Petite nymphe au corps de feu

Pyrrhosoma nymphula | Sulzer, 1776

N° 2685

Ouest et Nord de l'Europe

Clé d'identification

Demoiselle longue de 33 à 36 mm
Thorax noir marqué de rouge
Abdomen rouge marqué d'anneaux noirs, fins chez le mâle, plus épais chez la femelle
Extrémité de l'abdomen noire
Yeux rouges
Pattes noires
Ptérostigmas noirs

Noms

Autres noms communs français

Nymphe au corps de feu, agrion au corps de feu

Noms communs internationaux

Large Red Damsel (GB), Ninfula pirrosoma (I), Caballito del diablo rojo (E), Frühe Adonislibelle (D), Vuurjuffer (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Libellula nymphula Sulzer, 1776
Libellula minius
Harris, 1780
Pyrrhosoma minium Harris, 1780
Agrion amazon Hansemann, 1823
Agrion sanguinea Vander Linden, 1825
Agrion sanguineum Vander Linden, 1825

Distribution géographique

Ouest et Nord de l'Europe

Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe

Cette espèce occupe le territoire de presque toute l'Europe (sauf le nord de la Scandinavie). Elle est présente dans toute la France (sauf la Corse).

Biotope

La petite nymphe préfère les eaux stagnantes ou faiblement courantes : mares, fossés, etc., riches en plantes diverses.

Description

C'est une demoiselle de 33 à 36 mm, de couleur principalement rouge. On la reconnaît à son thorax noir rayé longitudinalement de rouge et noir, à son abdomen* rouge portant de fins anneaux noirs chez le mâle et des anneaux noirs plus épais chez la femelle. L'extrémité de l'abdomen est noire. Les ptérostigmas* (partie épaissie et colorée du bord costal des ailes de certains insectes) et les pattes sont noires. Les yeux sont rouges.
Au repos, comme pour les autres Zygoptères (sous-ordre d'insectes appelés en français demoiselles), les ailes sont placées le long du corps.

Espèces ressemblantes

Ceriagrion tenellum, l'agrion délicat : le mâle a l'abdomen entièrement rouge uni et ses pattes sont rouges ; il n'y a aucune tache noire sur l'abdomen des deux sexes.

Alimentation

Elle se nourrit d'insectes qu'elle capture habituellement sur le feuillage et les tiges des plantes qu'elle inspecte à la recherche de nourriture. C'est un prédateur redoutable qui capture les petits papillons, les moustiques, les mouches, etc.

La larve* est carnivore et se nourrit de petits animaux aquatiques.

Reproduction - Multiplication

L’accouplement a lieu de mai à août. Le mâle attrape la femelle par le cou grâce à une sorte de pince à l’extrémité de son abdomen. La femelle recourbe son abdomen pour mettre en contact son extrémité avec l’organe copulateur du mâle. Cette posture d’accouplement appelée tandem a la forme d’un cœur et dure en général un quart d'heure.
Le mâle reste lié à la femelle durant la ponte qui a lieu dans l’eau sur une tige de plante aquatique. Le couple descend jusqu'à ce que l'abdomen de la femelle touche l'eau. A raison d'un œuf pondu toutes les 5 secondes, le couple descend doucement le long de la tige et se retrouve au bout de 40 à 50 minutes totalement immergé (parfois jusqu'à 1 m de profondeur). Environ 600 œufs sont insérés dans la tige de la plante choisie, pondus en zig-zag. La ponte terminée, le couple lâche le support et remonte à la surface.
L’œuf, de couleur jaune citron, mesure 1 mm de long sur 2 dixièmes de mm. Après quatre semaines, il en sort une prolarve* qui ressemble davantage à un alevin qu'à une larve de libellule. Son existence est très brève car au bout de quelques heures, la larve de la petite nymphe sort et la peau de la prolarve* reste dans le tégument* de la plante. Dès sa naissance la larve se nourrit de proies plus petites qu'elle. Sa croissance se fait par mues successives. Il y a 9 mues et la dernière se fait en avril/mai de l'année suivante.
En mai se produit la métamorphose* ou mue imaginale (un an après la ponte). Souvent tôt dans la journée, la larve sort de l'eau, monte lentement le long d'une tige aquatique puis s'arrête à une vingtaine de centimètres au-dessus de la surface. Elle se sépare de son ancienne enveloppe, appelée exuvie*. Après avoir déployé et séché ses ailes, la demoiselle prend son envol.

Vie associée

Ses prédateurs sont les oiseaux, les batraciens, les araignées et les insectes carnivores.
Des hydracariens peuvent parfois être visibles sur les adultes, mais ils ne représentent pas un réel danger pour l'insecte.

Divers biologie

Voir la fiche Doris : LARVES DE DEMOISELLES

Informations complémentaires

Origine des noms

Origine du nom français

Nymphe est le terme générique pour désigner des divinités mineures dans les mythologies grecque et romaine. Les nymphes sont principalement représentées sous des traits féminins et sont associées aux différents aspects de la nature.

corps de feu : en référence à la couleur rouge de son abdomen.

Le mot « libellule », du latin libella, désignant l'instrument qui sert à faire le niveau. « Libellule » fait ainsi référence au vol horizontal de ces insectes.

Origine du nom scientifique

Pyrrhosoma : du grec [pyrrhos] = rouge feu et du grec [soma] = corps, en allusion au rouge orange de cette espèce.

nymphula : du latin [nympha] = petite mariée, jeune mariée, jeune fille.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Arthropoda Arthropodes Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette.
Sous-embranchement Hexapoda Hexapodes Arthropodes à six pattes. Ce sont les insectes au sens large.
Classe Insecta Insectes Hexapodes terrestres et dulcicoles possédant trois paires de pattes et deux paires d’ailes (sauf chez les Diptères).
Sous-classe Pterygota Palaeoptera Ptérygotes Paléoptères Insectes ailés dont les ailes ne sont pas rabattues au repos. Deux ordres d'insectes primitifs.
Ordre Odonata Odonates Ordre des libellules et des demoiselles. Larve possédant un masque préhenseur.
Sous-ordre Zygoptera Zygoptères Deux paires d'ailes repliées au repos, larve possédant un abdomen terminé par trois lamelles caudales.
Famille Coenagrionidae Coenagrionidés
Genre Pyrrhosoma
Espèce nymphula

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