Pseudodistoma corse

Pseudodistoma cyrnusense | Pérès, 1952

N° 384

Méditerranée (endémique)

Clé d'identification

Forme ovoïde ou en forme de champignon ou de cône
Surface lisse et transparente
Large et court pédoncule
Trois points rouges sur chaque zoïde
Dominante jaunâtre
50 mm de haut au maximum

Noms

Autres noms communs français

Ascidie coloniale ovoïde, couenne de mer tachetée

Noms communs internationaux

Colonial ascidian, colonial seasquirt (GB), Ascidia pennello (I), Ascidia colonial (E), Koloniebildende Seecheide (D)

Distribution géographique

Méditerranée (endémique)

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Pseudodistoma cyrnusense est endémique de la Méditerranée où cette ascidie est relativement fréquente dans les deux bassins, mais de façon discontinue.

Biotope

C'est une espèce des fonds rocheux. On la rencontrera aussi dans l'herbier de posidonie, sur des algues et des coquilles. Elle affectionne les endroits peu éclairés de 1 à 90 mètres au moins.

Description

Cette ascidie forme des colonies ovoïdes, compactes en lobes ou cônes un peu pédonculés de couleur jaunâtre à rougeâtre (parfois blanche), de consistance ferme et à la surface lisse. Elle prend fréquemment la forme d'un champignon au pied massif. La tunique commune est transparente, la taille habituelle est de 30 à 50 mm de haut. Suivant leur état, les colonies sont parfaitement lisses et semblent ne pas posséder d'ouverture à la surface en période de dégénérescence ou elles montrent, en période d'activité, clairement les siphons buccaux et cloacaux sur toute la surface de la masse gélatineuse, à l'exception du large et court pédoncule basal. Les orifices inhalants sont bordés de six languettes. Les zoïdes sont le plus souvent répartis sans ordre à la surface de la colonie, ils forment parfois des dessins polygonaux ou plus rarement méandriformes. Trois points rouges sont bien visibles autour de chaque siphon inhalant, deux points rouges sont rapprochés et orientés vers le siphon cloacal, le troisième est à l'opposé des deux premiers (du côté de l'endostyle). Les siphons exhalants, le plus souvent isolés, peuvent sporadiquement se rapprocher autour d'un nombre réduit de zoïdes, ils sont répartis sur tout la surface de la colonie ovoïde, et sont bordés de languettes translucides. Les zoïdes sont jaunes ou rouges, ils sont souvent bien visibles sous la tunique commune qui est claire et translucide.

Espèces ressemblantes

Avertissement : les différentes espèces ascidies ne peuvent pas être déterminées avec certitude sur des photos, aussi bonnes soient-elles. Les éléments d'anatomie interne sont absolument nécessaires, même au niveau du genre. Si un plongeur averti, dans une localité limitée, peut grouper des spécimens dans une espèce donnée, cela n'est plus valable pour un autre individu et une autre région. D'où les innombrables confusions dans la littérature et les sites WEB. Ceci est particulièrement vrai pour cette espèce, Pseudodistoma cyrnusense.

Aplidium proliferum est une espèce très douteuse souvent confondue dans la littérature avec Pseudodistoma cyrnusence. La validité de cette espèce est contestée, Aplidium proliferum est un synonyme possible de A. nordmanni. Initialement succinctement décrite, une redescription a été faite à partir de spécimens de Méditerranée alors que l'espèce a été décrite en Manche et que la nouvelle forme décrite y est introuvable. Toutes les photos de la fiche représentent l'espèce Pseudodistoma cyrnusense Pérès, 1952.

Aplidium conicum plus grand et en forme de cône (jusqu'à 200 mm) ressemble beaucoup à Pseudodistoma cyrnusense et s'en distingue par des rangées de perforations branchiales moins nombreuses. Les orifices inhalants forment des dessins nettement méandriformes et des pigments jaune/orange vif colorent la colonie. Mais bien que décrit comme présent en Méditerranée occidentale et en Adriatique, Aplidium conicum n'est vraiment fréquent que dans l'Adriatique septentrional sur des fonds sableux ou coquillers.

Aplidium elegans (Sidnyum elegans) : Les colonies de taille similaire (de 20 à 60 mm) forment des masses sans lobes marqués (petit coussinet). La couleur est vive, à dominante rose. L'implantation des zoïdes forme des méandres à la surface de la colonie. Les orifices inhalants sont surmontés d'une couronne blanche bordée de 8 languettes de couleur blanche. Atlantique, Manche et Méditerranée.

Morchellium argus espèce pédonculée, plus petite, à dominante jaune orangé et aux ponctuations rouges caractéristiques. Contrairement à Pseudodistoma cyrnusense, c'est en Atlantique qu'on la rencontrera le plus souvent en plongée, mais elle est bien présente en Méditerranée.

Aplidium punctum espèce pédonculée, plus petite, plus claire (blanchâtre), souvent en groupe. Contrairement à Pseudodistoma cyrnusense, c'est en Atlantique qu'on la rencontrera en plongée.

Alimentation

Ces animaux sont des filtreurs microphages. Les Ascidies créent un courant d'eau (rentrant par les petits orifices inhalants individuels) grâce au mouvement des cils du pharynx pour attraper les particules en suspension (organismes suspensivores). Ce courant est aussi utilisé pour les échanges gazeux. Les particules sortent par le siphon exhalant.

Reproduction - Multiplication

La reproduction des ascidies coloniales présente une alternance de cycles sexués et asexués. Elles sont hermaphrodites, la fécondation est interne et le développement indirect.

La période de reproduction sexuel s'étend de mars à septembre. Les zoïdes sont mâtures en avril, avec ovules fécondés, les larves présentes entre mai et juillet. Ia partie ovoïde au dessus du pédoncule subit une dégénérescence périodique en rapport avec Ia blastogenèse (première partie du développement embryonnaire). Au cours de celle dégénérescence, les thorax des zoïdes sont résorbés et phagocytés au sein de Ia tunique commune, et l'accumulation des cellules à pigment rouge orangé au sein des phagocytes de la tunique commune confère à celle-ci une certaine coloration rougeâtre. (Pérès, 1958).

C'est par la reproduction asexuée que se forme la colonie (bourgeonnement à partir de l'individu souche).

Vie associée

Les colonies sont propres, sans épibiontes.

Divers biologie

Au toucher, ces ascidies composées se rétractent légèrement, elles sont fermes et lisses (gélatineuses).

Origine des noms

Origine du nom français

Pseudodistoma corse est une traduction partielle du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Pseudodistoma : du grec [pseudo] qui signifie "faux" et de [Distoma] = deux bouches, et donc ressemble à un Distoma,

cyrnusence : de Cyrnus, nom grec de la Corse, donc "de Corse".

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 103679

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Urochordata / Tunicata Urochordés / Tuniciers Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires).
Classe Ascidiacea Ascidies / Ascidiacés Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde.
Ordre Aplousobranchia Aplousobranches Ascidies coloniales.
Famille Pseudodistomidae Pseudodistomidés
Genre Pseudodistoma
Espèce cyrnusense

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