Fulmar boréal

Fulmarus glacialis | (Linnaeus, 1761)

N° 1730

Atlantique et Pacifique Nord

Clé d'identification

Longueur 45 à 50 cm ; envergure de 102 à 112 cm
Narines en forme de tubes
Pattes palmées et bleuâtres
Tête et dessous blanc pur
Œil entouré d'un petit masque noir
Dos des ailes et croupion gris

Noms

Autres noms communs français

Pétrel fulmar, pétrel glacial, ou simplement fulmar

Noms communs internationaux

Northern fulmar (GB), Fulmaro (I), Fulmar boreal (E), Eissturmvogel (D), Noordsche Stormvogel (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Procellaria glacialis Linnaeus, 1761
On compte trois sous-espèces, dont la différenciation ne se fait pratiquement qu'en fonction de la zone géographique où on les rencontre :
- Fulmarus glacialis glacialis (Linnaeus, 1761) : zone la plus arctique de l'Atlantique Nord.
- Fulmarus glacialis rodgersii (Cassin, 1862) : zone Pacifique Nord.
- Fulmarus glacialis auduboni (Bonaparte, 1857) : zone boréale de l'Atlantique Nord.

Distribution géographique

Atlantique et Pacifique Nord

Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Cet oiseau est présent dans tout l'hémisphère Nord : océans Atlantique et Pacifique.
C'est une espèce migratrice erratique* ; les populations les plus nordiques migrent vers le sud de novembre à février.
On peut trouver aussi des juvéniles qui entreprennent la traversée entre l'Atlantique et le Pacifique en traversant le Canada.
La Bretagne Nord semble être la limite sud de son aire de répartition pour la France.

Biotope

Il passe sa vie en pleine mer au-dessus des eaux froides de l'Atlantique Nord et du Pacifique Nord. On parle d'un oiseau pélagique*.
Ce n'est qu'en période de nidification que l'on peut l'apercevoir sur les falaises des côtes rocheuses ou près des baies et des estuaires.

Description

Le fulmar boréal mesure entre 45 et 50 cm de long pour une envergure de 102 à 112 cm et un poids de 700 à 900 grammes. La tête, relativement grosse, porte un bec jaune, puissant et crochu ; les narines tubulaires, particulièrement développées, communiquent avec les glandes à sel, et prennent une couleur grisâtre. Les ailes longues et étroites caractérisent les grands voiliers que sont les oiseaux du large.
Les pattes palmées et bleuâtres sont plutôt faibles ; en effet le fulmar a du mal à se tenir debout. Elles ont aussi un rôle d'aérofreins en vol permettant un atterrissage précis.
On peut rencontrer cet oiseau sous 2 livrées : la forme claire et la forme bleue.
En livrée claire
La tête, le cou épais et court, et le dessous du ventre sont de couleur blanc pur. L'œil est cerné d'un petit masque noir.
Le dos, le dessus des ailes et le croupion présentent un aspect gris écailleux, avec l'extrémité de la queue blanche.
Les rémiges* primaires et secondaires sont plutôt sombres.
En livrée bleue, que l'on rencontre uniquement près de l'Arctique, l'oiseau a le corps entièrement gris.
Le duvet des juvéniles est unicolore blanc-gris.
Il n'y a pas de dimorphisme* sexuel ; les mâles sont légèrement plus gros que les femelles.

Espèces ressemblantes

Il peut être confondu facilement avec Larus argentatus, le goéland argenté, bien que n'ayant aucun lien de parenté. Mais son vol plané, entrecoupé de courtes périodes de battements, et ses ailes toujours tendues, permettent aisément de le différencier du goéland.

Alimentation

Il ne plonge que rarement, et ne descend à plus de 3 m de profondeur qu'exceptionnellement. Il se nourrit de petits poissons, de céphalopodes, de méduses et de divers animaux marins, qu'il peut attraper en surface. Grâce à son très bon odorat, il recherche les bateaux de pêche pour se nourrir des déchets de poissons rejetés à la mer.

