Microporelle ciliée noire

Microporella pseudomarsupiata | (Aristegui, 1984)

N° 1695

Atlantique Nord-Est et Méditerranée

Clé d'identification

Colonies encroûtantes de couleur brun rouille
Individus (zoïdes) bien individualisés
Aviculaires typiquement pairs
Longues et fines mandibules noirâtres et courbées, semblables à des cils
Ascopore surélevé, bien visible et à distance de l'ouverture

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Microporella appendiculata (Heller, 1867) est une espèce très proche ou un synonyme de M. pseudomarsupiata. Ce nom est aussi considérée par certains auteurs comme le nom valide de M. marsupiata. L'absence d'études récentes ne permet pas de trancher.
WoRMS et le site de référence pour les Bryozoaires (BRYOZOA.net) ne reconnaissent que M. appendiculata.
Microporella marsupiata Gautier, 1962.

Distribution géographique

Atlantique Nord-Est et Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

La distribution de Microporella pseudomarsupiata s'étend de la Manche au Cap Vert et à la Méditerranée.

Biotope

Ce bryozoaire de l'ordre des Cheilostomes, absent des eaux superficielles, est surtout abondant de 30 à 70 mètres (jusqu'à 150 mètres) de profondeur dans les fonds coralligènes*. Il encroûte divers organismes calcaires, vivants ou morts, comme les coquilles, les tubes d'annélides, les bryozoaires, les algues calcaires ainsi que les pierres et autres concrétions dures.

Description

Les nombreuses espèces actuelles (environ 90 espèces décrites à ce jour) du genre Microporella se présentent sous la forme de colonies encroûtantes souvent discrètes et de taille réduite. La paroi des zoïdes* est percée de quelques pores isolés, épars. L'ouverture primaire est semi-circulaire, sans sinus (encoche proximale absente). L'ascopore* est bien distinct, denticulé, proximal à l'ouverture et porté par une base surélevée. Des épines orales sont présentes. Des aviculaires*, souvent inconstants et par paires, portent de très longues mandibules pointues ou en forme de cils ou de fouets droits ou courbes. Les ovicelles* proéminentes, non perforées, closes par l'opercule* apertural*, sont placées au-dessus de l’ouverture. Les zoïdes sont organisés en quinconce, le plus souvent sur une seule couche.



Microporella pseudomarsupiata se caractérise par des colonies encroûtantes unilamellaires de couleur brun rouille dont les zoïdes globuleux, sont bien séparés les uns des autres par de profonds sillons. Les aviculaires sont typiquement par paires, placés de part et autre de l'ouverture primaire et à large rostre*. Ils portent de longues et fines mandibules* noirâtres et courbées, semblables à des cils. L'ouverture, close par un opercule* brun noir, est entourée par 5 à 7 épines orales fines, peu colorées et disposées régulièrement sur un demi-arc de cercle en distal.
Les zoïdes polygonaux, légèrement convexes et à la paroi frontale finement granuleuse, mesurent moins de 0,80 mm de longueur (chez M. marsupiata : supérieur à 0,90 mm). La paroi frontale est perforée de quelques pores. L'ascopore médian, orbiculaire à bord denticulé et placé à distance de l'ouverture, est porté par une base typiquement surélevée, bien visible et dont le rebord proximal est le plus haut.

Espèces ressemblantes

Initialement confondues, les espèces Microporella marsupiata (Busk, 1860) et M. pseudomarsupiata (Aristegui, 1984) sont aujourd'hui clairement séparées. La distribution de Microporella marsupiata est limitée à Madère et aux îles Canaries. M. marsupiata se différencie par le fait que l'ascopore, également surélevé, est collé directement en proximal de l'ouverture et non à distance de cette dernière comme chez M. pseudomarsupiata. D'autre part chez M. marsupiata, l'aviculaire est généralement unique, la couleur des colonies est jaune et les pores sont moins nombreux mais plus larges.



Microporella ciliata, l'espèce-type* du genre, forme des colonies claires, et ne porte qu'un seul aviculaire latéral à longue et fine mandibule claire et rectiligne. Les épines orales, habituellement au nombre de six, sont fines et transparentes, mais néanmoins bien visibles en périphérie des colonies. Ascopore en forme de croissant. Espèce très commune dans la même zone de distribution.

Alimentation

Comme chez tous les bryozoaires, la nutrition est assurée par la capture de particules alimentaires (phytoplancton*, en particulier) par les tentacules* du lophophore*, dont la sortie est assurée par une augmentation de la pression du liquide interne, phénomène obtenu grâce à la compression musculaire.
Une fois la gaine du lophophore* dévaginée, un mouvement pendulaire et circulaire des tentacules ciliés* composant le panache de ce lophophore va permettre le brassage de l’eau environnante et favoriser ainsi la capture des micro-organismes composant le régime alimentaire de la colonie.
Ces animaux sont dits filtreurs* actifs c’est-à-dire, des filtreurs suspensivores* microphages*. Les diatomées* (algues unicellulaires) et les bactéries sont la base de l'alimentation de ce type de bryozoaire.

Reproduction - Multiplication

La croissance de la colonie se fait par bourgeonnement* périphérique de nouvelles zoécies* (= zoïdes). La reproduction est sexuée et la colonie est hermaphrodite*. Les œufs fécondés produits par un zoïde femelle sont incubés dans les ovicelles* suborales.
Après maturation, il va y avoir émission de larves* ciliées, qui vont être dispersées par les courants. Après une courte vie dans la colonne d’eau, la larve va se fixer sur un substrat adéquat et se métamorphoser* en un zoïde primaire ou ancestrule*. Celui-ci bourgeonnera deux à trois zoïdes, qui bourgeonneront eux-mêmes.
Les ovicelles ont été observées, en Méditerranée, en mai, août et septembre.

Origine des noms

Origine du nom français

Microporelle ciliée noire est une proposition du site DORIS.

Origine du nom scientifique

Microporella : du grec [micro-] = petit, du latin [pore] = poreux, porosité, et du diminutif latin [-ella] = petit. Signifie petit trou, petit orifice, en référence au pore central, nommé ascopore*, placé sous l'ouverture de la logette calcaire et caractérisant le genre.



pseudomarsupiata : du grec [pseudo-] = faux, ressemblant à ; et [marsipion] = bourse, poche. Le préfixe "pseudo" a été utilisé dans ce cas pour différencier cette espèce de M. marsupiata.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Bryozoa / Ectoprocta Bryozoaires / Ectoproctes Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette.
Classe Gymnolaemata Gymnolèmes Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins.
Ordre Cheilostomatida Cheilostomes Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…).
Sous-ordre Neocheilostomatina/Ascophora Ascophores Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore.
Famille Microporellidae Microporellidés Ouverture primaire semi-circulaire. Présence d'un ascopore proximal à l'ouverture et communiquant avec la poche compensatrice (régulateur de pression hydrostatique). Paroi frontale avec quelques pores épars. Ovicelle présente. Aviculaires et épines orales présents ou absents.
Genre Microporella
Espèce pseudomarsupiata

Nos partenaires