisson-écureuil des coraux, Sargocentron coruscum, est très ressemblant. Cependant, ses couleurs sont beaucoup plus rouges et la coloration de sa nageoire dorsale est très précise : base et extrémité blanches, avec une tache noire sur les 3 premiers rayons.

Le poisson-écureuil sombre, Sargocentron vexillarium, a un museau beaucoup plus arrondi. Il porte sur les flancs des lignes de couleur rouille et une tache rouge sombre à la base des nageoires pectorales. Les rayons épineux de la nageoire dorsale sont sombres.

Plus généralement, le genre Neoniphon se distingue du genre Sargocentron par :
- un espace très réduit entre le dernier rayon épineux et le premier rayon mou de la nageoire dorsale ;
- le mandibule, de profil, dépasse la mâchoire supérieure (sauf chez les petits juvéniles).

Alimentation

Durant la nuit, le poisson-écureuil longue épine recherche près du fond des invertébrés, en particulier des crustacés (crevettes et crabes), et des petits poissons.

Divers biologie

La composition des nageoires est de XI épines et 12 à 14 rayons mous pour la dorsale et de IV épines et 9 rayons mous pour l'anale.

Informations complémentaires

Ce poisson peut vivre en groupe dense.
Les piqûres de l'épine pré-operculaire, des rayons épineux de la dorsale et du troisième rayon de l'anale peuvent être très douloureuses.

La famille des Holocentridés comprend deux sous-familles : les Holocentrinés, ou poissons-écureuils, et les Myripristinés, ou poissons-soldats. La première sous-famille inclut les genres Holocentrus, Neoniphon et Sargocentron, la seconde les genres Corniger, Myripristis, Ostichthys, Plectrypops et Pristilepis. Une récente étude fondée sur des analyses moléculaires (ADN) propose de rétablir le genre Flammeo, considéré jusqu’alors comme synonyme de Neoniphon, pour l’espèce atlantique Neoniphon marianus (qui deviendrait donc Flammeo marianus), mais cette proposition n’est pas acceptée par le World Register of Marine Species (WoRMS), la référence du site DORIS.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Depuis 2013, il est classé LC, soit Least Concern, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire dont le statut de conservation est jugé de préoccupation mineure.

Origine des noms

Origine du nom français

Poisson-écureuil : probablement en référence à la première nageoire dorsale, normalement plaquée sur le dos que ces espèces déploient en cas de danger ou pour impressionner. Ce nom peut aussi faire référence à son habitude de vivre dans un trou, sous un surplomb, un peu comme un écureuil terrestre. Enfin, il est aussi avancé que leurs gros yeux sombres ressemblent à ceux des écureuils.
Longue épine : car cette espèce se caractérise par une longue épine pré-operculaire.

Origine du nom scientifique

Neoniphon : du grec [neos] = nouveau et [niphon] = nom ancien de Honshū, la plus grande île du Japon. Le genre est décrit par Castelneau en 1875 (Researches on the fishes of Australia. Official Record, containing Introduction, Catalogues, Official Awards of the Commissioners, Report and Recommendations of the Experts, and Essays and Statistics on the Social and Economic Resources of the Colony of Victoria (Part VII, n° 2, p. 4)). Le descripteur précise que ce genre est très proche du genre monotypique* Niphon, créé par Cuvier et Valenciennes en 1828 pour un poisson (Niphon spinosus) ramené de la mer du Japon. Le nom de genre signifie donc "nouveau Niphon", autrement dit "proche du Niphon de Cuvier".
Le genre contient actuellement cinq espèces.

marianus
: latinisation de [marian], nom caribéen donné à ce poisson et qui signifie en même temps "fort" et "maigre". De grosses arêtes pour très peu de chair est le critère retenu alors pour cette espèce (explication donnée par Cuvier dans l'Histoire Naturelle des Poissons, volume 3).

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 276205

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Ordre Beryciformes Béryciformes
Sous-ordre Holocentroidei Holocentroïdes
Famille Holocentridae Holocentridés
Genre Neoniphon
Espèce marianus

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