Comatule perlée

Davidaster discoideus | (Carpenter, 1888)

N° 3498

Mer des Caraïbes, sud du golfe du Mexique

Clé d'identification

Nombre de bras égal ou inférieur à 20
Axe des bras orangé
Pinnules grises terminées par une pointe noire

Noms

Autres noms communs français

Comatule granuleuse, comatule discoïde

Noms communs internationaux

Beaded crinoid (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Antedon discoidea Carpenter, 1888
Davidaster discoidea (Carpenter, 1888)
Nemaster discoideus (Carpenter, 1888)
Nemaster insolitus Clark, 1917

Distribution géographique

Mer des Caraïbes, sud du golfe du Mexique

Zones DORIS : ● Caraïbes

Sa présence est signalée du sud-est de la Floride jusqu’en Colombie, Curaçao et Bonaire, sur l’ensemble des côtes caraïbes de l’Amérique centrale et sur l’ensemble de l’arc antillais.

Biotope

On la retrouve essentiellement sur les tombants externes des cayes* peu exposées. Plus rare que la comatule dorée D. rubiginosus, la comatule perlée est toutefois relativement courante sur le récif entre 10 et 30 mètres de profondeur (potentiellement présente jusqu’à -150 m). Dans les Antilles françaises, on l'observe essentiellement sur les côtes caraïbes, très rarement côté Atlantique. On la rencontre isolée, les individus sont dispersés au sein des communautés récifales sur des sites peu perturbés.

Description

La comatule perlée est un crinoïde discret. Il forme une coupe plumeuse constituée de vingt bras réunis par paires à la base sur environ 1 centimètre (ce critère, commun à la plupart des comatules, a pu être considéré comme un élément distinctif par certains auteurs, comme pour l’Antedon bifida de Méditerranée). Seuls quelques bras (3 à 10) sont visibles en général, les autres restant enroulés à la base de l’animal, à l’abri d’éventuels prédateurs.
Seules extensions visibles de l’animal, ces bras orangés (attention, l’axe uniquement), sont, tels des plumes, ornés de pinnules* courtes et quasi transparentes, terminées par une pointe noire. Les pinnules sont disposées autour de chaque bras selon deux plans perpendiculaires. Elles sont d’apparence perlée, comme de fins tubes transparents contenant des billes brillantes.

Les bras et les pinnules sont constitués d’un très grand nombre de plaques annelées offrant à l’ensemble une grande souplesse. Chaque pinnule est dotée de cannelures qui se prolongent par une cannelure principale sur chaque bras, ces dernières amenant vers la bouche la nourriture captée par les pinnules. Les bras, d’une vingtaine de centimètres, sont beaucoup plus courts que sur les autres espèces de Davidaster caribéennes.

Le corps, généralement dissimulé dans les anfractuosités récifales, est doté d’un nombre irrégulier de cirrhes* aboraux*, extensions courtes et puissantes utilisées pour le déplacement et surtout l’accrochage de l’animal.

Espèces ressemblantes

Dans sa zone géographique, l’espèce la plus proche est Davidaster rubiginosus, dont la comatule perlée se distingue très nettement par sa couleur beaucoup plus discrète, sa taille plus réduite, le nombre de bras apparents plus réduit et son caractère plus solitaire.

Alimentation

Les crinoïdes sont des animaux suspensivores* passifs, ce qui signifie qu'ils se nourrissent de débris de matière organique en suspension et de plancton* apportés par les courants. Leur morphologie est entièrement orientée vers ce mode alimentaire, les bras munis de pinnules agissant comme des plumes qui, face au courant, filtrent les éléments planctoniques.
D. discoideus s'alimenterait jour et nuit, et consommerait essentiellement des diatomées*.

Reproduction - Multiplication

La comatule perlée, comme les autres espèces de cet ordre, a un mode de reproduction ovipare* (qui pond des œufs). Les sexes sont séparés, mais il n’y a pas de différenciation externe visible entre les individus mâles et femelles.
La fécondation est externe : il y a libération des gamètes* mâles dans l’eau. Les œufs sont conservés à la base des pinnules, jusqu’à l’éclosion, par les individus femelles.

Après éclosion, les larves* mènent une courte vie pélagique* pendant quelques heures à quelques jours : elles sont entraînées en pleine eau par les courants ; puis elles se fixent pendant quelques mois sur le substrat* par un pédoncule* (c'est le stade pentacrine* où l’animal mesure quelques millimètres), avant le passage à une vie libre où les comatules perdront ce pédoncule.

Vie associée

L’espèce vit sur les pentes externes récifales protégées de la houle. Elle y cohabite avec de nombreuses espèces, et en particulier les coraux et les éponges qui lui offrent des refuges profonds. Davidaster discoideus cohabite régulièrement avec sa cousine D. rubiginosus, parfois à plusieurs dans la même anfractuosité.

Divers biologie

Cette espèce est typiquement cryptique*, très discrète. Là où d'autres espèces de comatules déploient largement leurs bras, de manière caractéristique, pour capter au maximum le plancton, cette espèce semble avoir une stratégie économe, ne laissant dépasser du repaire choisi qu’un minimum de bras, parfois seulement 3 ou 4, faisant parfois confondre ces bras isolés avec des colonies d’hydraires fixés.
En compensation, l’espèce est active en recherche alimentaire de jour comme de nuit contrairement aux autres crinoïdes de cette zone photique* qui sont essentiellement actifs la nuit.
Autre caractère biologique marqué, l’espèce est rhéophobe* (elle fuit le courant). On ne la rencontre ainsi jamais dans les passes, ou dans les zones soumises à la houle. Elle est d’ailleurs très fragile. On la retrouve essentiellement sur les tombants externes des récifs peu exposées aux vagues.

Informations complémentaires

Au stade fixé, les comatules ressemblent à des lys de mer, ce qui est considéré comme un caractère ancestral du point de vue de l’évolution.

Origine des noms

Origine du nom français

"Comatule perlée" est traduit de l'appellation anglaise beaded crinoid (perlé, en chapelet). Ce nom est inspiré par l'aspect des pinnules brillantes, pointées de noir à l'extrémité.

Comatule (du latin [coma] = chevelure), parce que les bouquets de bras des crinoïdes peuvent faire penser à une touffe de cheveux.

Origine du nom scientifique

Davidaster : du latin [aster] = étoile, composant d'une série de noms de genre d'ophiures (par exemple Comaster, Nemaster...). Davidaster signifie donc "Etoile de David", David étant le premier prénom de David L. Meyer, spécialiste des Echinodermes. Pour créer le genre Davidaster, Hogett & Clark se sont appuyés sur ses études de la structure fine des "peignes" portés par les pinnules des bras.

discoidea : du grec [disko-] = disque, palet ; et [oïdes] = forme, aspect. Donc en forme de disque, mais le lien entre ce nom et la morphologie de l'espèce n'est pas évident.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 246783

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Echinodermata Echinodermes Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement.
Sous-embranchement Crinozoa Crinozoaires Echinodermes présentant, au minimum au stade larvaire, un pédoncule les fixant au substrat. Les formes adultes libres savent nager.
Classe Crinoidea Crinoïdes Corps en forme de calice, 5 bras primaires bien définis et des bras terminaux longs et ramifiés. Certaines espèces sont fixées par un pédoncule articulé, d'autres sont libres et nageuses.
Sous-classe Articulata Articulés
Ordre Comatulida Comatulides Seul ordre actuel, comprend 2 sous-ordres, l’un avec des organismes fixés, l’autre avec des organismes non fixés.
Famille Comatulidae Comatulidés
Genre Davidaster
Espèce discoideus

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