Dragonnet élégant

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Méditerranée, Adriatique, mer Noire et Atlantique proche

Cette espèce est présente sur tout le pourtour méditerranéen, y compris en Adriatique et en mer Noire. Elle est présente en Atlantique Nord-Est limitrophe jusqu'à Lisbonne au Portugal.

Biotope

Callionymus pusillus vit sur les fonds de sables fins où il peut se cacher rapidement, et près des côtes de 0,5 à 5 m le plus souvent. Il a été rarement observé jusqu'à 100 m de profondeur.

Description

Ce petit Callionymidé est un poisson fusiforme, aplati dorso-ventralement, pouvant mesurer jusqu’à 10 cm de longueur pour les femelles et jusqu’à 15 cm pour les mâles. Le plus souvent sa taille va de 8 à 12 cm.

Callionymus pusillus possède une tête de forme triangulaire, assez large et aplatie. La tête de la femelle est plus large que celle du mâle. Son museau court se termine par des lèvres pointues. Il a des yeux globuleux, proéminents et rapprochés. Sa mâchoire supérieure est protractile*. Le préopercule* porte trois épines dirigées vers le haut (non visibles en plongée).

Sa robe est de couleur sable avec de petites taches irrégulières très claires, le rendant quasi indécelable sur le sable. Chez le mâle les flancs montrent 14 à 16 lignes verticales claires argentées ou bleuâtres. Chez la femelle, les flancs sont également clairs avec des lignes verticales brunes plus diffuses.

Il a deux nageoires dorsales, bien séparées. La première dorsale est réduite à 4 rayons épineux. Elle est noire à brune chez la femelle avec un bord antérieur plus clair. Chez le mâle, les deux nageoires dorsales sont nettement plus hautes. La première dorsale présente des bandes méandriformes bleu clair, la seconde dorsale et le haut de la nageoire caudale sont striées de bleu. La deuxième nageoire dorsale, constituée de 6 à 7 rayons mous, court sur moins du tiers du dos. Chez le mâle, la deuxième nageoire dorsale porte de longs rayons terminés par des excroissances filamenteuses qui peuvent dépasser la caudale. Les nageoires caudale et anale sont noirâtres dans leur partie inférieures. Les nageoires pelviennes sont placées en avant des pectorales.

Les dragonnets (Callionymidés) sont dépourvus d’écailles.

Espèces ressemblantes

Il existe sept autres espèces du même genre en Méditerranée. Les femelles et les juvéniles peuvent être facilement confondus d'une espèce à l'autre. On peut confondre le callionyme élégant avec le callionyme bélène, Callionymus risso. Ce dernier s'en distingue par des flancs colorés comme le reste du corps, et un museau plus pointu.
Il est aussi possible de confondre les callionymes avec les vives (dont Trachinus araneus, Trachinus draco,et Echiichthys vipera) qui vivent enterrées dans le sable et qui possèdent une première nageoire dorsale noirâtre.

Alimentation

Les dragonnets se nourrissent de divers invertébrés benthiques*, comme des vers polychètes, des gastéropodes à coquille, des bivalves ou des crustacés.

Reproduction - Multiplication

C'est une espèce gonochorique* (les sexes sont séparés) au dimorphisme* sexuel marqué, notamment au niveau de la première nageoire dorsale (voir le § description).
Comme les autres espèces de Callionymidés, cette espèce a un comportement de reproduction complexe. Cela commence par la parade nuptiale, le mâle et la femelle forment ensuite un couple avant de remonter à la surface où ils libèrent les ovules et la laitance. La saison de ponte s'étend de mai à août en Méditerranée et les œufs et les larves* sont pélagiques*.

Informations complémentaires

Lorsqu’il se sent menacé, le dragonnet élégant s’enfuit par petits bonds rapides. Si cela ne suffit pas à semer le prédateur... ou le photographe, il s'enfouit aussi vite que l'éclair dans le sable.

Le dragonnet élégant est le plus fréquent des sept Callionymidés de Méditerranée, même s'il n'est que sporadiquement abondant. En dehors des périodes de reproduction, il est difficile de le voir en plongée.

Les mâles sont territoriaux, ils défendent de façon agressive leur territoire contre les autres mâles.

Origine des noms

Origine du nom français

Dragonnet : le premier dragonnet fut décrit en 1554 par Rondelet sous le nom de « Dracunculus », diminutif du nom latin « draco », qui signifie dragon, serpent fabuleux. « Dracunculus » se traduit donc par « petit dragon », autrement dit « dragonnet ». Ce premier nom scientifique a probablement été choisi à cause de l’aspect de ces poissons quand toutes leurs nageoires sont déployées, notamment les deux dorsales et les larges pelviennes. Tous les poissons des familles des Callionymidés et des Draconettidés sont communément appelés des dragonnets.

Elégant : sans doute vis-à-vis de sa robe colorée, en particulier chez les mâles en livrée nuptiale.

Origine du nom scientifique

Callionymus : du grec [kallion] = beau, joli et du grec [onyma] = nom. Qui signifie donc "qui a un joli nom".

pusillus : diminutif du latin [pusus] = garçonnet. Pusillus signifie donc nain ou tout petit.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 126794