Anémone encroûtante blanche

Parazoanthus anguicomus | (Norman, 1868)

N° 2688

Atlantique Nord-Ouest, Manche

Clé d'identification

Petites anémones encroûtantes, en tapis, ne formant pas de bouquet
Couleur générale blanche (teinte rose sur la colonne en période estivale)
Disque oral de 8 mm
Nombreux tentacules (une quarantaine environ), de 6 à 8 mm de long
Colonne assez haute : 25 mm

Noms

Noms communs internationaux

White cluster anemone (GB), Anemone grappolo bianco (I), Blanco cluster anémonas (E)

Synonymes du nom scientifique actuel

Palythoa anguicoma Norman, 1869
Parazoanthus dixonorum Haddon & Shackleton, 1891
Parazoanthus dixoni (Haddon & Shackleton, 1891)
Parazoanthus haddoni (Carlgren, 1913)

Distribution géographique

Atlantique Nord-Ouest, Manche

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

L'espèce vit dans la Manche et l'Atlantique Nord-Est : côtes atlantiques françaises, dans les eaux britanniques de l'Irlande occidentale, l'Écosse occidentale et septentrionale. La distribution mériterait plus de données pour être précisée.

Biotope

Parazoanthus anguicomus peut s'installer en tapis denses d’individus sur des substrats* organiques, éponges, vers tubicoles, coraux ou bien sur des roches, des épaves.
Généralement observée en eaux profondes (400 m), on peut toutefois rencontrer l'espèce en eaux côtières peu profondes, entre 15 à 20 m.

Description

Parazoanthus anguicomus est une petite anémone de couleur blanchâtre et qui vit en tapis encroûtants. Le disque oral, d'un diamètre de 8 mm, porte, outre la "bouche" oblongue centrale, une quarantaine de tentacules* (de 36 à 48) périphériques de 6 à 8 mm de long, bien blancs et disposés en deux couronnes concentriques. Le polype* montre une colonne haute (20-25 mm), généralement blanche translucide mais qui peut se teinter de rose en période estivale (lors de la reproduction). Cette colonne possède une texture granuleuse, comme la peau d'une orange. Lorsque le polype se rétracte, l'apex* de la colonne perd sa translucidité et devient blanc opaque.
Le mode de dispersion clonale peut donc former des tapis encroûtants (regroupements denses d’individus). Ces tapis sont composés d'individus installés individuellement, émergeant d'encroûtements basaux minces ou épais, mais ne formant généralement pas de "bouquets" d'individus reliés entre eux au niveau du pied.

Espèces ressemblantes

Parmi les possibilités de confusion, principalement d'autres espèces d'anémones encroûtantes, citons :

Parazoanthus axinellae (Schmidt, 1862). L'anémone encroûtante jaune est beaucoup plus fréquente, notamment dans les zones fréquentées par les plongeurs. Plus petite que P. angicomus, au disque réduit en diamètre, elle possède une couleur jaune vif qui devrait permettre d'éviter la confusion. Parazoanthus axinellae, qui forme des tapis d'individus dont certains sont reliés par le pied, en bouquets, est en sus très présente en Méditerranée, ce qui n'est pas le cas de P. anguicomus qui y est absente. Seules les occurrences d'Atlantique, de Manche ou de mer du Nord peuvent donc être confondues.

Epizoanthus couchii Johnston in Couch, 1844, est une anémone encroûtante de couleur beige aux tentacules longs et fins (les Epizoanthus sp. ont généralement les tentacules bien plus longs que les Parazoanthus sp. !). L'extrémité des tentacules est de couleur blanche. La hauteur du polype peut atteindre 15 mm pour 5 mm de diamètre et le corps est souvent incrusté de sable. Cette espèce partage plus ou moins la même distribution que Parazoanthus anguicomus : l'Atlantique Est, des îles Britanniques aux côtes françaises.

Epizoanthus arenaceus Delle Chiaje, 1823. Méditerranéenne et atlantique, l'espèce forme des colonies encroûtantes d'une vingtaine d'individus, de 1 à 2 cm de hauteur. Les polypes sont beige clair et les tentacules sont blanchâtres. Les colonies s'implantent généralement à des profondeurs comprises entre 20 et 60 m, mais on peut trouver cette espèce beaucoup plus profonde (350 m). Elle se fixe sur les fonds rocheux, à l'ombre, dans un léger courant, ainsi que sur des coquilles de mollusques et des tuniciers et elle supporte un certain envasement.

Epizoanthus paxii Abel, 1955, l'anémone encroûtante grise, forme des groupes de 4 à 12 individus. Les polypes (1 à 2 cm de hauteur) sont gris violet et les tentacules blanchâtres sont terminés par une petite tache claire. Endémique* de Méditerranée, la distribution lève les risques de confusion avec Parazoanthus anguicomus.

Alimentation

Cette espèce est un prédateur microphage*, zoophage*. Le courant apporte des proies microscopiques du zooplancton* principalement. Si celles-ci frôlent les tentacules de l'anémone, elles sont harponnées par les nématocytes* (cellules urticantes spécialisées des cnidaires) et un venin est injecté dans la proie qui est ensuite ramenée vers la bouche (grâce aux spirocytes*), puis digérées.

Reproduction - Multiplication

Des études ont montré que ce zoanthaire, espèce gonochorique*, peut utiliser parallèlement un mode de reproduction sexuée et asexué.
Parazoanthus anguicomus possède un cycle de reproduction sexué annuel, via la présence de gamètes* qui mûrissent dans les gonades* durant la période estivale (c'est ce qui donne la coloration rosâtre à la colonne durant cette période) puis qui sont expulsées dans le milieu. De la fécondation résultera une larve planula* planctonique*.
Mais l'espèce peut aussi avoir un mode de reproduction asexué par lacération pédieuse lorsque les conditions sont optimales. La lacération* pédieuse consiste à la formation d’un clone à partir d’une partie du pied de l’individu qui se détache.

Origine des noms

Origine du nom français

Anémone encroûtante blanche : le nom d'anémone est un raccourci courant pour "anémone de mer", ce qui est une allusion au nom de la fleur terrestre. La suite évoque la couleur de l'animal et sa présence systématique sous forme de tapis qui se développent sur une plaque encroûtante, suivant le relief des supports et sur peu d'épaisseur.

Origine du nom scientifique

Parazoanthus : composé du grec [para-] = "à côté de", [zôon] = animal, et [anthos] = fleur : qui ressemble à Zoanthus (un autre genre de Zoanthaires).

anguicomus : apposition de deux substantifs latins signifiant : "qui porte des serpents dans les cheveux, dont la tête est hérissée de serpents" ([anguis] = serpents, couleuvres). C'est l'un des surnoms de Méduse, l'une des trois Gorgones, filles de Phorcys et de Céto, dont la chevelure était constituée de serpents. Ce mot est en rapport avec les nombreux tentacules que porte l'anémone blanche.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Classe Anthozoa Anthozoaires Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie).
Sous-classe Hexacorallia / Zoantharia Hexacoralliaires / Zoanthaires Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6.
Ordre Zoanthidea Zoanthides Hexacoralliaires coloniaux pour la plupart tropicaux. Polypes de 1 mm à 2 cm de diamètre, souvent reliés par des stolons. Ce sont les anémones encroûtantes, qui peuvent coloniser de grandes surfaces.
Famille Parazoanthidae Parazoanthidés
Genre Parazoanthus
Espèce anguicomus

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