Eponge-pagode

Oceanapia peltata | (Schmidt, 1870)

N° 2824

Atlantique tropical Est et Ouest

Clé d'identification

Tiges dressées
Expansions latérales en toits de pagode
Blanc grisâtre à rosâtre

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Foliolina peltata Schmidt, 1870

Distribution géographique

Atlantique tropical Est et Ouest

Zones DORIS : ● Caraïbes

On trouve cette éponge de la Floride au Panama, au Brésil et sur les côtes ouest africaines.

Biotope

Oceanapia peltata vit dans les poches de sable grossier ou de gravier en zone récifale, jusqu'à 100 m de profondeur. On la trouve aussi dans les herbiers à faible profondeur entre 1 et 6 m, parfois en peuplements assez denses.

Description

La partie visible de cette éponge se présente comme un groupe de tiges dressées, charnues, creuses, et s'évasant de façon irrégulière en lamelles superposées (certains auteurs parlent de formations en toits de pagode). Chaque tige peut faire 1 à 3 cm de diamètre pour une hauteur de 5 à 15 cm dépassant du sable. La couleur est grisâtre ou blanche, se colorant parfois de rose ou rougeâtre.
La surface est rugueuse, souvent incrustée de débris divers. La consistance est fibreuse, avec une certaine rigidité, néanmoins elle peut casser assez facilement.
On ne distingue aucun orifice, ni sur la "tige", ni au sommet, ni sur les lamelles.
La plus grande partie de l'éponge se trouve enfouie dans le sable comme un gros tubercule* plus ou moins sphérique, de 5 à 10 cm de diamètre, pourvu de quelques expansions tubulaires en forme de racines à sa partie inférieure.

Alimentation

Comme la plupart des éponges, Oceanapia peltata est microphage* : elle se nourrit des particules et microorganismes en suspension dans l'eau de mer, qu'elle filtre grâce à son système choanocytaire*.

Reproduction - Multiplication

La reproduction n'a pas été spécifiquement étudiée.
Chez les Démosponges, les gamètes* mâles sont émis généralement en pleine eau par les orifices exhalants. La rencontre avec les gamètes femelles se fait soit en pleine eau, soit à l'intérieur d'une autre éponge où les gamètes mâles sont entraînés par le courant d'eau.
L'éponge "femelle" expulse par ses orifices exhalants, selon les espèces : des gamètes femelles, des œufs fécondés, ou même de petites larves après une courte incubation.
Quel que soit le mode de fécondation, la fusion des gamètes donne classiquement chez les Démosponges, une petite larve parenchymella*, qui après une courte phase de vie mobile, se dépose sur le substrat où elle donnera éventuellement une nouvelle éponge si les conditions s'y prêtent.

Mais les orifices exhalants d'Oceanapia peltata n'étant pas en communication avec la colonne d'eau, le mode d'expulsion des gamètes ou d'évacuation des larves reste inconnu.

Vie associée

Elles sont souvent le support de très nombreux hôtes épibiontes*: ophiures, sabelles, hydraires, ascidies, algues calcaires, petits crustacés... s'installent sur et entre les tiges et forment de petits îlots de biodiversité au milieu d'une étendue sableuse.

Selon certaines observations, à peu près 50 % de la masse enfouie de l'éponge serait composée de bactéries ! Leur rôle est mal connu, mais probablement important dans le métabolisme et l'assimilation des nutriments absorbés par l'éponge. Le complexe formé par l'organisation interne de l'éponge (canaux, chambres choanocytaires...) et ses hôtes porte le nom de "bactériosponge".

Divers biologie

Des expériences faites avec une matière colorante en suspension près des tubes, ont montré l'absorption du colorant par des ostioles* minuscules disposés sur les tubes extérieurs, mais le colorant ne ressortait nulle part. C'est seulement après avoir insisté et rajouté du colorant qu'après quelques temps, le sable autour de l'éponge se mit à "fumer", montrant ainsi que l'éponge-pagode pompe l'eau par ses tubes externes et l'évacue à l'intérieur du substrat.

La présence et l'activité d'une éponge de ce type sur un fond de sable joue ainsi un rôle écologique non négligeable en modifiant son environnement : avec l'introduction permanente d'eau et de matières fines en suspension, elle contribue à stabiliser et enrichir un substrat meuble et à favoriser l'implantation d'autres organismes fixés.

Informations complémentaires

Le squelette de l'éponge est constitué de fibres ramifiées, incrustées de spicules mégasclères* (grands oxes* courbés).

Origine des noms

Origine du nom français

Le nom d'éponge-pagode a été proposé par l'équipe DORIS, à cause de la forme très singulière des tiges externes avec leurs expansions latérales superposées.

Origine du nom scientifique

Oceanapia : origine obscure, probablement dérivée de Okeanos, divinité grecque : le fleuve Océan.

peltata (latin) signifie aplati, en forme de bouclier, à cause des expansions lamelleuses sur les côtés des tiges externes.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 166984

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Demospongiae Démosponges

Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella.

Ordre Haplosclerida Haplosclérides « Eponges à spicules simples ». Squelette formé de spicules* qui s’arrangent en formant un réseau de mailles polygonales, parfois renforcé par de la spongine. Mégasclères* de type oxes*, parfois des microsclères* (sigmas*, toxes*).
Famille Phloeodictyidae Phloéodictyidés Eponges à squelette superficiel formant un réseau tangentiel d'oxes* ou de strongyles*. Le squelette interne est un réseau isotropique* d'oxes ou de strongyles.
Genre Oceanapia
Espèce peltata

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