Reproduction - Multiplication

C'est un animal grégaire qui niche en colonies et dont la maturité sexuelle n'arrive qu'entre 8 et 10 ans. Au printemps, ou en début d'été, mais pas forcément tous les ans, la nidification se fait à même la roche dans les éboulis ou dans un nid des plus rustiques, garni de débris végétaux ou de cailloux. Ce nid est édifié sur une pente inaccessible, à flanc de falaise, rarement dans les dunes.
Les couples sont fidèles et se reconstituent tous les ans, après la séparation de l'automne.
La femelle dépose dans le nid un seul œuf blanc mat, mesurant entre 65 à 80 mm par 44 à 54 mm. Il est couvé par les 2 parents pendant 7 à 8 semaines. La ponte a lieu vers le mois de mai et l'éclosion en juillet ou août.
C'est une espèce dont le petit est nidicole* ; il reste au nid sous la dépendance des parents pendant 6 à 8 semaines. Ils le nourrissent une fois par jour alternativement. Pendant les 2 premières semaines, l'un des deux parents maintient toujours le jeune au chaud. Sa nourriture très riche est composée de la régurgitation* d'un liquide huileux composé essentiellement de poissons prédigérés. Cela va lui permettre de faire des réserves de graisse qui seront nécessaires pour faire la liaison entre le moment où les parents vont l'abandonner et le moment où il aura son plumage d'adulte et où il pourra s'envoler pour chercher sa propre nourriture.
Les juvéniles prennent leur envol à l'âge de 7 ou 8 semaines.

Vie associée

Pendant la nidification, on peut le voir nicher en colonie ou à proximité d'autres espèces, comme les fous de Bassan.
On lui connait comme prédateurs les goélands argenté, brun et marin qui se nourrissent des œufs sur les sites de nidification communs.

Divers biologie

Cet oiseau est parfaitement adapté au milieu aérien ; les ailes longues et étroites lui confèrent une souplesse et une puissance lui permettant de supporter les pires conditions météorologiques. Il apprécie les longs vols planés au ras des flots. Comme l'albatros, il rencontre des difficultés à décoller lorsqu'il se trouve sur l'eau.
Le cri assez sommaire se compose de caquètements rauques pendant la période nuptiale.
Des glandes à sel permettent d'éliminer l'excès de sel qu'il ingère en s'alimentant et en buvant de l'eau de mer.
En Bretagne, le premier couple nicheur a été enregistré en 1960 dans l'archipel des Sept-Îles.
En France, on a recensé 1100 couples nicheurs en 1998 ; à ce jour on compterait autour de 1500 couples.
La population européenne en 2007 était estimée à plus de 2,8 millions de couples, Russie et Groenland inclus.

Informations complémentaires

C'est un oiseau dont l'espérance de vie est très longue, généralement entre 20 et 30 ans ou davantage, le maximum constaté par baguage* est de 43 ans et 10 mois. Certains ornithologues avancent qu'elle pourrait dépasser les 50 ans.
Les sacs en plastique sont une des causes de mortalité de cette espèce. En effet, sur des oiseaux retrouvés morts et ayant fait l'objet d'une étude de leur contenu stomacal, on a retrouvé des débris de sacs plastiques dans 90 % des cas.
Autrefois, il était chassé pour en extraire de l'huile, utilisée dans les lampes ou en médecine traditionnelle. Les oisillons étaient capturés pour servir de nourriture humaine.
Pour se défendre, il crache une substance jaune huileuse et nauséabonde, composée de poissons semi-digérés et qu'il projette à plus d'un mètre avec une grande précision.
Lors de la nidification on peut rencontrer des colonies de plusieurs dizaines de milliers d'oiseaux comme sur les îles de Saint-Kilda au large de l'Écosse.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Le fulmar boréal est protégé au niveau international par la Convention de Berne : Annexe III.
Au niveau national, il est concerné par les "Mesures de protection des espèces animales (oiseaux et mammifères) représentées à Saint-Pierre et Miquelon : Article 1" et est inscrit sur la "Liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection : Article 3".
Cependant, il est inscrit sur la Liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine (2008), et sur Liste rouge mondiale de l'UICN (Novembre 2011) avec le statut LC, c'est-à-dire à faible risque d'extinction. Les effectifs sont même en augmentation.

Origine des noms

Origine du nom français

Fulmar : composé de deux mots dérivés d'un vieux dialecte nordique, [full] = puant et [mar] = oiseau marin. Soit un oiseau marin qui crache sur les intrus un jet nauséabond provenant de la régurgitation d'un liquide stomacal sentant fort le poisson en cours de digestion.



boréal : pour déterminer son lieu d'origine sous le cercle Arctique.

Origine du nom scientifique

Fulmarus, de fulmar latinisé en "Fulmarus".



glacialis : du latin [glacialis] = glacial car cette espèce est très septentrionale : la France est à la limite sud de sa répartition géographique.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 137195

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Aves Oiseaux Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes.
Ordre Procellariiformes Procellariiformes Oiseaux marins pourvus de narines tubulaires externes. Les sens olfactifs (odorat et goût) sont très développés. Ils sont équipés de glandes nasales qui excrètent le sel.
Famille Procellariidae Procellariidés
Genre Fulmarus
Espèce glacialis

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