Bryozoaire encroûtant blanc

Calpensia nobilis | (Esper, 1796)

N° 2070

Méditerranée, Atlantique proche

Clé d'identification

Bryozoaire encroûtant de grande taille (≥ 10 cm)
Blanc sale souvent verdi par des microalgues
Croûtes rigides et cassantes, faiblement adhérentes au support
Marge lisse bordée d'un liseré blanc
Plusieurs générations successives de lames pouvant former de fins cylindres ou nodules

Noms

Noms communs internationaux

White encrusting bryozoan (GB), Briozoo bianco incrostante (I), Briozoo blanco encrostante (E)

Synonymes du nom scientifique actuel

Cellepora nobilis Esper, 1796
Eschara impressa Moll, 1803
Calpensia impressa (Moll, 1803)
Membranipora calpensis Busk, 1854
Calpensia calpensis (Busk, 1854)

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique proche

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Le bryozoaire encroûtant blanc est présent dans toute la Méditerranée. Il est typique et commun en Adriatique, mais plus sporadique sur les côtes nord du bassin occidental. Sa présence sur le littoral français méditerranéen est avérée au sud de la Corse. Il est aussi présent mais peu commun en Atlantique des côtes africaines au golfe de St Malo.

Biotope

Calpensia nobilis se rencontre sur tous types de substrats durs, roches, pierres, coquilles, bryozoaires érigés, ascidies et au pied de la posidonie. Il est observable dès le dessous de la surface et jusqu'à 60 m de profondeur, rarement au delà.

Description

Calpensia nobilis forme des colonies en croûtes très étendues d'un diamètre supérieur à 10 cm, plates, rigides et cassantes. Sa couleur est claire, blanc sale à beige. La zone proximale (la plus ancienne) des grandes colonies est souvent verdie par des microalgues. La marge de croissance de la croûte des colonies en bonne santé est lisse et plus claire, faisant apparaître un liseré blanc.
Ce bryozoaire est peu adhérent au substrat* et forme parfois des circonvolutions au niveau des zones partiellement décollées.
Il est souvent formé de plusieurs générations successives de lames pouvant former de fins cylindres ou des nodules suivant la forme du support. En particulier, il peut se développer en cylindres lâches à la base des rhizomes* dressés de la posidonie.
Ses grands autozoïdes* hexagonaux allongés sont organisés en séries longitudinales alternées bien visibles sur une vue rapprochée.

(Voir "Divers biologie" pour la description microscopique)

Espèces ressemblantes

Membranipora membranacea (Linnaeus, 1767), le membranipore, forme de très grandes plaques blanches à bords arrondis sur les laminaires. Cette espèce cosmopolite des eaux tempérées se trouve en Atlantique Nord-Est pour la France métropolitaine.

Rosseliana rosserai (Audouin, 1826), la flustre de Rossel, de couleur beige clair, n'est formé que d'une seule couche d'individus bien ovales, bien serrés et très régulièrement agencés en séries radiantes à partir du centre. Ses colonies cachées sous divers substrats durs sont de petite taille. La marge des plaques est crénelée. Il est présent en Atlantique Nord-Est tempéré et en Méditerranée.

Schizobrachiella sanguinea (Norman, 1868), peut, comme Calpensia nobilis, draper le pied des posidonies, mais sa surface est bien plus rugueuse et sa couleur typiquement rouge. Il est présent en Méditerranée et en Atlantique Nord-Est.

Alimentation

Ce bryozoaire est un filtreur* suspensivore* microphage* actif qui consomme des bactéries, des diatomées* ainsi que d'autres algues unicellulaires.
La nutrition des zoïdes* est assurée de manière individuelle par chaque polypide* de la colonie. Lors de la prise de nourriture, l'opercule* s'ouvre et le lophophore* est érigé en entonnoir. Les cils des tentacules*, capables de créer des microcourants, permettent l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore.

Reproduction - Multiplication

Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée puis asexuée, concourent au développement.
Au sein d'une même colonie, des zoïdes* mâles et femelles existent, mais il existe aussi des zoïdes hermaphrodites*.
A l'étape de la reproduction sexuée, la fécondation conduit à la formation d'embryons* incubés dans des ovicelles* totalement immergées. Une fois expulsées, les larves* libres et nageuses ont d'abord une vie planctonique* assurant ainsi la dissémination spatiale de l'espèce. Puis, elles se fixent et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.
Apparaît alors l'étape de reproduction asexuée, où chaque ancestrule forme une nouvelle colonie par bourgeonnement*, assurant ainsi la croissance de la colonie.

Vie associée

Les parties les plus anciennes des plaques sont souvent verdies par des microalgues et parfois concrétionnées par de petites plaques violacées d'algues calcaires.

Divers biologie

Description microscopique de Calpensi nobilis :

  • Colonie uni- ou pluri-lamellaire dont la surface a un aspect très uniforme.
  • Autozoïdes* de grande taille (± 0,8 x 0,4 mm), à l'extrémité distale arrondie, hexagonaux allongés à rectangulaires allongés, organisés en séries longitudinales alternées.
  • Opercule semi-circulaire plus large que long.
  • Cryptocyste* étendu, déprimé en distal* et perforé de nombreux pores.
  • Opésiules* grandes et elliptiques.
  • Opesia* réduite et coïncidant avec l'opercule* semi-circulaire.
  • Pas d'ovicelle* externe, ni d'épines, ni d'aviculaires*.
  • Lophophore* à 19-22 tentacules clairs.

Informations complémentaires

La durée de vie des lames semble pouvoir atteindre 10 années.

Calpensia nobilis est retrouvé sous la forme de beaux nodules de 2 à 20 cm à l'état fossile datant du pléistocène.

Origine des noms

Origine du nom français

Bryozoaire encroûtant blanc est une proposition de Steven Weinberg dans ses guides naturalistes.

Origine du nom scientifique

Calpensia : du latin [calpe/es] = montagne de Bétique, ancien nom du rocher de Gibraltar (Colonnes d'Hercule), probablement le lieu où a été récolté l'échantillon ayant servi à la description du genre.

nobilis : cet adjectif latin vient du verbe [noscere] qui signifie « étudier, reconnaître ». Par extension, l'adjectif signifie « facile à connaître », donc « connu », « célèbre », « de noble famille ».

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 111425

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Bryozoa / Ectoprocta Bryozoaires / Ectoproctes Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette.
Classe Gymnolaemata Gymnolèmes Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins.
Ordre Cheilostomatida Cheilostomes Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…).
Sous-ordre Flustrina Flustrine
Famille Microporidae Microporidés Colonie encroûtante, uni ou bilamellaire, ou érigée en fronde ou ramifiée. Zoïdes joints ou disjoints. Gymnocyste absent. Surface frontale membraneuse. Lacunes paires (opésiules) formées par le passage des muscles dépresseurs de la membrane frontale.
Genre Calpensia
Espèce nobilis

Nos partenaires