Fraise de mer

Aplidium elegans | (Giard, 1872)

N° 372

Atlantique Nord-Est, Manche, Méditerranée occidentale

Clé d'identification

Forme de coussinet
Attachée à un substrat dur par une large surface
Couleur vive à dominante rose orange
Canaux exhalants serpentant entre les zoïdes et débouchant par de larges orifices
Zoïdes à huit languettes blanches

Noms

Autres noms communs français

Ascidie composée rose orangé

Noms communs internationaux

Colonial ascidian, colonial seasquirt, sea-strawberry (GB), Fragola di mar (I), Ascidia colonial, fresa de mar (E), Koloniebildende Seecheide, See-Erdbeere (D), Morango do mar (P)

Synonymes du nom scientifique actuel

Sidnyum elegans
Fragarium elegans
Parascidia elegans
Parascidia flavum
Fragaroides aurantiacus

Amaroucium genre souvent retrouvé dans la littérature.

Distribution géographique

Atlantique Nord-Est, Manche, Méditerranée occidentale

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Aplidium elegans est distribuée sur toute la façade Atlantique/Manche où cette espèce est le plus souvent rencontrée, mais elle est également présente en Méditerranée occidentale.

Biotope

Ces animaux préfèrent les substrats durs. On les retrouve à la surface des rochers ou des algues dans des zones modérément exposées aux courants marins, mais bien exposées à la lumière. Ils se fixent de préférence sur des surfaces horizontales ou légèrement inclinées, mais également sur des surfaces verticales dans les zones protégées, dès les premiers mètres et jusqu'à plus de 50 mètres de fond.

Description

Cette ascidie composée (ou ascidie coloniale, ou synascidie*), à structure compacte, forme des masses globuleuses. Les colonies massives et gélatineuses sont attachées au substrat par une large surface (pas de pédoncule). Les colonies d'Aplidium elegans (= Sidnyum elegans) sont de taille limitée (de 2 à 6 cm, en moyenne : 5 cm de largeur sur 1,5 cm d'épaisseur) et forment une masse, sans lobes marqués (petit coussinet). La couleur est habituellement vive, à dominante rose rouge ou orange. Exceptionnellement la fraise de mer peut être blanche. La tunique commune (ou cormus*) présente une transparence peu marquée. L'implantation des zoïdes forme des méandres à la surface de la colonie. Les orifices inhalants sont surmontés d'une couronne blanche bordée de 8 languettes blanches.

Espèces ressemblantes

Avertissement : les différentes espèces d'ascidies ne peuvent pas être déterminées avec certitude sur des photos, aussi bonnes soient-elles. Les éléments d'anatomie interne sont absolument nécessaires, même au niveau du genre. Si un plongeur averti, dans une localité limitée, peut grouper des spécimens dans une espèce donnée, cela n'est plus valable pour un autre individu et une autre région. D'où les innombrables confusions dans la littérature et les sites WEB. Vous trouverez sur le site de Bernard Picton des photos et des descriptions des formes Atlantique (sous le nom de Sidnyum elegans) et des espèces semblables. (Encyclopedia of Marine Life of Britain and Ireland). Pour voir les photos : => Biomar data => List species => chercher dans la liste : ASCIDIACEA, Sidnyum elegans.

Aplidium nordmanni : Les colonies forment des masses épaisses et lobées, de belle taille (5 à 10 cm de hauteur sur 20 à 30 cm de diamètre). Il existe deux types de couleurs différentes, l'une blanc translucide et l'autre rose orangé plus habituellement rencontrée en plongée. Les zoïdes sont irrégulièrement répartis autour de siphons cloacaux bien visibles et s'ouvrant vers le haut de la colonie. Les orifices inhalants sont surmontés d'une petite couronne (fréquemment blanche) bordée de 6 languettes transparentes.

Pseudodistoma cyrnusense : Colonies ovoïdes, peu pédonculées et massives de couleur gris jaunâtre à orangée avec une tunique commune relativement transparente, claire. Zoïdes rouges ou jaunâtres. Siphons inhalants à 6 lobes. Cette espèce est relativement fréquente dans toute la Méditerranée. Elle présente 3 points rouges bien visibles autour de chaque siphon inhalant.

Morchellium argus, proche de Aplidium punctum, sont deux autres espèces nettement pédonculées et présentes en Atlantique. Leur forme diffère nettement de celle d'A. elegans.

Alimentation

Ces animaux sont des filtreurs microphages*. Les ascidies créent un courant d'eau (rentrant par les petits orifices inhalants individuels), grâce au mouvement des cils du pharynx, pour attraper les particules en suspension (organismes suspensivores). Ce courant est aussi utilisé pour les échanges gazeux. Les particules sortent par le siphon exhalant. Quand les individus sont exposés à l'air à marée basse, ils referment leurs siphons inhalants et exhalants.

Reproduction - Multiplication

La reproduction des ascidies coloniales présente une alternance de cycles sexués et asexués. Ils sont hermaphrodites*, la fécondation est interne et le développement indirect. - Reproduction sexuée : les gonades se trouvent dans le post abdomen et c'est là qu'à lieu la fécondation. Le développement embryonnaire commence après la formation des œufs où il y a différenciation des organes internes, de la corde et de la queue pour former une larve nageuse semblable à un têtard. Ces têtards sont libérés dans le milieu par le siphon atrial des zooïdes. La vie pélagique est très courte et les larves se fixent au substrat par les papilles adhésives. A partir de là commence la métamorphose qui donnera un individu adulte.
- Reproduction asexuée : formation de la colonie par bourgeonnement à partir de l'individu souche.

Vie associée

Les colonies sont propres, sans épibiontes.

Divers biologie

Les colonies se développent pendant l'été.
Ces Aplidium ressemblent beaucoup à des éponges massives, mais les siphons inhalants sont plus grands (visibles à l'œil nu) que les pores des spongiaires et les siphons exhalants sont placés plus régulièrement sur la colonie que les oscules. S'agissant de synascidies, les petits trous correspondent aux siphons inhalants des zoïdes individuels et les gros orifices résultent de la mise en commun des siphons exhalants. La présence de canaux exhalants serpentant entre les zoïdes rappelle également l'anatomie de certaines éponges encroûtantes (Crambe crambe, Hemimycale columella, Agelas oroides…).
Au toucher, ces ascidies composées se rétractent légèrement, elles sont fermes et lisses (gélatineuses).

Origine des noms

Origine du nom français

Fraise de mer : ressemblance avec le fruit , d'où l'ancien nom de Fragarium elegans.

Origine du nom scientifique

Aplidium : du grec [apl-] = simple et [-idium] = petit,
elegans : du latin [eligans] = délicieux, recherché, prodigue, fastueux.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 103643

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Urochordata / Tunicata Urochordés / Tuniciers Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires).
Classe Ascidiacea Ascidies / Ascidiacés Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde.
Ordre Aplousobranchia Aplousobranches Ascidies coloniales.
Famille Polyclinidae Polyclinidés Aplousobranches avec thorax, abdomen et post abdomen (où se trouvent les gonades et le cœur). Tunique sans incrustation calcaire.
Genre Aplidium
Espèce elegans

Nos partenaires