Anémone-oreille d'éléphant

Amplexidiscus fenestrafer | Dunn & Hamner, 1980

N° 3318

Indo-Pacifique tropical

Clé d'identification

Forme un large disque aplati ou refermé en boule
Tentacules courts, trapus, disposés en cercles concentriques et formant des lignes rayonnantes
Large bouche centrale souvent saillante
Anneau clair dépourvu de tentacules en périphérie
Face orale claire, lisse, ou finement côtelée

Noms

Autres noms communs français

Corallimorphe ballon

Noms communs internationaux

True elephant ear anemone, giant mushroom anemone, giant cup mushroom, giant disc anemone (GB), Coral hongo oreja de elefante verdadero (E), Attinia ad orecchio di elefante, anemone orecchio d'elefante (I), Elefantenohr (D), Olifantsoor (NL)

Distribution géographique

Indo-Pacifique tropical

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

Elle est présente dans tout l'Indo-Pacifique, depuis Mayotte et les Maldives à l'ouest jusqu'à la Polynésie française à l'est, et du sud du Japon à la Nouvelle-Calédonie.

Biotope

L'anémone-oreille d'éléphant préfère les eaux légèrement ou franchement turbides*. On la rencontre dans les lagons, les récifs coralliens, les herbiers, les fonds rocheux ou riches en débris de coraux, entre 1 et 30 m de profondeur.

Description

Amplexidiscus fenestrafer est un Corallimorphaire en forme de disque fin et souple, pouvant atteindre 90 cm de diamètre, 30 cm en moyenne, et fixé au substrat* par un large pied. Les bords du disque sont généralement relevés donnant à cette espèce l'aspect d'une assiette ou d'un plat à tarte. L'intérieur du disque oral vert-brun, est tapissé de courts tentacules* charnus peu denses et de couleur verdâtre. Ces tentacules sont disposés en cercles concentriques et en même temps, forment des lignes rayonnantes depuis la bouche. Cette disposition, commune aux Corallimorphaires, devient plus aléatoire chez les grands individus.
Un anneau blanc, dépourvu de tentacules, délimite les bords relevés du reste du disque. La bouche est centrale, large, et souvent protubérante.
La face inférieure est claire, presque blanche, lisse ou finement côtelée.
Cette espèce est capable de se refermer pour former une boule creuse.

Espèces ressemblantes

Ampledidiscus fenestrafer pourrait être confondu avec une anémone, notamment du genre Stichodactyla mais son disque très fin et ses courts tentacules permettent de le distinguer. De plus les anémones ont des tentacules disposés en plusieurs couronnes alors que A. fenestrafer a des tentacules disposés en lignes rayonnantes depuis la bouche.

Il existe d'autres Corallimorphaires, notamment dans le genre Discosoma qui lui ressemblent, mais leurs disques sont plus petits (environ 2 - 3 cm), ils ont des vésicules sur la périphérie du disque et ils n'ont jamais l'anneau dépourvu de tentacule, caractéristique de A. fenestrafer.

Alimentation

Comme chez la plupart des coraux, ses proches parents, l'anémone-oreille d'éléphant est une espèce qui contient des algues symbiotiques* photosynthétiques*, les zooxanthelles*, qui lui apportent un complément alimentaire la journée.

Le soir et la nuit elle se nourrit principalement de poissons et de crustacés. Les tentacules sont pourvus de cellules urticantes (ou cnidocytes*) qui paralysent les proies. Elle est capable d'emprisonner de grosses proies en ramenant rapidement les bords de son disque vers la bouche pour former une boule creuse, le tout en moins de 3 secondes.

Elle se referme aussi partiellement, laissant une ouverture assez grande pour laisser passer de petites proies, qui penseront trouver un abri dans cette outre qui finalement deviendra leur tombe !

Le phénomène de capture de nourriture n'est pas induit par un simple contact. En effet, il n'y aura pas de réaction si vous touchez doucement Amplexidiscus fenestrafer avec votre doigt ou un autre objet. Un mécanisme chimique doit probablement intervenir pour que la proie soit reconnue comme telle.

Reproduction - Multiplication

Lors de la reproduction sexuée, il y a émission de gamètes* mâle et femelle dans la colonne d'eau. Les œufs puis les larves* ont une courte vie pélagique* avant de se fixer sur le substrat.

Mais la reproduction asexuée par bourgeonnement* ou scissiparité* est la plus fréquente. Cette espèce a un fort pouvoir de régénération et chaque fragment est capable de reconstituer un individu.

Vie associée

L'anémone-oreille d'éléphant contient des zooxanthelles dans ses tissus.

Elle n'est jamais associée à des poissons-clowns. Par contre, elle se sert de sa ressemblance avec les anémones du genre Stichodactyla pour les attirer ... puis les capturer avant de les manger !

Il n'est pas rare d'observer la crevette Pliopontonia furtiva sur cette espèce.

Divers biologie

Cette espèce n'est pas une anémone, elle fait partie de l'ordre de Corallimorphaire, intermédiaire entre les anémones et les coraux. Elle est plus proche des coraux mais n'a pas de squelette calcifié.

En cas de danger ou d'agression, l'anémone-oreille d'éléphant est capable d'éjecter par sa bouche des aconties*, qui sont des filaments mésentériques* urticants.

Si les conditions environnementales ne lui conviennent plus, cette espèce est capable de se déplacer en rampant sur le fond.

Informations complémentaires

L'anémone-oreille d'éléphant est la plus grande espèce dans l'ordre des Corallimorphaires. C'est également la seule espèce dans le genre Amplexidiscus.

C'est une espèce plutôt solitaire mais que l'on retrouve parfois en petits groupes. Sa robustesse, sa croissance rapide et son fort pouvoir de reproduction asexué en font une espèce appréciée des aquariophiles.

Origine des noms

Origine du nom français

Anémone-oreille d'éléphant : ce corallimorphe, proche des anémones, à la forme d'un large disque souple pouvant évoquer les oreilles d'un éléphant.

Origine du nom scientifique

Amplexidiscus : du latin [amplexus] = étreinte, enlacer, embrassement et [discus] = disque. En effet, l'aspect de l'espèce est un disque, dont les bords peuvent se refermer comme une étreinte sur une proie par exemple.

fenestrafer : du latin [fenestra] = fenêtre et [ferre] = porter, en référence à la capacité de l'espèce qui, quand elle se referme en forme de boule, laisse quand même une petite ouverture, comme une fenêtre.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 289401

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Classe Anthozoa Anthozoaires Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie).
Sous-classe Hexacorallia / Zoantharia Hexacoralliaires / Zoanthaires Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6.
Ordre Corallimorpharia Corallimorphaires Hexacoralliaires solitaires ressemblant aux madréporaires (d'où leur nom), mais sans exosquelette calcaire. Souvent en forme d'assiette avec de petits tentacules abritant le plus souvent des zooxanthelles.
Famille Discosomatidae Discosomatidés
Genre Amplexidiscus
Espèce fenestrafer

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