Berle dressée

Berula erecta | (Hudson) Coville, 1893

N° 3689

Eaux douces de l’hémisphère Nord et l’Australie

Clé d'identification

Pousse sous l'eau et peut se dresser jusqu'à 50 cm au-dessus de la surface
Sous l'eau :
dentelures des feuilles plus arrondies, lisses, de couleur vert jaunâtre
En surface :
feuilles glabres en forme de pointe de flèche finement dentelées
petites fleurs blanches en ombelles*
feuilles aériennes dentelées

Noms

Autres noms communs français
Petite berle, berle à feuilles étroites, persil des marais, cresson sauvage
Noms communs internationaux
Cutleaf waterparsnip, lesser watter-parsnip, water celry (GB), Sedanina d’acqua (I), Galassa erecta (E), Aufrechter Merk, Kleine merk, Wassersellerie (D), Kleine watereppe (NL)
Synonymes du nom scientifique actuel

Sium erectum Hudson, 1762
Apium sium Crantz, 1767
Berula angustifolia W.D.J.Koch, 1826
Sium pusillum Nutt. ex Torr. & A.Gray, 1838
Apium berula (Gouan) Caruel, 1889
Berla monspeliensis Bubani, 1899

Distribution géographique

Eaux douces de l’hémisphère Nord et l’Australie

Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe

Originaire de toute l'Europe, la berle est essentiellement présente dans toute la zone circumboréale* (zone tempérée froide de l'hémisphère Nord).
En France, on la trouve quasiment dans toutes les régions mais en biomasse opposée. Là où elle est abondante, elle est devenue commune alors que dans d'autres régions elle est considérée rare. Des recherches paléo-environnementales ont avéré sa présence dans le Var (Fréjus) dès l'Antiquité.
Elle est également présente en Amérique du Nord, Asie du nord et centrale et naturalisée (s'acclimate à un milieu qui n'est pas celui d'origine et s'y reproduit naturellement) au Mexique et en Australie.
Des présences ont été observées en Afghanistan et en Iran.

Biotope

La berle se trouve en bordure des mares et fossés avec une préférence pour les bords de rivières d'eau fraîche et calcaire de bonne qualité.
Elle pousse jusqu'à environ 700 m d'altitude et supporte jusqu'à -15 °C.
Une couche de 15 à 20 cm de substrat* meuble (vase des berges) avec un pH entre 5 et 7 lui est nécessaire pour une croissance saine et optimale.
Aucune tolérance pour les sols salés et acides.
Cette plante affectionne les expositions plein soleil à mi-ombragées.

Description

La berle dressée est une plante caduque à souche stolonifère*.
Semi-aquatique, elle pousse sous l'eau et peut se dresser jusqu'à 50 cm (maximum 1 m) au-dessus de la surface.
L'aspect et la couleur des feuilles imparipennées (folioles* régulières et symétriquement implantées par rapport à la nervure principale, avec une foliole à l'extrémité haute) sont différents lorsque la plante est immergée.
Sous l'eau, le bord des feuilles et les dentelures sont plus arrondis, lisses et de couleur vert jaunâtre.
En surface les feuilles glabres (dépourvues de poils) en forme de pointe de flèche (lancéolées*) sont finement dentelées.
Les tiges sont creuses, sillonnées et cylindriques.
La plante a une croissance rapide et produit des petites fleurs blanches (3 à 4 mm) en ombelles* (de 3 à 6 cm de diamètre) de juin à septembre. Il n'y a pas de floraison subaquatique.
La fleur compte 5 pétales* et 5 étamines*. La position du fruit est infère* (l'ovaire est caché sous la fleur) de type akène* (dont la graine unique n'est pas soudée à son enveloppe).
La graine a une face lisse et une face à rainures (3-4 stries).

Espèces ressemblantes

Le cresson des fontaines (Nasturtium officinale R. Br.) qui pousse souvent juste à côté, voire même enchevêtré dans la berle. Les feuilles sont vert foncé, charnues, plus arrondies et sans dentelures. Les fleurs du cresson ont 4 pétales alors que les fleurs de la berle en ont 5.

La grande berle (Suim latifoliom L.), qui est beaucoup plus haute sur tige, a des feuilles plus pointues et pousse rarement à côté de la petite berle. Attention, beaucoup plus toxique.

