Chinchard commun

Trachurus trachurus | (Linnaeus, 1758)

N° 921

Côtes Méditerranéennes et de l’Atlantique Est, sud-ouest de l'océan Indien

Clé d'identification

Poisson fusiforme au corps argenté aux éclats métalliques
Ecailles épaissies appelées scutelles suivant la ligne latérale
Tracé en baïonnette de la ligne latérale
Tache noire bien visible sur l'opercule
Œil gros
Nageoires transparentes

Noms

Autres noms communs français

Chinchard d'Europe, caringue, maquereau anglais, saurel, saurel commun, sévereau (Provence)

Noms communs internationaux

Atlantic Horse mackerel, scad (GB), Suro, sugarello (I), Chicharo, jurel (E), Stöcker, Bastardmakrele (D), Horsmakreel (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Scomber trachurus Linnaeus, 1758
Caranx trachurus (Linnaeus, 1758)
Trachurus vulgaris Fleming, 1828
Trachurus europaeus Gronow, 1854
Trachurus capensis (non Castelnau, 1861)
Trachurus trachurus capensis (non Castelnau, 1861)
Branchialepes tabulae (non Barnard, 1927)
Selar tabulae (non Barnard, 1927)

Distribution géographique

Côtes Méditerranéennes et de l’Atlantique Est, sud-ouest de l'océan Indien

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Distribution côtière, en Atlantique de la Norvège à l'Afrique du Sud, et remonte dans l'océan Indien jusqu'au Mozambique. Présent également dans toute la Méditerranée et en mer Noire.

Biotope

Les chinchards sont des poissons grégaires et pélagiques*. Ils se rencontrent en général de la surface à 100 m de profondeur, mais peuvent descendre jusqu'à 1 050 m, notamment en période hivernale.

Ils se rassemblent en bancs importants au-dessus des fonds sableux. En été ils se rapprochent des côtes, mais restent rarement observables par petits fonds.

Description

Le chinchard est un poisson fusiforme aux flancs nacrés et au dos plus sombre. Des éclats métalliques sont caractéristiques de ce poisson qui appartient à la famille des Carangidés.

Il se reconnaît à la présence d'environ soixante-quinze écailles épaissies appelées scutelles, qui font bien apparaître le tracé en baïonnette de la ligne latérale. Une deuxième ligne latérale, accessoire, est peu visible. Elle court le long du dos atteignant presque la queue. Une tache noire est généralement bien visible sur l'opercule. L'œil est très gros et la bouche est protractile*. Les nageoires dorsales sont au nombre de deux. La première est haute mais étroite, alors que la deuxième va du milieu du dos pratiquement jusqu'à la queue. La nageoire caudale est très fourchue, le pédoncule* caudal est étroit, les nageoires pectorales sont plus longues que la tête. La nageoire anale est quasiment symétrique à la seconde dorsale, elle est précédée de deux petites épines caractéristiques. Les nageoires sont plus ou moins transparentes.

Une autre caractéristique de ce poisson est que l'on a l'impression de voir les "côtes" au niveau du ventre.

Le chinchard commun atteint 30 à 40 cm voire localement d'avantage et un poids de 2 kg.

Espèces ressemblantes

De loin, le chinchard ressemble à la bogue (Boops boops) voire au maquereau (Scomber scombrus).
De plus près il est difficile à distinguer in situ des autres chinchards.

Le chinchard à queue jaune (Trachurus mediterraneus) est plus longiligne, la ligne latérale accessoire atteignant la jonction entre les deux nageoires dorsales. Ses nageoires et sa queue sont souvent jaunâtres d'où son nom.

Le chinchard bleu (Trachurus picturatus) a un corps fin, subcylindrique, la ligne latérale accessoire dépassant le début de la deuxième dorsale. Le dernier rayon des nageoires dorsale et anale est légèrement séparé. Le dos est bleu sombre. C'est une espèce du large.

La comète kia-kia (Decapterus punctatus), cousin subtropical des chinchards, est également très proche. Elle se distingue notamment par la présence de scutelles uniquement dans le tiers postérieur de la ligne latérale. Sa présence est encore à confirmer en Méditerrannée.

Alimentation

La nourriture du chinchard est variée, composée de poissons, crustacés et céphalopodes. Il s'attaque parfois aux méduses, lorsqu'affaiblies, elles arrivent au rivage (observation du rédacteur).

Ce poisson prédateur chasse en bancs, il est plus actif la nuit que le jour.
Les migrations verticales journalières sont importantes. La nuit, les chinchards suivent le plancton* et remontent près de la surface pour se nourrir alors que la journée, ils redescendent vers le fond.

Reproduction - Multiplication

La maturité sexuelle est atteinte vers trois ans pour les femelles, vers cinq ans pour les mâles, quand les chinchards atteignent 20 cm. Les sexes sont séparés et la fécondation est externe.

Le chinchard a un taux de reproduction élevé. La femelle peut pondre jusqu'à 140 000 œufs brun jaune, sphériques et lisses, qui sont libérés en pleine eau durant la saison estivale. A l'éclosion, les larves* mesurent à peine 5 mm.

Leur durée de vie est estimée à 22 ans.

Vie associée

Les juvéniles se rencontrent souvent sous les méduses (association classique avec Cotylorhiza tuberculata et Rhizostoma pulmo), voire parmi leurs tentacules*, et autres objets dérivants pour se protéger des prédateurs.

Divers biologie

Espèce commune au large, avec un intérêt pour la pêche, mais qui reste rare sur nos côtes.

L'espèce migre suivant les saisons. Un groupe important fraye du golfe de Gascogne à l'Irlande au printemps puis migre dans le nord de la mer du Nord et le sud de la Norvège, alors qu'un autre groupe fraye dans le sud de la mer Noire en été puis remonte dans le nord.

Informations complémentaires

Appelés sévereaux en Provence, les chinchards sont prisés des pêcheurs professionnels comme de loisir qui proposent de multiples recettes pour les accommoder…

Statuts de conservation et réglementations diverses

L'arrêté du 19 mars 2007 du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche fixe à 15 cm la taille minimale de capture légale du chinchard.

Origine des noms

Origine du nom français

Chinchard : vient de l'ancien français [chinche] qui signifie punaise,
commun : du fait de son abondance.

Origine du nom scientifique

Trachurus : du grec [trakhus] = rude et [oura] = queue.
La présence des scutelles sur le pédoncule caudal lui donne en effet un aspect rugueux au toucher.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 126822

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Super ordre Acanthopterygii Acanthoptérygiens Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens.
Ordre Perciformes Perciformes Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales.
Sous-ordre Percoidei Percoïdes Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous.
Famille Carangidae Carangidés
Genre Trachurus
Espèce trachurus

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