Cellaire salicorne

Cellaria salicornioides | Lamouroux, 1816

N° 1571

Méditerranée, Atlantique Nord-Est, Manche

Clé d'identification

Buissons souples, grêles, peu denses
Ramifications dichotomiques
Couleur blanchâtre
Segments cylindriques et rigides de 5 à 10 mm de long
Logettes de forme hexagonale ou rectangulaire, gros aviculaires arrondis sporadiques (caractère microscopique)

Noms

Autres noms communs français

Cellaire salicornioïde (Cuvier)

Synonymes du nom scientifique actuel

Cellaria johnsoni Busk, 1859

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique Nord-Est, Manche

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Commune en Méditerranée, la cellaire salicorne est une espèce des eaux chaudes tempérées. Elle est également présente au nord sur les côtes occidentales des îles Britanniques jusqu’en Ecosse.

Biotope

Cellaria salicorniodes fréquente les fonds côtiers rocheux, de graviers et de sables où elle est attachée à divers débris durs. En Méditerranée elle s'observe des petits fonds jusqu’à 80 à 100 m de profondeur et en Atlantique à partir de l'infralittoral* (absente de l'estran*).

Description

Les représentants du genre Cellaria forment des colonies érigées, touffues, évoquant une algue tubulaire. Les rameaux à division dichotomique* (rarement latérale), sont articulés par de petits joints chitineux souples de couleur foncée. Ces ramifications sont parfois inarticulées. Chaque segment (entre-noeud) est rigide, calcifié, cylindrique ou plus rarement aplati. L'identification de l’espèce est rarement possible sans observation microscopique (voir "Divers biologie").

Cellaria salicornioides se présente sous la forme de colonies érigées, grêles, branchues, de couleur blanche, de 4 à 5 cm de diamètre. Ses fins segments cylindriques sont formés par 2 à 5 séries spiralées d’autozoïdes* alternés. Les rameaux ovicellés* peuvent être un peu plus larges et coniques. Cellaria salicornioides est de taille identique (colonie, branches et entre-noeuds de 5 à 10 mm sur 0,2 à 0,6 mm de diamètre) à Cellaria fistulosa, mais tend à un port plus diffus et délicat reconnaissable à l’œil nu.

Espèces ressemblantes

Cellaria sinuosa : la cellaire sinueuse, de couleur blanc ivoire, forme des touffes denses plus robustes que les deux autres Cellaria d'Europe. Elle présente des joints typiquement noirs et des autozoïdes de forme hexagonale à rectangulaire.

Cellaria fistulosa : la cellaire fistuleuse présente un port plus touffu et compact reconnaissable à l’œil nu. Sa coloration est blanchâtre et ses ramifications plus petites. Elle est souvent fixée en épibionte* sur des hydraires ou sur des coquilles.

Alimentation

Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur* microphage* qui se nourrit principalement d'algues unicellulaires planctoniques* (diatomées). Les tentacules* du lophophore* sont ciliés et bien que l’aspiration soit assez faible, les mouvements des cils infléchissent la circulation porteuse des particules alimentaires.

Reproduction - Multiplication

La reproduction est sexuée : les polypides* sont hermaphrodites* protandres*. Les larves* sont incubées dans une poche, l’ovicelle* (l’espèce est vivipare*) puis après expulsion elles vont rejoindre le plancton* pour une phase nageuse courte (quelques heures). Leur déplacement est assuré par de nombreux cils vibratiles qui vont leur permettre de rejoindre le substrat* afin de s’y fixer et de s’y développer.

L’accroissement de la colonie passe par une phase asexuée par bourgeonnement des logettes chitineuses. Les polypides, bien qu’isolés les uns des autres vont rester en communication par des plaques en rosettes perforées de petits pores.

Vie associée

Les ramifications dressées offrent un support pour divers espèces : petites éponges (Sycon sp.), hydraires ou même d'autres bryozoaires (en particulier Plagioecia patina ou Valkeria tuberosa).

Divers biologie

Description microscopique des espèces du genre Cellaria :

  • Autozoïdes* organisés en séries longitudinales alternées (au moins 10 pour C. sinuosa, jusqu’à 7 pour les 2 autres espèces) s’ouvrant sur tout le pourtour des segments.
  • Surface apparente (partie non immergée dans la masse des rameaux) des autozoïdes à contour géométrique pentagonal, hexagonal, ogival ou en losange.
  • Opesia* à peine plus grande que l’ouverture, à bord distal* semicirculaire, à bord proximal* convexe en direction distale avec un processus médian plus ou moins marqué et latéralement deux condyles* en forme de petites dents. Dents similaires parfois retrouvées sur le bord distal de l’orifice.
  • Aviculaires* sporadiques, souvent petits, prenant la place d’un autozoïde ou intercalés dans une série (vicariants*), à orifice fermé par un opercule chitineux.
  • Ovicelle* complètement immergée, non visible à la surface à l’exception de son ouverture arrondie ou irrégulière, operculée, placée au-dessus de l‘ouverture, à l’extrémité distale de l’autozoïde.
  • Lophophores* à 13 à 15 tentacules. Colonie ancrée au substrat par une pelote de radicelles (rhizoïdes*) tubuleuses et chitineuses issues des zoïdes de la partie basse des branches.

Description microscopique pour Cellaria salicornioides :

  • Autozoïde ovale à hexagonal ou aussi rectangulaire agencé en quinconce régulier.
  • Généralement pas de contact entre les autozoïdes d’une même ligne (extrémités distales et proximales séparées par les cadres latéraux des autozoïdes des lignes adjacentes).
  • Opesia dans le tiers distal, semi-circulaire, avec un processus convexe à sa base proximale et 2 petits denticules proximaux (paire de condyles).
  • Cryptocyste* granuleux et nettement concave (observation au MEB après traitement à l’eau de Javel).
  • Aviculaire sporadique, bien individualisé, aussi grand qu’un autozoïde, avec un rostre semi-circulaire marqué de 2 profonds sinus proximaux.
  • Ovicelle immergée et matérialisée par une simple ouverture arrondie au-dessus de l‘opesia.

Origine des noms

Origine du nom français

Cellaire salicornioïde est la traduction du nom scientifique utilisé par Cuvier dès 1830.

Cellaire salicorne est une proposition actualisée/simplifiée des auteurs de la fiche DORIS.

Origine du nom scientifique

Cellaria : du latin [cellarium] = chambre, cellule : ce qui correspond aux cistides* contenant les zoécies*.

salicornioides : du latin [sal] = sel et [cornu] = corne, les "cornes de sel" de la salicorne et du suffixe [-oides] = en forme de, qui ressemble à... Et donc "qui ressemble à la salicorne".

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 111259

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Bryozoa / Ectoprocta Bryozoaires / Ectoproctes Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette.
Classe Gymnolaemata Gymnolèmes Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins.
Ordre Cheilostomatida Cheilostomes Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…).
Sous-ordre Flustrina Flustrine
Famille Cellariidae Cellariidés
Genre Cellaria
Espèce salicornioides

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