Stéphanothèque de Monaco

Stephanotheca monoecensis | (Calvet, 1927)

N° 1703

Méditerranée et Atlantique Nord-Est limitrophe

Clé d'identification

Bryozoaire encroûtant commun des fonds coralligènes (30 - 60 m)
Plaque de faible épaisseur et étendue (jusqu'à 30 cm²)
Coloration orange vif légèrement fluorescent
Organisation des zoïdes en lignes radiantes formant de petites couronnes
Aspect de surface plutôt lisse
Duvet de lophophores très discret

Noms

Autres noms communs français

Stéphanie de Monaco, bryozoaire encroûtant monégasque

Synonymes du nom scientifique actuel

Schizoporella ambita var. monoecensis Calvet, 1927
Schizomavella monoecensis (Calvet, 1927)

Remarque, les espèces du genre Schizomavella sont actuellement en pleine révision, en 2012 un nouveau genre vient d'être créé : Stephanotheca Reverter-Gil, Souto & Fernández-Pulpeiro, 2012. Il regroupe certaines espèces initialement placées dans le genre Schizomavella dont Stephanotheca monoecensis.

Distribution géographique

Méditerranée et Atlantique Nord-Est limitrophe

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Stephanotheca monoecensis est un bryozoaire encroûtant commun de nos côtes méditerranéennes françaises. Les observations principales ont été faites dans le bassin occidental de la Méditerranée, du nord au sud et dans l'Atlantique limitrophe (Portugal).

Biotope

Stephanotheca monoecensis est très abondante entre 30 et 60 mètres de profondeur, dans les fonds coquilliers, coralligènes* et détritiques* côtiers. Des colonies ont également été observées par petits fonds (15 m) ou plus profond (175 m), mais en très petit nombre.

Description

Stephanotheca monoecensis est un bryozoaire encroûtant de couleur orangé vif légèrement fluorescent, plus rarement rose violacé ou beige clair. Les colonies de forme plus ou moins arrondie sont de dimensions importantes, elles peuvent recouvrir jusqu'à 30 cm² de substrat. Comme la grande majorité des bryozoaires encroûtants, la croissance se fait en périphérie de la colonie, mais aussi en hauteur par bourgeonnement* frontal des zoïdes*, mais l'épaisseur de ces croûtes reste faible (quelques mm). La surface des colonies est lisse et régulière pour les parties unilamellaires où les zoïdes sont bien visibles et rangés en lignes radiantes formant de petites couronnes. Les parties centrales plurilamellaires sont plus rugueuses et plus irrégulières. Les lophophores* très discrets ne sont pas facilement observés alors que les ovicelles* globuleuses et saillantes s'aperçoivent facilement ici ou là sur les zones uni- et plurilamellaires des colonies.

Voir la description microscopique dans la partie "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

Stephanotheca watersi Reverter-Gil, Souto & Fernández-Pulpeiro, 2012, (se rapporte initialement aux deux espèces suivantes : Schizomavella ambita et Schizomavella rudis) est très proche du point de vue morphologique (microscopique), les colonies (zoarium*) de ce bryozoaire également méditerranéen sont membraniporiformes*, uni- ou plurilamellaires, de dimensions modérées et de teinte jaune sale.
La confusion in situ avec les différentes espèces du genre Schizomavella est inévitable sans observation microscopique.

Alimentation

Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur suspensivore* microphage*. Les diatomées* (algues unicellulaires) et particules organiques sont la base de l'alimentation des bryozoaires. Les cils des lophophores* sont capables de créer des micro-courants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore (dont les fonctions sont aussi celles de respiration et de nettoyage de la colonie).

Reproduction - Multiplication

Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement de l'espèce.
Au sein d'une même colonie, des zoïdes mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes hermaphrodites*.
La fécondation (reproduction sexuée) conduit à la formation d'œufs incubés dans les ovicelles*. Les œufs et les larves*, de couleur rouge sombre chez Stephanotheca monoecensis forment de petits points parfois visibles in situ. Ils donnent ensuite des larves libres nageuses, assurant la dissémination spatiale de l'espèce. Puis, ces larves se fixent sur un substrat* dur et libre, et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.
Chaque ancestrule forme une nouvelle colonie (reproduction asexuée) par bourgeonnement*, qui assure la croissance de la colonie. Cela s'accompagne d'une spécialisation de certains individus au sein de la colonie : on parle de polymorphisme* des zoïdes (autozoïdes*, aviculaires*, ...).
Les ovicelles sont observées toute l'année chez Stephanotheca monoecensis, les embryons de mars à septembre.

Divers biologie

Description microscopique :
- Colonie encroûtante membraniporiforme uni- ou plurilamellaire de faible d'épaisseur, bien calcifiée.
-Autozoïdes* rectangulaires organisés de façon radiaire régulière, de grande taille, à paroi frontale plane et finement perforée et séparés par des sutures* distinctes (liseré calcaire). La paroi latéro-distale en forme d'arche très ouverte altère le caractère rectangulaire de la forme des zoécies*. Les zoécies sont généralement disposées en verticilles* et non en quinconce. Dans les zones plurilamellaires, les zoécies (zoïdes) de la lamelle supérieure montrent une grande irrégularité de forme. Taille approximative des autozoïdes 0,60 à 0,80 mm de longueur sur 0,30 à 0,60 mm de largeur.
- Aperture* (ouverture primaire par où sort le lophophore) très distale, orbiculaire, de taille modérée avec un sinus arrondi.
- Ovicelle* suborale proéminente, globuleuse avec des perforations irrégulières et close par l'opercule* de l'aperture.
- Aviculaire médian non surélevé (sans umbo*) typique présentant deux caractéristiques extrêmement constantes : 1) il n'est pas en position suborale mais occupe approximativement le milieu de la zoécie, 2) il est de forme elliptique, parfois subogival et son diamètre est légèrement inférieur à celui de l'ouverture.

Informations complémentaires

Le genre Stephanotheca de la famille des Lanceoporidés a été créé en 2012 (Reverter-Gil O., Souto J., Fernández-Pulpeiro E.) et regroupe à ce jour cinq espèces initialement placées dans le genre Schizomavella de la famille des Bitectoporidés. Ce nouveau genre diffère de Schizomavella principalement par sa fermeture de l'ovicelle, l'orifice dimorphique* de l'ovicelle est clos par l'opercule zoïdal.

Origine des noms

Origine du nom français

Stéphanothèque de Monaco est une proposition du site DORIS et une traduction du nom scientifique.
Stéphanie de Monaco ne se rapporte, bien entendu, pas à la famille régnante monégasque.

Origine du nom scientifique

Stephanotheca : du grec [stephan] = couronne et du grec [thêkh-] = boîte, donc des boîtes (zoïdes) agencées en couronne.

monoecensis : de Monaco, où à été décrite l'espèce par Calvet.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 599860

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Bryozoa / Ectoprocta Bryozoaires / Ectoproctes Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette.
Classe Gymnolaemata Gymnolèmes Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins.
Ordre Cheilostomatida Cheilostomes Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…).
Sous-ordre Neocheilostomatina/Ascophora Ascophores Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore.
Famille Lanceoporidae Lanceoporidés
Genre Stephanotheca
Espèce monoecensis

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