La véronique cressonnière (Veronica beccabunga L.) aussi appelée cresson de cheval. En saison estivale, on peut facilement la distinguer de la berle car les fleurs sont bleutées.

Alimentation

La berle, comme la plupart des plantes, est autotrophe*. C'est-à-dire qu'elle fabrique sa matière organique avec du dioxyde de carbone, de l'eau, des minéraux et de la lumière (énergie solaire), phénomène de photosynthèse*.
Son développement dépend de la richesse des sols, de la qualité de l'eau, du degré d'ensoleillement, de la température de l'eau et de l'air ambiant.

Reproduction - Multiplication

Sexuée :
La floraison a lieu de juillet à septembre. Les fleurs sont uniquement aériennes, de couleur blanche avec une inflorescence en ombelle*. Les pétales de la fleur sont libres et de symétrie radiale. Les fruits sont de type akène simple, c'est-à-dire qu'ils sont protégés dans un étui.
C'est une plante « entomogame* », qui a besoin des insectes pour transporter les grains de pollen depuis les étamines (organe mâle) vers les pistils (organes femelles). Les fleurs sont banales, mais l'inflorescence en ombelle est attrayante pour les insectes.
La berle dressée est hermaphrodite* (mâle et femelle par alternance) et fait partie des végétaux phanérogames (plante qui a des organes de fructification apparents dans la fleur et se reproduit avec des graines). Les cannelures de la graine, en jouant le rôle de flotteur, faciliterait sa dispersion au gré des courants (ou inondations) le long des berges lointaines.

Asexuée :
La reproduction asexuée se fait par les stolons qui sont des organes végétaux de multiplication. C'est une tige subaquatique qui pousse dans le sol. A partir d'un nœud, elle s'enracine et donne naissance à une nouvelle plante (ce type de reproduction est aussi appelé reproduction par clonage).

Vie associée

La berle a besoin des insectes pollinisateurs comme la plupart des végétaux à fleurs.

Divers biologie

Au froissement des tiges et des feuilles, la berle dégage une odeur aromatique et agréable qui fait penser au persil (d'où son nom vernaculaire de persil des marais).
Utilisée depuis le 4e siècle comme plante médicinale contre le scorbut, la goutte et l'arthrite.
Bien moins connue à notre époque, la berle est utilisée en phytothérapie pour faire tomber la fièvre et comme diurétique.

Informations complémentaires

On mange les jeunes feuilles et les fleurs en apéritif dans certains pays.
En fin de saison, lorsque la plante commence à faner, elle peut devenir toxique voire mortelle pour les herbivores.
Elle peut également devenir toxique à forte dose pour les humains.

Origine des noms

Origine du nom français

Le nom berle serait d'origine celtique. La racine « ber » signifie « source d'eau » (au bord desquelles elle poussait).
Dans chaque région, voire chaque ville, au gré des dialectes, la berle porte un autre nom, mais souvent avec la base « ber » (exemple : berre en Anjou, bergno à Arles, berrio à Sisteron, berleto en Lozère, belle en Normandie, etc...).

Origine du nom scientifique

Le nom latin Berula désigne aussi la cardamine, cette confusion des anciens botanistes de la fin du 4e siècle viendrait des manuscrits de Marcellus dit « Empirius » connu pour ses ouvrages de « Medicamentis ».
L'origine du terme berula serait plus celtique que latin ou grec.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Magnoliophyta Angiospermes Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit.
Classe Magnoliopsida Dicotylédones Embryons à deux cotylédons*.
Ordre Apiales Apiales Fleurs à cinq sépales, cinq pétales, cinq à dix étamines et ovaire infère. Inflorescence en ombelle.
Famille Apiaceae Apiacées

Fleurs blanches ou jaunâtres à calice réduit, 5 pétales libres, 5 étamines, ovaire à deux carpelles. Inflorescence en ombelle simple ou composée. Fruits secs (diakène) aplatis s'ouvrant en deux. Plantes herbacées annuelles (parfois bisannuelles ou vivaces). Feuilles alternes souvent découpées, non stipulées, à gaine très développée ; tiges souvent creuses et avec cannelures longitudinales. Exemples : carotte, cerfeuil, persil.

Genre Berula
Espèce erecta

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