Palomine

Trachinotus ovatus | (Linnaeus, 1758)

N° 4352

Atlantique Est, Méditerranée

Clé d'identification

Corps ovale très comprimé latéralement dont les deux extrémités sont pointues
Dos bleu-vert pâle, flancs argentés brillants, ventre blanchâtre
3 à 5 petites taches ovoïdes à peine marquées à l'avant de la ligne latérale
Tête arrondie, œil situé à l'arrière de la bouche de petite taille
Extrémité des nageoires dorsale, anale et caudale de couleur noire
Partie externe de la caudale bordée de noir chez certains individus
Poisson mesurant généralement 35 cm, 70 cm au maximum

Noms

Autres noms communs français

Liche glauque, palomète, liche étoilée, pompano, pompaneau

Noms communs internationaux

Pompano, golden pompano, derbio, silverfish (GB), Arciola, leccia stela, leccia bastarda, lupina, mofa (I), Palometa, palometa blanca (E), Dreipunkt langflossen Stachelmakrele (D), Sereia, camochilo, prombeta, facaio, pampano blanco, salema, cabra (P), Bläuel, Vorkpompano (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Gasterosteus ovatus Linnaeus, 1758
Scomber glaucus Linnaeus, 1758
Caesiomorus glauca (Linnaeus, 1758)
Caranx glaucus (Linnaeus, 1758)
Lichia glauca (Linnaeus, 1758)
Trachinotus glaucus (Linnaeus, 1758)
Centronotus ovalis Lacepède, 1801
Centronotus binotatus Rafinesque, 1810
Lichia tetracantha Bowdich, 1825
Glaucus rondeletii Bleeker, 1863
Trachinotus madeirensis Borodin, 1934

Distribution géographique

Atlantique Est, Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

La palomine est présente en Atlantique Est, depuis les côtes de l'Angola au sud jusqu'aux côtes scandinaves au nord. On la retrouve de manière erratique dans la mer du Nord et la Baltique. Elle est également bien présente sur l'ensemble des côtes de Méditerranée, jusqu'en Turquie où la capture d'un individu a fait l'objet d'une publication en 2019 (Tuncer, 2020). Sur les côtes françaises, on rencontre principalement des juvéniles durant l'été.

Biotope

Ce poisson peut être rencontré en eaux claires et peu profondes, le long des tombants et sur les fonds sableux ou vaseux jusqu'à 200 m de profondeur. Il pénètre occasionnellement dans les estuaires et les lagunes. Les juvéniles sont visibles au bord des plages, qu'elles soient sableuses, rocheuses ou formées de galets.

Description

La palomine est un poisson dont le corps forme un bel ovale pointu aux deux extrémités, très comprimé latéralement, mesurant généralement une trentaine de centimètres et pouvant atteindre 70 cm. Le dos est bleu-vert pâle, le ventre blanchâtre. Les flancs brillants et argentés sont à peine marqués par 3 à 5 petites taches ovoïdes plus foncées réparties sur la partie antérieure de la ligne latérale* complète. Ces taches sont absentes chez les juvéniles. La tête est arrondie, la bouche petite et l'œil, également de petite taille, est situé en arrière de celle-ci.

Les nageoires pectorales et pelviennes sont très discrètes. Les premiers rayons durs de la nageoire dorsale sont difficilement visibles. La seconde partie de dorsale et la nageoire anale sont de faible hauteur mais s'étendent de façon assez symétrique jusqu'au pédoncule* caudal. La coloration noire de la pointe des premiers rayons de ces deux nageoires est bien visible. Les extrémités de la nageoire caudale fine et très fourchue portent également ces marques noires très caractéristiques. Chez certains individus, la partie externe de la nageoire caudale est bordée de noir, depuis l'extrémité jusqu'au pédoncule caudal.

Espèces ressemblantes

La palomine peut être confondue avec d'autres Carangidés tels que le tassergal, la grande sériole ou encore la sériole-limon. La nageoire caudale très fourchue ainsi que les extrémités noires des nageoires sont des critères distinctifs.

Son comportement grégaire pélagique* de surface peut également amener à la confondre avec l'oblade, notamment pour les jeunes individus. La coloration des nageoires et l'absence de tache sur le pédoncule* caudal permet de l'en distinguer facilement.

Alimentation

La palomine se nourrit de poissons, de petits crustacés et de mollusques.

En Méditerranée, de nombreux débris plastiques ont également été trouvés dans les contenus stomacaux de ce poisson consommé dans l'alimentation humaine (Battaglia, 2016).

Reproduction - Multiplication

La palomine est une espèce gonochorique* (les sexes sont séparés) se reproduisant durant l'été. L'émission des gamètes se déroule ainsi en plusieurs fois entre juillet et août. La reproduction est externe. Les œufs sont pélagiques*. La longueur totale moyenne correspondant à la maturité des femelles est d'environ 31 cm tandis qu'elle avoisine 29 cm pour les mâles. La fertilité varie proportionnellement à la taille de l'individu, avec une valeur moyenne proche de 20 000 ovules par femelle (Villegas-Hernandez, 2016 ; Assem, 2005).

Vie associée

La palomine intéressant l'aquaculture, plusieurs études se sont penchées sur les parasites et pathogènes pouvant impacter la rentabilité de l'exploitation humaine de l'espèce.

La palomine peut être infectée par la bactérie pathogène Nocardia seriolae, provoquant des nodules et des ulcères de la peau (Xia, 2015).

Le bétanodavirus ou virus de la nécrose nerveuse NNV est par ailleurs susceptible de causer des ravages au sein des élevages avec une mortalité pouvant atteindre 95 % (Li, 2018).

La palomine peut également être parasitée par les vers Acanthocéphales Rhadinorhynchus cadenati et Pomphorhynchus françoise qui se fixent sur l'intestin du poisson (Elmahdi, 2015).

Des copépodes parasites sont également des hôtes potentiels de la palomine, tel Caligus madeirensis dans les eaux de l'Atlantique Est (Hamdi, 2021).

Divers biologie

La croissance de la palomine est rapide, la longévité est estimée entre 5 et 7 ans (Malara, 2021).

Informations complémentaires

La palomine présente un intérêt économique pour l'aquaculture.

Il a été montré que la consommation régulière de ce poisson dans certaines zones d'Afrique (étude conduite dans le lagon de Korle au Ghana) est susceptible de présenter un risque pour la santé en raison des fortes concentrations en métaux lourds présentes dans ses chairs (arsenic, plomb et mercure) (Steinhausen, 2022).

En perpétuel mouvement, cette espèce est à la fois curieuse et craintive. Elle n'hésitera pas à s'approcher du plongeur à la condition que celui-ci fasse mine de l'ignorer.

Origine des noms

Origine du nom français

Le nom est probablement issu de la similitude avec le pigeon ramier ou palombe, dont l’extrémité noire des ailes et de la queue rappelle celle de la palomine. En espagnol, pigeon se dit "paloma" et "-ine" est un diminutif. On peut ainsi assimiler la palomine à une petite palombe subaquatique.

Origine du nom scientifique

Trachinotus : du grec [Trachys] signifiant rugueux et [notos] dos. Les poissons appartenant au genre Trachinotus sont parfois appelés pompaneaux.

ovatus : du latin [ovatus] signifiant ovale, en référence à la forme du poisson.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 126819

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopteri
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Ordre Carangiformes Carangiformes
Famille Carangidae Carangidés
Genre Trachinotus
Espèce ovatus

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