Porcelaine zébrée

Macrocypraea zebra | (Linnaeus, 1758)

N° 1220

Atlantique Ouest et Caraïbes

Clé d'identification

Coquille brun rouge de 4 à 11 cm
Petites taches blanches ocellées
4 grandes raies transversales brunes
Face ventrale brun pâle
Stries brun foncé autour de l'ouverture
Manteau couvert de zébrures brunes, et de taches blanches avec, à leur centre, des petites papilles de couleur crème

Noms

Autres noms communs français

Porcelaine rougeole

Noms communs internationaux

Measled cowrie, zebra cowrie (GB), Kaurieschnecke Porzellanschnecke (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Cypraea zebra Linnaeus, 1758
Cypraea exanthema Linnaeus, 1767

Distribution géographique

Atlantique Ouest et Caraïbes

Zones DORIS : ● Caraïbes

La porcelaine zébrée fréquente les eaux de l'Atlantique Ouest depuis la Caroline du Nord jusqu'au Brésil, tout le bassin caribéen et le golfe du Mexique.

Biotope

Cette espèce, assez commune, vit dans les eaux tropicales tempérées, de la zone intertidale* (estran*) jusqu'à une profondeur de 37 m. On la trouve souvent dans les récifs coralliens, sous les roches ou sous les coraux morts à faible profondeur, et aussi dans les herbiers à phanérogames.

Description

La coquille de la porcelaine zébrée est ovale, allongée, lisse et brillante. Sur un fond brun roux, parfois avec des variations verdâtres ou pourpres, elle est mouchetée de petites taches blanches. Les taches situées sur le pourtour sont souvent ocellées, montrant alors une petite tache noire en leur centre. Quatre grandes raies transversales, de couleur brune un peu plus foncée que la couleur du fond, zèbrent la coquille. Une trace claire longitudinale parcourt le sommet de la coquille. La taille varie de 4 à 11 cm, la taille maximale observée étant 13 cm.

La base ou face ventrale est marron pâle et ornée de dents (stries) marron foncé autour de l'ouverture qui est longue et étroite et comporte une entaille à chaque extrémité.

Le corps de la porcelaine est constitué d'un manteau bilobé de couleur brune ou brun noirâtre, qui déployé, peut recouvrir la totalité de la coquille. Il peut rentrer intégralement dans la coquille lorsque l'animal est en danger. Il possède de fines zébrures brunes et des taches blanches avec, à leur centre, des petites papilles de couleur crème dont l'extrémité est blanche. Le pied* est grand.

Le proboscis* est grand et peut se rétracter complètement. La base des tentacules* céphaliques* est plus claire que l'extrémité, les yeux sont foncés et petits.

La coquille des juvéniles est de couleur bleu violacé, plus large et sans dents sur l'ouverture. Elle est dépourvue de petites taches blanches et présente des bandes transversales successives violet foncé et brun clair.

Espèces ressemblantes

On peut confondre la porcelaine zébrée avec d'autres porcelaines fréquentant la même zone, comme Macroypraea cervus (Linnaeus,1771), dont la coquille plus renflée peut atteindre 18 cm. Les taches blanches de la marge latérale ne sont pas ocellées.

Macrocypraea cervinetta (Kiener, 1843) ressemble à Macrocypraea zebra mais fréquente les côtes est de l'océan Pacifique. En général elle est plus petite et la partie antérieure de son ouverture est plus ample. Les papilles des lobes du manteau sont moins nombreuses, sauf sur la partie antérieure où elles sont plus nombreuses. Quelques unes légèrement plus larges sont bifurquées.

Alimentation

Cette porcelaine active la nuit se nourrit de petits invertébrés et d'algues. Dans son estomac on a retrouvé des hydraires, des foraminifères, de petits gastéropodes du genre Tricolia, des polychètes tubicoles comme Salmacina dysteri (Huxley, 1855), des spirorbes, des fragments d'éponges (comme par exemple du genre Haliclona), des algues filamenteuses et des pontes de petits gastéropodes.

Reproduction - Multiplication

Macrocypraea zebra est une espèce gonochorique* (à sexes séparés), et la fécondation est interne. Les œufs sont déposés sur le substrat*, à l'intérieur de capsules protectrices.

Les capsules ovigères* sont, en général, attachées sur la face inférieure des roches. Quand elle vient d'être pondue, la masse des capsules est blanc crème, prenant des tons couleur de lavande, devenant progressivement brun foncé violacé juste avant la libération des larves*. Chaque capsule contient approximativement 100 à 1500 petits œufs, le nombre de capsules et le nombre d'œufs par capsule dépendant de la taille de la mère.

La femelle reste à proximité, nettoyant régulièrement, à l'aide de son proboscis*, sa ponte des débris qui la recouvrent. Les larves qui sortent de l'œuf sont nageuses et planctoniques* et se transforment en larves véligères*.

Divers biologie

Cette porcelaine sécrète une grande quantité de mucus qui lui permet de progresser facilement sur le sable et entre les coraux. Ses principaux prédateurs sont les poissons des récifs coralliens qui cassent leur coquille ainsi que les crabes.

Informations complémentaires

Cette espèce est utilisée par le candomblé, religion afro-brésilienne pratiquée au Brésil et dans des pays voisins, pour des pratiques divinatoires.

Du fait d'une collecte excessive, elle n'est plus aussi commune qu'auparavant.

L'isthme de Panama s'est formé il y a à peu près 13 à 15 millions d'années. C'est probablement à cette époque qu'une espèce de porcelaine a évolué pour former une population de chaque côté de l'isthme : M. zebra du côté Caraïbes et M. cervinetta du côté Pacifique. Ces deux espèces sont en effet très proches et connues à l'état fossile depuis environ 15 millions d'années (milieu du Miocène). Ce qui n'est pas le cas de M. cervus qui est plus récente.

Rares sont les individus senestres*, comme chez la majorité des gastéropodes.

Origine des noms

Origine du nom français

De l'italien "porcellana" issu du latin [porcella] = jeune truie. L'ouverture du coquillage ressemble à une vulve de truie. Au Moyen-Age, on appelait porcelaine la nacre que l'on tirait de la coquille de la porcelaine pour faire des vases et divers ustensiles. C'est donc le nom de la vaisselle qui est issu du nom du gastéropode et non l'inverse.

Origine du nom scientifique

Macro : du grec ancien [makros] = grand, long
cypraea
: de Cypris l'un des noms de Vénus. Comme le cuivre (cyprium) était abondant à Chypre, l'île de Chypre a très probablement donné le mot cuivre (ou l'inverse). Chypre alimente le marché mondial en cuivre depuis la fin du troisième millénaire avant Jésus-Christ. L'île de Chypre a été dédiée à Vénus.

zebra : du portugais [zebra] = zèbre. Mot introduit par Du Jarric (missionnaire catholique français et écrivain) en 1610. En référence aux bandes transversales zébrant la coquille.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 419723

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Caenogastropoda Caenogastropodes
Ordre Littorinimorpha Littorinimorphes
Famille Cypraeidae Cypréidés

Coquille ventrue ou piriforme, conique, ovoïde, globuleuse, fusiforme ou presque cylindrique, coloration variable, souvent avec des bandes transversales.Callosité au niveau de l'apex. Ouverture étroite avec des dents. couche d'émail épaisse, brillante. D'après Lindner 2011:81

Genre Macrocypraea
Espèce zebra

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