Gobie des coraux fil-de-fer

Bryaninops yongei | (Davis & Cohen, 1969)

N° 3698

Indo-Pacifique dont la mer Rouge

Clé d'identification

Petit poisson longiligne mesurant moins de 4 cm
Dessus du corps translucide, dessous de couleur dorée à brunâtre
Corps parcouru par environ 6 bandes transversales rougeâtres régulièrement espacées
Dessus de la tête parfois marqué par un motif en forme de chevron rougeâtre
Ligne blanche nettement détectable par transparence le long de la colonne vertébrale
Quasi exclusivement trouvé sur le corail fil-de-fer droit

Noms

Autres noms communs français

Gobie nain des anthipathaires, gobie nain barbelé, gobie des coraux-fouets

Noms communs internationaux

Whip coral goby, whip-coral goby, whip coral dwarf goby, whip goby, seawhip goby, sea-whip goby, wire coral goby, Yonge's coralgoby (GB), Peitschenkorallen, zwerggrundel (D), Tradkoralkutling (DK), Mano'o (Samoa)

Synonymes du nom scientifique actuel

Cottogobius yongei Davis & Cohen, 1969
Bryaninops youngei (Davis & Cohen, 1969)
Tenacigobius yongei (Larson & Hoese, 1980)

Distribution géographique

Indo-Pacifique dont la mer Rouge

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

Ce gobie est très cosmopolite. On le signale sur l'ensemble du Pacifique Ouest inter-tropical, du nord de l'Australie jusqu'au sud du Japon. Il est ainsi présent dans l'ensemble de la Polynésie, de la Micronésie et de la Mélanésie. Côté Pacifique Est, il est signalé depuis la mer de Cortez au nord, jusqu'aux côtes de la Colombie au sud, ainsi que dans les eaux bordant les îles Galápagos. Il est également présent dans la partie occidentale de l'océan Indien, sur l'ensemble des côtes est-africaines depuis la mer Rouge jusqu'au Mozambique, incluant Madagascar, Mayotte, les Comores, La Réunion, Maurice et les Seychelles. On le trouve enfin dans le golfe Persique, sur les côtes occidentales de l'Inde, aux Maldives et jusqu’à l’archipel des Chagos situé plus au sud. Il semble absent de l'océan Atlantique.

Biotope

Ce gobie est un poisson benthique* exclusivement associé au corail fil-de-fer droit Cirrhipathes anguina. Il occupe ainsi les tombants et récifs exposés au courant, sur des fonds de 3 à 45 m.

Description

Le gobie des coraux fil-de-fer est un petit poisson longiligne mesurant moins de 4 cm. Le dessus du corps est translucide, tandis que le dessous se caractérise par des teintes dorées à brunâtres. L'ensemble du corps est parcouru par des bandes rougeâtres bien visibles, régulièrement espacées de la tête à la queue. Celles-ci sont au nombre de 6 environ. Le dessus de la tête est parfois marqué par un motif en forme de chevron rougeâtre, rappelant la couleur des bandes. On distingue nettement une ligne blanche par transparence le long de la colonne vertébrale.

Espèces ressemblantes

Le genre Bryaninops comprend 16 espèces, dont certaines sont particulièrement difficiles à distinguer de B. yongei. Parmi ces espèces, on peut notamment citer B. amplus et B. loki. Cette difficulté est accentuée par la variabilité des robes coexistant au sein de ces trois espèces. Le critère d'identification le plus aisé est le substrat* accueillant B. yongei, rencontré quasi exclusivement sur Cirrhipathes anguina, tandis que B. amplus et B. loki restent inféodés aux gorgonaires des genres Junceella (J. fragilis et J. juncea), et parfois Elisella.
En termes de morphologie, B. amplus se distingue de B. yongei par une silhouette plus élancée et par le fait que le haut du corps est totalement translucide. Quant à B. loki, on le reconnaît grâce à une tache sombre à la base de la queue.

Outre le genre Bryaninops, les gobies du genre Pleurosicya sont aussi morphologiquement très proches de B. yongei. Ces derniers sont néanmoins moins regardants quant à leur substrat d'accueil. On les trouvera ainsi indifféremment sur des substrats très divers tels des coraux durs (P. micheli), des pennatules (P. mossambica), des coraux mous (P. boldinghi), des ascidies, des algues, etc.

Alimentation

Le gobie des coraux fil-de-fer se nourrit de zooplancton* qu'il chasse à l'affût, fixé sur son substrat grâce à ses nageoires pelviennes modifiées (la soudure des deux nageoires pelviennes forme une ventouse appelée disque pelvien*, caractéristique commune à de nombreux gobies). Le corail-fil-de-fer pourrait représenter un moyen, pour ce poisson benthique*, de s'éloigner du fond, notamment pour se nourrir.

Reproduction - Multiplication

Le gobie des coraux fil-de-fer semble être un poisson monogame. On le trouve souvent en couple, éventuellement accompagné d'individus sexuellement non matures sur une même branche de corail-fouet. L'étude de ses organes génitaux laisse par ailleurs supposer qu'il est prédisposé à changer de sexe, pouvant passer de l'état mâle à femelle et réciproquement. Cette caractéristique s'explique vraisemblablement par la difficulté que peut représenter la recherche d'un partenaire sexuel, pour des populations occupant des habitats très spécifiques et dispersés spatialement.

Lors de la reproduction, le gobie nain débarrasse son anthipataire hôte d'une partie de ses tissus vivants, ne laissant apparaître de son hôte parfois très coloré que le squelette noir (le corail fil-de-fer Cirrhipathes anguina est un "corail noir"). Les ovules* seront fixés à ce substrat dégagé et, après fécondation*, les œufs seront gardés par le mâle jusqu'à l'éclosion.

Vie associée

Le corail-fil-de-fer, sur lequel vit ce gobie nain mimétique, constitue également le biotope* où vivent des crevettes du genre Pontonides et la crevette dasycaris de Zanzibar Dasycaris zanzibarica.

On trouve fréquemment des individus parasités par des copépodes. Une étude scientifique publiée en 2015 mentionne notamment l’espèce de copépode Siphonostomatoïde parasite Creopelates hosinoi.

Divers biologie

Les individus les plus jeunes occupent de petites branches de corail-fil-de-fer, tandis que les branches de plus grande taille sont préférentiellement occupées par des couples matures. Une étude, réalisée en Papouasie-Nouvelle-Guinée entre 1999 et 2000 (Munday P.L., Pierce S.J. et al.), a ainsi pu montrer que la majorité des branches de corail-fil-de-fer dépassant 2,5 m de long étaient occupées par des couples matures de gobies des coraux fil-de-fer.

Origine des noms

Origine du nom français

Gobie : du latin [gobio] = goujon ;

des coraux fil-de-fer : en référence au substrat sur lequel il vit exclusivement.

Origine du nom scientifique

Bryaninops : similaire (ops) au genre Bryanina décrit par Henry W. Fowler en 1932, nommé en hommage à Edwin H. Bryan, conservateur des collections du Musée Bernice P. Bishop d’Honolulu à Hawaï.

yongei : en hommage au zoologiste britannique sir Charles Maurice Yonge, compagnon d'équipage des auteurs lors de la sixième expédition océanographique du navire "Te Vega" au cours de laquelle la découverte a eu lieu.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 219391

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Ordre Perciformes Perciformes Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales.
Sous-ordre Gobioidei Gobioïdes
Famille Gobiidae Gobiidés
Genre Bryaninops
Espèce yongei

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