Phyllidie de Ceylan

Phyllidiella zeylanica | (Kelaart, 1859)

N° 2251

Océan Indien

Clé d'identification

Phyllidie à manteau noir
Rhinophores noirs portant des lamelles espacées
Rangées de tubercules roses parfois discontinues qui se rejoignent à l'avant et à l'arrière
Tubercules nombreux, coniques, à 2 niveaux
Succession d'anneaux noirs dans la partie médiane
Sole pédieuse gris clair, sans ornement
Juvéniles avec une seule ligne médiane très large et 1 à 2 rangées faisant le tour du manteau

Noms

Noms communs internationaux

Ceylon phyllidiella, Ceylon wart slug (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Phyllidia zeylanica Kelaart, 1859
Phyllidia catena Pruvot-Fol, 1956
Phyllidia serata Pruvot-Fol, 1957

Distribution géographique

Océan Indien

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

Cette espèce est très commune dans tout l'océan Indien, de l'Afrique de l'Est à Java (Indonésie). Sa présence est attestée à Mayotte et à La Réunion.

Biotope

Cette espèce se rencontre dans les récifs coralliens, communément entre 5 et 20 m de profondeur.

Description

La phyllidie de Ceylan a une taille moyenne de 26 mm et peut atteindre 60 mm. Sa forme est ovale allongé, son manteau* est noir avec des tubercules roses ou gris qui forment 3 à 4 bandes périphériques et une bande médiane complexe dessinant une succession d'anneaux noirs irréguliers.
Les tubercules sont composés (c'est-à-dire sur 2 niveaux), ils sont de forme conique mais peuvent aussi être arrondis. Les bandes de tubercules sont nombreuses, et peuvent être discontinues. Elles se rejoignent à l'avant et à l'arrière de l'animal. L'anus, dans la partie postérieure du manteau, peut être entouré de tubercules.

Les rhinophores* sont noirs et sont composés de 20 à 23 lamelles chez les spécimens de plus de 30 mm.
Le bord du manteau est liseré d'une bande rose fine et très adoucie qui porte de très petits tubercules roses.

La sole* pédieuse est claire, voire blanche. Le dessous du manteau est rayé de gris, les branchies sont grises.
Les tentacules oraux sont gris clair avec une bordure noire sur les côtés externes.

Les juvéniles présentent 1 à 2 bandes de tubercules arrondis qui font le tour du manteau, et le milieu du dos porte une seule ligne large de tubercules amalgamés. Cette ligne médiane se sépare en plusieurs lignes lors de la croissance de l'animal.

Espèces ressemblantes

Toutes les espèces du genre Phyllidiella ont des rhinophores noirs. Elles n’ont pas de lignes noires transverses en périphérie du manteau (contrairement aux Phyllidiopsis similaires), sauf Phyllidiella backeljaui. Les tentacules oraux sont bien séparés, ils ont une base large.
Les espèces les plus ressemblantes à Phyllidiella zeylanica, avec un manteau noir et des tubercules roses ou gris, sont :

Phyllidiella rosans (Bergh, 1873) : les tubercules de la phyllidie rose ne forment que des lignes. Mais lorsque la bande médiane de Phyllidiella zeylanica est fusionnée en une crête (cas rare, mais avéré), ces 2 espèces ne peuvent être distinguées que par la face ventrale : uniforme chez P. zeylanica et avec 2 bandes foncées chez P. rosans.
Cette espèce a une large répartition dans l'Indo-Pacifique Ouest et central. En eaux françaises, sa présence est attestée à La Réunion, Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française.

Phyllidiella meandrina (Pruvot-Fol, 1957) : cette phyllidie possède, dans la partie médiane, 3 zones de tubercules bien caractéristiques. Mais lorsque deux de ces zones sont fusionnées, elle peut être confondue avec P. zeylanica.
Cette espèce est présente dans l'ouest de l'océan Indien depuis l'est de l'Afrique jusqu'à l'île Maurice. Sa présence est attestée à Mayotte, aux îles Eparses et à La Réunion.

Phyllidiella pustulosa (Cuvier, 1804) : les tubercules de la phyllidie pustuleuse ne forment jamais de succession de cercles noirs dans la partie médiane.
Cette espèce a une large répartition géographique, depuis la mer Rouge jusqu'à la Polynésie. Néanmoins, elle est rarement observée dans l'océan Indien.

Phyllidiella striata (Bergh, 1889) : les tubercules de la phyllidie striée ne forment que des crêtes longitudinales et discontinues.

Alimentation

Les Phyllidiidés se nourrissent d'éponges. Elles n'ont ni mâchoires, ni radula* et n'ont pas d'estomac. Elles dévaginent un intestin céphalique sur la proie. Les substances acides prédigèrent les tissus des éponges puis les produits prédigérés sont aspirés.

La phyllidie de Ceylan se nourrit d'une éponge de couleur marron-jaunâtre appartenant au genre Smenospongia.

Reproduction - Multiplication

La reproduction a lieu deux à deux, en position tête-bêche comme pour la grande majorité des nudibranches. En effet, l'appareil génital émerge du pied, sur la partie droite de l'animal, un peu derrière sa tête. Les individus étant hermaphrodites*, il y a un échange réciproque des gamètes* mâles et chaque individu va ensuite pouvoir produire une ponte.

Les œufs forment un ruban de couleur blanche à crème disposé en spirale aplatie de 25 à 30 mm de diamètre.

Divers biologie

La famille des Phyllidiidés est caractérisée par l'absence de branchie dorsale. Les branchies, en forme de lamelles, sont situées des deux côtés le long du pied et sont cachées par le manteau.

Les tentacules oraux de cette phyllidie sont caractéristiques : ils sont noirs à l'avant, gris à l'arrière, et de forme triangulaire. Mais il faut regarder de près l'animal pour les observer à ce niveau de détail.

Origine des noms

Origine du nom français

Phyllidie de Ceylan est la francisation du nom scientifique de cette espèce.

Origine du nom scientifique

Phyllidiella : du latin [Phyllis –idis] (lui-même d'origine grecque), nom féminin. Phyllis était la fille du Roi de Thrace, Lycurgue. Devenue à son tour reine, elle tomba amoureuse du fils de Thésée et de Phèdre, Démophoon (ou parfois Acamas, son frère). Après une tendre union, Démophoon dut retourner à Athènes pour régler quelques affaires et promit de revenir. Mais il laissa passer le jour prévu. Phyllis, se pensant abandonnée, céda au désespoir et dans un accès de délire, se jeta à la mer ! On dit que les Dieux, prenant en pitié cette reine, si tendre et si jeune, la changèrent en amandier. Lorsque, quelques jours plus tard, Démophoon revint d'Athènes, l'amandier fleurit. Comme si Phyllis était sensible au retour de celui qu'elle avait si ardemment aimé.

zeylanica : nom latinisé de l'île de Ceylan, d'où provient le premier spécimen décrit par Kelaart.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 221070

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Nudipleura Nudipleures
Ordre Nudibranchia Nudibranches Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre.
Sous-ordre Doridina Doridiens Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes.
Famille Phyllidiidae Phyllidiidés Corps ovale, pas de branchies dorsales (lamelles sous le manteau autour du pied), rhinophores lamellés rétractiles, manteau dur avec des tubercules, motifs et couleurs contrastés.
Genre Phyllidiella
Espèce zeylanica

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