Doris bossue

Atagema gibba | Pruvot-Fol, 1951

N° 2061

Manche, Méditerranée

Clé d'identification

Doridien crème à brun chocolat, taille atteignant les 70 mm
Manteau tuberculé, feutré et doux au toucher, aspect "léopard"
Arête médiodorsale et bosse caractéristiques
Rhinophores très courts à base engainante

Noms

Noms communs internationaux

Hunchback doris (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Doris setigera Delle Chiaje, 1836

Distribution géographique

Manche, Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

La doris bossue est un doridien très rare, qui n'a été observé qu'à l'extrême sud-ouest de l'Angleterre (Cap Lizard, îles Scilly), en Normandie (Cherbourg), en Bretagne (Roscoff et, en ce qui concerne les photos illustrant cette fiche, Trégastel), en Sardaigne et une unique fois à l'ouest de la Méditerranée (Banyuls). Sa distribution est vraisemblablement plus vaste, mais les rares observations jusqu'à aujourd'hui n'ont été que ponctuelles et localisées. Toute information complémentaire relative à sa distribution est la bienvenue !

En 2012, cette espèce a été observée sur l'estran à Plougrescant par Florence Gully, ainsi qu'à l'île de Groix (info : Hervé Limouzin).

Biotope

Atagema gibba affectionne les tombants rocheux peu profonds. Elle n'a été observée qu'entre 8 et 15 mètres, sur des substrats en général colonisés par des éponges.

Description

Atagema gibba est un doridien de taille plutôt importante : il peut atteindre les 70 millimètres. Le manteau, large et recouvrant entièrement le pied, est crème à brun chocolat et parsemé uniformément de nombreux petits tubercules. Ces derniers sont pour la plupart plus clairs et forment un réseau réticulé de lignes sinueuses et de cercles discontinus. Çà et là, ces cercles délimitent des taches plus sombres, qui confèrent au manteau un aspect "léopard". La surface dorsale est douce au toucher et évoque la fourrure ou le velours de par la présence, dans l'épiderme, de nombreux et petits spicules calcaires. Sur sa ligne médiodorsale, en arrière des rhinophores, très courts et cernés à leur base par une gaine en forme de trompette, le manteau se soulève pour former une arête étroite puis une bosse caractéristiques. Enfin, enraciné dans un repli postérieur du manteau, l'animal exhibe un panache de branchies peu visibles.

Espèces ressemblantes

L'aspect "léopard" du manteau, la crête médiodorsale et la bosse caractéristiques devraient en principe permettre d'éviter toute confusion avec d'autres doridiens.

Alimentation

On ignore quel est le régime alimentaire d'Atagema gibba. On suppose que cette espèce se nourrit d'éponges puisqu'on l'aurait à chaque fois trouvée à proximité de Spongiaires.

Reproduction - Multiplication

Atagema gibba est hermaphrodite*, les individus s'échangeant simultanément leurs gamètes pendant un accouplement croisé.
La ponte est une large spirale jaunâtre, dont les bords sont ondulés. Le volume important de la ponte de ces organismes, par rapport à la taille des animaux qui les déposent, s'explique par un gonflement, grâce à l'eau de mer, de la matrice protéinique qui entoure les capsules d'œufs.

Divers biologie

Il s'agit d'une espèce rare, dont la biologie et l'écologie demeurent très mal connues. Il n'existe que très peu d'informations à son sujet.

Origine des noms

Origine du nom français

Doris : du nom mythologique "Doris", une Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 Néréides. Ce nom vernaculaire a été attribué à de nombreuses limaces de l'ordre des Doridiens ;
bossue est la traduction exacte du nom d'espèce gibba. Elle fait référence à la bosse dorsale caractéristique de cette limace.

Origine du nom scientifique

Atagema : l'origine n'est pas certaine. Hypothèse : du grec [a-têktos] ou [a-têgos] = atagêma qui signifie à peu près "indiscipliné, qui n'est pas en ordre de bataille, confus". Lorsqu'on observe la surface dorsale de ce doridien, on peine à localiser l'avant et l'arrière, et donc la droite et la gauche. Il faut bien chercher pour trouver les branchies et les rhinophores. Observation personnelle du photographe (David Borg), plongeur bio expérimenté : "J'ai d'abord cru à une éponge" !
Le nom de genre Atagema, créé par Gray en 1850, illustrerait donc une anatomie déroutante, au premier abord plutôt atypique pour un doridien.

gibba
: du latin [gibba] = bosse.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 138764

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Nudipleura Nudipleures
Ordre Nudibranchia Nudibranches Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre.
Sous-ordre Doridina Doridiens Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes.
Famille Discodorididae Discodorididés Forme aplatie ovale ou un peu rectangulaire. Pied plus petit que le manteau granuleux. Possibilité d’autotomie du bord du manteau. Présence de glandes à acide. Tentacules buccaux coniques ou digitiformes.
Genre Atagema
Espèce gibba

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