Question 789

Véronique LAMARE le 17/11/09

Tout à fait d'accord: ce n'est pas parce que la couleur est dite "vert fluo" qu'il s'agit de fluorescence = émission de lumière froide consécutive à une excitation lumineuse, grâce à une molécule fluorescente. La lumière d'excitation peut être de l'UV mais ce n'est pas obligatoire. Dans le cas de cette anémone, il faudrait voir si ce sont les zooxanthelles qui ont de simples variations de couleur ou éventuellement contiennent des fluorochromes qui indirectement vont donner ce vert fluo.

François SICHEL le 15/11/09

S'agit-il vraiment de fluorescence ? La plupart des fluorochomes emettant dans le vert doivent être excités dans le bleu, ce qui n'est pas une propriété habituelle des flash photographiques, à moins que la photo ait été prise avec une lumière particulière ?
François

Thomas DESVIGNES le 15/11/09

Bondoir,
j'ai aussi déjà vu une anémone comme ça, et je doit dire que vu la fluorescence je ne pense pas que seule la GFP peut l'expliquer. J'ai plusieurs fois vu des animaux qui exprimaient la GFP justement comme gène rapporteur et je doit dire que déjà sans UV on ne la voit pas vraiment et que la fluo n'est jamais aussi intense...Après c'est toujours possible, mais alors pourquoi une telle fluorescence par rapport aux autres individus de l'espèce qui ne le sont pas?
Thomas

Bruno CHANET le 15/11/09

remonté

Michel PEAN le 08/10/08

Le prix Nobel de chimie 2008 a été décerné au Japonais Osamu Shimomura et aux Américains Martin Chalfie et Roger Y. Tsien pour la découverte et le développement de la protéine fluorescente verte (GFP).

La protéine GFP a été observée pour la première fois dans la méduse Aequorea victoria en 1962.

L'académie de Stockholm "récompense la découverte initiale de la GFP et une série de développements importants qui ont conduit à son utilisation comme instrument de classification en bioscience".
"Cette protéine est devenue l'un des outils les plus importants en bioscience contemporaine. Avec l'aide de la GFP, les chercheurs ont pu disposer des moyens permettant d'observer des processus jusqu'alors invisibles, tels que le développement de cellules nerveuses dans le cerveau ou la propagation des cellules cancéreuses", indique le comité Nobel.

Osamu Shimomura, un scientifique japonais âgé de 80 ans, a été le premier à isoler la GFP en 1962 sur la côte ouest des Etats-Unis, alors qu'il était chercheur à Princeton.

Martin Chalfie, 61 ans, a ensuite démontré l'importance de la protéine en tant que révélateur lumineux génétique pour les phénomènes biologiques.

Roger Tsien, 56 ans, a quant à lui élargi la palette de couleurs au-delà du vert, permettant ainsi aux chercheurs de suivre en même temps plusieurs processus biologiques différents.

Source Agence Reuters

PH Adoardi le 19/03/08

Je ne connais hélas pas grand chose en biologie, mais je fait des photos de la fluorescence en lumière ultraviolette.
j'ai mis au point une lampe pour voir la fluorescence de certaines matières.

liens sur la technique et galerie photo.
cordialement
PH Adoardi

http://www.blue-lagoon.fr/index.php?p=313


http://www.paradise-plongee.com/articles-et-reportages-sur-la-plongee/la-photographie-sous-marine-en-fluorescence-ultraviolette.html

http://www.chercheursdeau.com/pdfcheau/ChercheursEau13.pdf

http://www.aquamonde-magazine.fr/sommaires/numero13/sommaire13.htm

Gaël ROCHEFORT le 20/11/07

La GFP n'est pas non plus la seule protéine fluorescente utilisée comme marqueur ou rapporteur en biologie, il existe également la RFP (Red Fluorescent protein), BFP (blue), CFP (Cyan), YFP (yellow)... Toutes ces formes protéiques dérives de la protéine GFP originelle avec uniquement la substitution de quelques acides aminés.

Michl Péan le 16/11/07

Merci Michel pour ces informations.
Il est à noter que les propriétés fluorescente de cette protéine sont largement utilisées actuellement en biologie. Le gène qui code pour la GFP a été cloné à partir de la méduse Aequorea victoria. Il est utilisé comme "gène rapporteur" pour localiser le lieu de l'expression d'un gène dans un organisme. En fusionnant le gène de la GFP à un gène que l'on veut étudier, il "suffit de visionner" le lieu de la fluorescence pour en déduire le lieu d'expression des deux gènes.

Michel Havaux le 12/11/07

Désolé de décevoir Jean-Pierre CASTILLO, mais ce n'est sûrement pas la fluorescence de la chlorophylle que l'on voit sur cette photo. La fluorescence chlorophyllienne est une lumière rouge (680-730 nm). Ce que l'on voit sur cette magnifique photo est la fluorescence de protéines appelée GFP, pour 'Green Fluorescent Protein'. On trouve les GFP dans des anémones, des coraux ou des méduses.

Jacques (Dago) Laborel le 11/11/07

Magnifique photo... Noter aussi la fréquente réemission lumineuse en rouge "fluo" (évidemment !) de certaines algues calcaires libres sur fond de maërl vers 35-50m, notamment de diverses Peyssonellia.

Frédéric ANDRÉ le 11/11/07

Merci beaucoup Jean-Pierre, c'est absolument passionnant et instructif, je ne connaissais pas les explications de ces phénomènes de fluorescence.
amicalement,
Fred A

Jean-Pierre CASTILLO le 11/11/07

Pour la réponse, plusieurs facteurs sont à prendre en compte :
1- Toutes les pygments chlorophylliens (chlorophylle a,b,c) sont fluorescents. C'est à dire qu'ils peuvent emettre une lumière verte (longue d'onde autour de 685 nm) perpendiculairement à l'exposition d'une lumière rouge (longueur d'onde autour de 455 nm). Cette propriété est actuellement utilisée pour détecter les concentrations de phytoplancton in situ.
L'intensité de la fluorescence dépend de celle du rayonnement incident. Une forte fluorescence traduit donc une exposition, ou un eclairage, favorable à une forte arrivée de rayonnements rouges (profondeur faible, angle de penetration du rayonnement solaire optimum, eau claire....)
Noter aussi qu'un flash riche en radiations rouges favorise la fluorescence au moment de la prise de vue....
2-Beaucoup d'anémones (de couleur verte) vivent en symbiose avec des zooxanthelles,algues microscopiques riches en chlorophylle, dont le developpement est aussi favorisé par une bonne exposition vis à vie des rayons du soleil.
La variété des zooxanthelles, plus ou moins chargées en chlorophylle fluorescente, va influer sur l'intensité du phénomène.
Pour résumer, cette anémone est fluorescente:
-parcequ'elle est bien exposée
-parcequ'elle vit en symbiose avec des zooxanthelle dont les pygments chlorophylliens sont particulièrement fluorescents
-parcequ'elle est observée à un moment favorable
-parcequ'elle est photographiée avec un éclairage riche en radiations rouges.

Le phénomène observé est aussi explicable, de la même façon, pour d'autres "fluorescences", roses, violette ou bleue,connues chez les coraux, mettant en jeu d'autres phyto-colorants et d'autres radiations ayant le rôle de précurseurs de la fluorecence (radiations dans l'ultra-violet notamment).