Schizoporella brun

Schizoporella errata | (Waters, 1878)

N° 1702

Quasi cosmopolite des eaux tempérées chaudes à tropicales

Clé d'identification

Base encroûtante d'où partent des expansions foliacées ou massives
Coloration brun-noir violacé
Zone plus claire (marron orangé) en périphérie
Lophophores clairs, beigeâtres
Zoïdes quadrangulaires en lignes régulières

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Lepralia errata Waters, 1878
Schizopodrella errata Canu & Bassler, 1930 (?)

Distribution géographique

Quasi cosmopolite des eaux tempérées chaudes à tropicales

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ● Atlantique Nord-Ouest, ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge], ● Caraïbes

Cette espèce du "fouling"*, initialement décrite à Naples (Italie), est devenue quasi cosmopolite des eaux tempérées chaudes à tropicales. Ainsi, en se fixant sur les coques des bateaux, ce schizoporella brun a été exporté dans le monde entier à partir de sa Méditerranée natale.
Ce bryozoaire brun est rencontré dans toute la Méditerranée, sur les côtes ouest africaines, sur les côtes est américaines du Canada au Brésil en passant par les Caraïbes, sur les côtes pacifiques nord américaines, en mer Rouge, dans le golfe Persique, au sud de l'Australie, en Nouvelle Zélande et en Nouvelle-Calédonie. Observé sporadiquement à Port-Vila au Vanuatu et au Japon.

Biotope

Il s'agit d'une espèce peu profonde (0,5 à 20 m) préférant les eaux calmes et chargées en matières organiques. Elle se fixe sur tous les substrats durs et libres, comme les roches, les moules, les tubes de certains vers et plus particulièrement les infrastructures portuaires et les bateaux, ainsi que sur des algues et dans les mangroves.

Description

Ce bryozoaire présente une base encroûtante unilamellaire ou multilamellaire (épaisseur maximale de l'ordre de 1 cm) plus ou moins étendue (jusqu'à 40 cm de diamètre) et à partir de laquelle peuvent s'ériger des expansions foliacées, branchues, en cornets cylindriques ou simplement massives. La forme de ces bioconstructions est directement liée à l'hydrodynamisme local et à l'interaction avec les autres organismes occupant le substrat proche, les formes fragiles et foliacées n'existant qu'en zones calmes (port, étangs littoraux) où elles peuvent atteindre de grandes tailles (relief de l'ordre de 10 à 25 cm de hauteur) et former des pièges à sédiments lorsque les cornets sont ouverts vers le haut. Les zones de croissance plus claires en périphérie de la colonie sont souvent brun orangé alors que le centre montre une couleur très sombre, brun-noir violacé. La face inférieure des lames est claire, ceci étant observé au niveau des cornets présents sur les formes foliacées.
Les lophophores sont beige clair.

Voir la description microscopique dans la partie "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

Schizobrachiella sanguinea (Norman, 1868). Chez ce bryozoaire, les lames partiellement collées au substrat peuvent former des circonvolutions qui vont se replier jusqu'à former des sortes de cornets multidirectionnels de quelques cm de hauteur. Il peut donc être facilement confondu avec Schizoporella errata ; néanmoins la couleur des zoïdes (dominante rouge, mais parfois tendant vers le noir) et des lophophores rouge sang aideront à faire la différence entre les deux espèces. Sa distribution est limitée à l'Atlantique Est, à la Manche et à la Méditerranée.

Reptadeonella violacea (Johnston, 1847), se présente sous la forme de fine croute noirâtre margée de clair, ce bryozoaire photophile* peut être confondu avec la forme encroûtante de Schizoporella errata.

Schizoporella pungens Hincks, 1877 est connu du golfe du Mexique, il gaine aussi les pieds des mangroves. Son aspect est très proche de S. errata.

Schizoporella floridana et Schizoporella unicornis sont des espèces ressemblantes.

Alimentation

Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur suspensivore* microphage*. Les diatomées (algues unicellulaires) sont la base de l'alimentation des bryozoaires. Les cils des tentacules sont capables de créer des microcourants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore* (dont les fonctions sont aussi celles de respiration et nettoyage de la colonie).

Reproduction - Multiplication

Comme tous les bryozoaires, cette espèce est capable de se reproduire de manière sexuée. Les œufs fécondés (présents dans l'ovicelle*) seront libérés sous forme de larves*. La larve nageuse va ensuite se fixer pour bourgeonner une nouvelle colonie par multiplication asexuée. Le recrutement (phase où les larves nageuses vont se fixer) peut être très important pendant les mois les plus chauds en Méditerranée.
La multiplication asexuée peut aussi se faire à partir d'un fragment cassé ou d'un clivage de la colonie.

Vie associée

Une épibiose* (vie fixée) peut se développer sur les colonies. Elle est constituée d'organismes microscopiques (algues unicellulaires, folliculinidés, foraminifères,..) et macroscopiques (petits hydraires rampants, petites algues encroûtantes, etc.). Cette épibiose* ne semble pas affecter la vivacité de la colonie qui continue à présenter un duvet dense de tentacules (lophophores) dans les zones occupées par les épibiontes*.

Divers biologie

Schizoporella errata est une espèce bien connue du fouling (voir : Distribution).

Les colonies prélevées perdent leur couleur.

Description microscopique :
Les autozoïdes clairement rectangulaires ou en losanges chez cette espèce sont organisés en lignes régulières (en particulier pour les colonies ou parties des colonies unilamellaires, c'est moins le cas pour les colonies multilamellaires où la construction de nouvelles couches zoïdales se fait de façon plus anarchique). Les zoïdes sont relativement grands (140 microns), ils sont plats ou légèrement convexes, séparés par des rainures peu profondes.

La paroi frontale est rugueuse et couverte de nombreuses perforations situées au fond de petites dépressions. L'orifice primaire est aussi long que large, paraissant circulaire, il est dépourvu d'umbo* ou d'épine buccale. Le sinus, en forme de "U" occupe plus de la moitié du bord proximal.

Aviculaire unique par zoïde, non systématique (densité variable) allongé et triangulaire sur le côté (à droite ou à gauche) du sinus, il est dirigé soit parallèlement, soit transversalement ou soit obliquement (le plus souvent orienté distolatéralement) par rapport à l'axe principale du zoïde.

Lorsqu'elle existe, l'ovicelle est proéminente, distale et régulièrement perforée.

Origine des noms

Origine du nom français

Schizoporella : utilisation du nom scientifique.
Brun : évocation évidente de sa couleur.

Origine du nom scientifique

Schizoporella : du grec [schizo-] = fendre, séparer en fendant et du grec [pora]= trou et [-ella] = petit.
errata : du latin [erratus] = action d'errer.
Donc bryozoaire en croûte, à la structure perforée et ayant des velléités à voyager au gré des déplacements des navires marchands, eu égard à son appartenance aux salissures (fouling) des coques des bateaux.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 111527

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Bryozoa / Ectoprocta Bryozoaires / Ectoproctes Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette.
Classe Gymnolaemata Gymnolèmes Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins.
Ordre Cheilostomatida Cheilostomes Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…).
Sous-ordre Neocheilostomatina/Ascophora Ascophores Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore.
Famille Schizoporellidae Schizoporellidés Bryozoaires encroûtants, loges à ouverture semi-lunaire.
Genre Schizoporella
Espèce errata

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