Porte-écuelle des oursins

Apletodon incognitus | Hofrichter & Patzner, 1997

N° 3621

Méditerranée occidentale, Adriatique et Atlantique Nord-Est limitrophe (Açores)

Clé d'identification

Corps aplati avec museau en bec de canard
Coloration dépendant du substrat :
- Violet foncé à brune avec 6 grosses taches marbrées grises sur le dos en milieu rocheux
- Couleur uniforme gris brun à rouge avec parfois quelques taches claires dans les herbiers
Yeux à pupille ronde avec stries rayonnantes
Pelviennes transformées en ventouse ventrale
Dorsale réduite, très en arrière du corps

Noms

Noms communs internationaux

Sea-urchin clingfish (GB), Succiascoglio (I), Chafarrocas (E) Aixafa-roques dels eriçons (Catalan), Brauner Schildfisch, Seeigel-Schildbauch (D), Zee-egel zuignapvis (NL)

Distribution géographique

Méditerranée occidentale, Adriatique et Atlantique Nord-Est limitrophe (Açores)

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

C'est une espèce que l'on rencontre dans le nord-ouest de la Méditerranée et en Turquie, mais aussi en Atlantique, pour le moment seulement mentionnée aux Açores, à Madère et aux Canaries.

Biotope

Comme son nom l'indique, le porte-écuelle des oursins peut se rencontrer sous les oursins mais également dans des coquilles de bivalves morts et sous les pierres couvertes d'algues calcaires. On le trouve aussi dans les herbiers, collé sur le revers des feuilles. Il est plus actif la nuit. Il a été observé depuis pratiquement la surface jusqu'à 25 m de profondeur.

Description

Apletodon incognitus est un petit poisson de 3 à 3,5 cm de longueur. Le corps est aplati, avec une large tête terminée par un museau en bec de canard.
Le corps est dépourvu d'écailles. Sa coloration est très variable et semble dépendre du substrat*. En milieu rocheux, la livrée est souvent violet foncé à brune, avec 6 grosses taches marbrées grises le long du dos. Dans les herbiers, le corps est de couleur plus uniforme, gris brun à rouge, avec ou sans petites taches claires.
Il peut également y avoir de petits points bleus épars. Parfois, une ligne blanche relie les deux yeux. Ceux-ci ont une pupille ronde et des stries rayonnantes. Sous les yeux, des motifs plus clairs sont visibles.
Les nageoires pelviennes* sont transformées en une forte ventouse ventrale qui lui permet d'adhérer au substrat. La nageoire dorsale présente 4 à 7 rayons, elle est très en arrière du corps. La nageoire anale débute à la hauteur du deuxième rayon de la dorsale. Le pédoncule caudal* est assez long.

La mâchoire inférieure porte de chaque côté 2 petites incisives suivies d'une canine. La mâchoire supérieure porte une paire de canines.

Espèces ressemblantes

Il est difficile de distinguer les espèces du genre Apletodon et Diplecogaster, ainsi qu'à l'intérieur du genre Apletodon, qui ont souvent des formes et tailles similaires et des livrées très variables. Pour les différencier, il faut regarder le nombre et la position des pores sur la tête, ainsi que le nombre de dents, ce qui est impossible en plongée. En Méditerranée on trouve :

Apletodon dentatus (Facciolà, 1887), un peu plus grand, de coloration plus uniforme, a un pédoncule caudal* plus court, la nageoire dorsale comporte 5-6 rayons et les yeux n'ont pas de motifs rayonnants. A. incognitus présente sous la mâchoire inférieure 3 ouvertures du canal mandibulaire de chaque côté alors que A. dentatus n'en a aucune. En plus de la Méditerranée, cette espèce se rencontre des îles Britanniques au détroit de Gibraltar.

Diplecogaster bimaculata bimaculata (Bonnaterre, 1788) possède un pédoncule caudal long, le premier rayon de la nageoire anale est au niveau du 4e rayon de la dorsale. Le corps va du blanc au rouge marbré sur les flancs chez la femelle et avec un ocelle coloré chez le mâle. Il se rencontre de la Norvège à Gibraltar et en Méditerranée.

Parmi les autres porte-écuelles on peut citer :

Opeatogenys gracilis (Canestrini, 1864) se rencontre dans les herbiers, collé aux feuilles. Il est plus petit, 2-3 cm, plus grêle, avec un museau plus pointu et de couleur verte avec souvent une ligne blanche médiane sur le dos ainsi que de petits points bleus. Sa nageoire dorsale, elle aussi en arrière du corps n'est constituée que de 3 rayons. C'est une espèce méditerranéenne et du proche Atlantique (Portugal).

Lepadogaster candolii (Risso, 1810) est plus long (6 à 8 cm), de couleur très variable, avec ou sans mouchetures et possède une nageoire dorsale plus développée (17 à 21 rayons) soudée à la caudale. Il est présent depuis la Grande-Bretagne et la Manche jusqu'au Maroc et en Méditerranée.

Lepadogaster lepadogaster (Bonnaterre, 1788) et Lepadogaster purpurea (Bonnaterre, 1788) présentent deux ocelles* bleus en arrière des yeux (la forme de ces ocelles permet de différencier ces 2 espèces), un cirre* bien visible en avant de chaque œil, la dorsale est développée, 16 à 18 rayons, et soudée à la caudale. Ils sont présents en Méditerranée et en Atlantique proche.

Alimentation

Cette espère se nourrit probablement de petits invertébrés mais son régime alimentaire n'est pas documenté.

Reproduction - Multiplication

La reproduction de cette espèce n'est pas connue.

Vie associée

Les juvéniles* sont souvent rencontrés collés sous les oursins Paracentrotus lividus, Arbacia lixula et Sphaerenchinus granularis. Les adultes peuvent se rencontrer sur les feuilles de posidonie.

Divers biologie

Ses nageoires pelviennes sont transformées en une large ventouse qui lui permet de se fixer solidement au substrat*.

Informations complémentaires

Apletodon incognitus est classé LC (Least Concern, c'est-à-dire préoccupation mineure) dans la liste rouge des espèces de l'UICN* notamment en raison de la dégradation des herbiers marins, un de ses habitats. Au niveau purement Méditerranée, il est classé DD (Data Deficient, c'est-à-dire données insuffisantes pour établir un véritable statut) par cette même liste.

Origine des noms

Origine du nom français

Porte-écuelle : ainsi dénommé à cause du disque ventral ayant usage de puissante ventouse et formé par les nageoires pelviennes. P. Louisy (1992) explique que cette ventouse ventrale supporte aisément le poids d'une assiette et que se trouve là l'origine de ce nom de porte-écuelle.
Des oursins car les jeunes se collent souvent sous les oursins.

Origine du nom scientifique

Apletodon : du grec [aplatos, apletos] = terrible + [odous] = dent

incognitus : du latin [cognitus] avec le préfixe privatif [in-] = non identifié, inconnu

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 126511

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Ordre Gobiesociformes Gobiesociformes
Famille Gobiesocidae Gobiésocidés
Genre Apletodon
Espèce incognitus

Nos partenaires